77 conseils pour faciliter l'apprentissage

Dans nos efforts, et nos débats, pour déterminer les meilleures méthodes d’enseignement, on oublie parfois de considérer les méthodes qui favorisent l’apprentissage (du point de vue de l’élève). Le volet apprendre à apprendre est tout aussi important, sinon plus, que savoir enseigner. Le Online Education Database présente un éventail de stratégies terre-à-terre pour améliorer l’apprentissage : Hacking Knowledge: 77 Ways ot Learn Faster, Deeper, and Better (source : Stephen Downes). Quoique l’article est écrit dans une optique d’apprentissage continue, plusieurs des stratégies gagneraient à être connues des élèves. J’ai tâché de trier celles qui peuvent aider les jeunes dans la perspective de l’école. Plutôt que de les traduire, j’ai préféré les représenter dans une carte heuristique (mind map) en les adaptant, un peu librement, au système scolaire. Du coup, le nombre de stratégies est passé à quarante-huit.

(suite…)

Principes d'intégration des TIC

Je ne suis pas professeur de mathématiques. Néanmoins, le débat entre l’utilisation du calcul mental ou de la calculette symbolise en quelque sorte le différend entre les partisans et opposants à l’intégration des nouvelles technologies de l’information à l’école. En réaction à la piètre performance des élèves aux tests standardisés, certains prônent même le retour aux notions de base (New York Times : As Math Scores Lag, a New Push for the Basics). Or, nous savons tous la place démesurée accordée aux mathématiques dans une société absorbée par les sciences et le rendement économique. Mais comment faire la part des choses ? Et plus important encore, comment concilier le développement humain et une technologie de plus en plus envahissante ?

Il y a quelques années, le conseil d’établissement de mon école a dû débattre de l’achat de calculatrices graphiques pour les élèves de 4e et 5e secondaire. Le coût prohibitif de ces appareils, ainsi que les efforts de réduction de la facture scolaire, faisait en sorte qu’on ne pouvait exiger leur achat par les élèves. Après avoir débattu leur valeur pédagogique, alors même que les professeurs de mathématiques ne s’entendaient pas, il fut résolu que l’école achèterait quelques jeux de ces calculatrices à prêter aux élèves des enseignants qui en faisaient usage. Ce fut une solution d’accommodement, car le débat manquait de fondements.

Des lectures récentes montrent que la question de l’usage de la calculette en classe n’est toujours pas résolue, comme en témoignent ces articles :

• The Washington Post : 10 Myths (Maybe) About Learning Math (RTF de l’article complet)
• Edutopia : Tech Made Easy: Keeping It Simple in the Classroom
• Cisco : Technology in Schools: What the Research Says (PDF)
• BBC : School leavers ‘unfit for work’

Quelques découvertes récentes, ainsi que des commentaires judicieux, m’ont amené à me questionner sur l’intégration des nouvelles technologies de la communication en éducation. En préconisant à la fois l’humaniste et la technologie, il me fallait concilier le dilemme.

D’abord, il y a eu ce commentaire [note de l’auteur : ce lien n’est plus actif] très pertinent de Christian Jacomino, appuyé de Gilles Jobin, en réaction à un billet sur la corrélation possible entre les difficultés en lecture, le décrochage et le suicide. Je me permets de rapporter ici les parties des deux commentaires qui soulignent la primauté des considérations humanistes.

Ce qui nous amène à considérer en outre le rapport au langage lui-même comme moyen privilégié de communication avec les autres. Nous avons besoin de la parole de l’autre davantage que du pain, et sans doute bien davantage encore que de l’ordinateur. Et quand cette parole nous manque, ce n’est pas seulement notre capacité d’apprendre à lire qui s’en trouve affectée, c’est aussi bien notre envie de vivre. (Christian Jacomino)

Ce qui est remarquable avec la lecture, c’est que, justement, on puisse y trouver cette « parole de l’autre » qui manque à notre vie. Combattre la pauvreté par la lecture est, me semble-t-il, une noble cause. (Gilles Jobin)

En même temps, je découvrais Soulver, un nouveau type de calculette qui fonctionne par intuition langagière. Sans être mathématicien, et peut-être justement parce que je ne le suis pas, je trouve la démonstration très impressionnante (voir aussi le vidcast). Tandis que les technologies évoluent vers l’intelligence artificielle, Robert Bibeau, par le biais d’edu-ressources [note de l’auteur : ce lien n’est plus actif], nous fait découvrir une méthode de multiplication manuelle qui nous rappelle toute l’importance des savoir-faire autonomes. Dans la même veine, Sylvain rapplique avec cette autre méthode manuelle (ne vous laissez pas désemparé par la pub militaire).

Je ne suis pas assez féru en apprentissage des mathématiques pour déterminer lequel de Soulver ou de la méthode manuelle est préférable. Les deux servent d’intermédiaire entre la compréhension du concept et l’habileté à l’appliquer. Par ailleurs, je suis porté à croire que la méthode manuelle est une étape plus propice à la compréhension dudit concept. Pour plusieurs apprenants, elle gagne sans doute à être enseignée avant l’usage de la calculette. Pour d’autres, cependant, elle peut favoriser l’apprentissage, ne serait-ce qu’en validant le résultat de l’opération. Simple réflexion d’enseignant plutôt que de mathématicien.

Dans la juxtaposition de la pensée et de l’outil, il est peut-être utile de distinguer (sans exclure) le naturel de l’artificiel. Le naturel (la compréhension) constitue dans le cas qui nous occupe la finalité, tandis que l’artificiel (l’outil) s’avère un moyen d’atteindre cette finalité. Précisons que dans l’exemple de la multiplication manuelle, le crayon et le papier constituent des technologies, au même titre que la calculette. La grande différence réside dans le savoir-faire. Dans la méthode naturelle, la technologie ne sert que de support, la main servant d’intermédiaire entre la pensée et la démonstration de la compréhension. La calculette, avec son intelligence artificielle, peut toutefois se substituer à la pensée. La compréhension peut n’être que factice. Par ailleurs, cela n’exclut pas que l’on utilise l’outil à des fins d’apprentissage, surtout si l’instrument facilite la compréhension.

Le rapport au savoir comprend une dimension affective. Si l’incompréhension et l’ignorance comportent leur lot de frustrations, une certaine jouissance jaillit du savoir nouvellement acquis. Le plaisir n’en est que plus grand quand les connaissances débouchent sur des savoir-faire. La satisfaction provenant de la compréhension me semble éminemment intrinsèque, tandis que celle qui découle d’un support technologique est aussi extrinsèque. Cela n’est pas mauvais en soi, car une satisfaction accrue favorise l’apprentissage. Dans bien des cas, il faut reconnaître que la technologie permet des savoir-faire qui dépassent le pouvoir de la main. À moins d’un talent exceptionnel, par exemple, un utilisateur peut réaliser une mise en page graphique que seul l’ordinateur lui permet.

Cet interminable exposé, malheureusement trop alambiqué, m’amène à postuler quelques principes pour l’intégration des nouvelles technologies de l’information en éducation. Cela n’a rien de prétentieux. C’est un simple effort de synthèse que je présente comme un document de travail (a work in progress, comme disent les Anglais). Je me ferai un devoir de les modifier, dans l’éventualité où les lecteurs voudront bien y jeter plus de lumière.

Principes d’intégration des TIC en milieu scolaire :

1. La technologie doit servir l’utilisateur sans le déshumaniser. Les nouvelles technologies ne sauraient porter préjudice à l’intégrité de l’élève dans ses dimensions physique, affective, intellectuelle, sociale ou spirituelle. L’élève, dans sa nature comme dans sa finalité, détient la primauté sur la technologie.

2. La technologie doit seconder la pensée sans se substituer aux savoirs essentiels. Un élève doit pouvoir faire la démonstration, oralement, par écrit ou dans l’action, qu’il a acquis un savoir considéré essentiel. Quand les technologies sont appliquées à un savoir-faire, elles ne sauraient court-circuiter la compréhension des étapes importantes du processus. Si le savoir en question concerne les nouvelles technologies, la règle s’applique aux outils technologiques connexes qui peuvent se substituer audit savoir.

3. La technologie doit faciliter les savoirs. Qu’il s’agisse de connaissances déclaratives ou de savoir-faire, les technologies doivent optimiser leur acquisition ou leur objectivation. Ainsi, la motivation peut s’avérer un facteur efficace.

4. La technologie doit se conformer au développement de la personne. L’usage des technologies pour exécuter des tâches répétitives encourt un risque d’abrutissement. C’est vrai également des tâches manuelles, sauf que les nouvelles technologies ont la propriété de le faire en rafale, soit à un rythme peu naturel.

5. La technologie ne doit pas contraindre la liberté dans le choix des moyens. On ne saurait imposer le recours aux nouvelles technologies en lieu et place d’une méthode manuelle. Un élève qui préfère s’acquitter d’une tâche manuellement doit avoir la liberté de le faire. Il revient à l’élève de faire les choix technologiques qui correspondent à la nature de la tâche et en fonction des critères d’évaluation.

6. La technologie ne doit pas entraver l’épanouissement social. Il revient aux parents et aux éducateurs d’être vigilant pour voir à un usage équilibré des nouvelles technologies de la communication, tout en reconnaissant leurs propriétés à favoriser les réseaux sociaux.

PrincipesIntegrationTICeduc.jpg

Il est difficile de définir des principes très spécifiques au regard de l’utilisation des nouvelles technologies de la communication, considérant leur variété et leur ubiquité. Par ailleurs, la vitesse de leur évolution rend quasi impossible l’établissement de règles strictes. Personne, d’ailleurs, ne veut s’embarrasser d’une réglementation. Je crois plus utile de s’en tenir à des principes généraux qui subordonnent la machine à l’Homme, tout en confiant les détails au jugement des utilisateurs.

Soulignons à nouveau que ces principes s’appliquent à l’éducation. La distinction est importante, car je crois important de limiter l’exercice aux années de formation pendant lesquelles la personne, et principalement le cerveau, est en développement. On situe aujourd’hui cette maturité à environ 25 ans. Ce qui ne veut pas dire que leur application est absolue. Il y a une question de degrés et de jugement qui exigent sans doute une application plus rigoureuse des principes en bas âge.

Mise à jour, 10 décembre 2006 | La participation de Pierre m’a amené à ajouter un paragraphe en fin de texte pour mettre en évidence le cadre éducationnel de l’exercice. Mais surtout, sa réflexion très pertinente a entraîné une modification du 2e principe, que je limite aux savoirs essentiels.

Mise à jour, 24 avril 2007 | Pour une perspective philosophique des nouvelles technologies, voyez d’abord la conférence de Michel Serres sur leur originalité, puis celle d’Edgar Morin sur le thème de l’intelligence de la complexité.

Mise à jour, 04 août 2010 | Dans une conférence aux Chaires de recherche du Canada, Andrew Feenberg de la Chaire de recherche du Canada en philosophie de la technologie présente 10 paradoxes de la technologie résumés par Mind-o-licious (10 Paradoxes of Technology) et que je traduis succinctement :

    1. Le paradoxe des parties et du tout
    2. Le paradoxe de l’évidence
    3. Le paradoxe de l’origine
    4. Le paradoxe du cadre (frame)
    5. Le paradoxe de l’action
    6. Le paradoxe des moyens
    7. Le paradoxe de la complexité
    8. Le paradoxe de la valeur et du fait
    9. Le paradoxe de la démocratie
    10. Le paradoxe de la conquête


Mise à jour, 29 décembre 2010 | Au constat de la pénurie d’articles relatifs à l’éthique des TIC, je prends note de ce billet de Doug Johnson qui présente une douzaine de conseils sur le sujet : A dozen ways to teach ethical and safe technology use. J’apprécie particulièrement l’approche participative de l’enseignant dans le respect des apprenants.

Mise à jour, 06 février 2011 | Dans le dossier Penser l’école à l’ère du numérique, je découvre un exposé intéressant de Philippe Meirieu dans lequel, à compter de la 38e minute, il fait valoir quatre grandes conditions pour que les technologies de la communication participent à l’exigence de la pensée (Skole.fr : École et société de la connaissance – vidéo – Débat Kambouchner, Laval, Meirieu et Stiegler) :

    1. Que les TIC soient ressaisies dans une logique d’institution (dans le sens de conventions sociales) plutôt que dans une logique de service.
    2. Que l’horizontalité des échanges n’écarte pas l’exigence de vérité.
    3. Que la multiplication des images n’abolit pas la capacité à construire du symbolique.
    4. Que cette utilisation ne fasse pas oublier les fondements anthropologiques de l’entrée dans l’écrit.


Par ricochet :
Intégrer les TIC en classe
L’intégration des TIC en éducation progresse
Un cas concret d’intégration des TIC à l’école
Un cas de leadership dans l’intégration des technologies
Recette pour l’intégration des nouvelles technologies
S’organiser pour intégrer les TIC dans les écoles
L’intégration des TIC : la métaphore du crayon
Étude : les TIC favorisent l’apprentissage [tableau]

TIC – Ce que je crois (Jobineries)
Vue globale des problèmes à intégrer les TIC (Blogue du RECIT)

Histoire inspirante d'un père et de son fils

Le sport est une source inépuisable d’histoires inspirantes. Celle de Wilma Rudolph, par exemple, a marqué ma jeunesse, preuve de quoi la lecture peut changer le cours d’une vie. L’histoire de Dick Hoyt est toute aussi émouvante, sinon davantage à l’ère de la vidéo (Couros Blog : Dick Hoyt: Inspirational Video). Ce père a vu sa vie transformée à la découverte que son fils handicapé éprouvait une joie de vivre dans les épreuves sportives de fond. Il s’est alors mis à la course à pied, puis au triathlon, poussant et tirant son fils avec lui. La vidéo YouTube a déjà été visionnée près de 3 millions de fois et mérite d’être montrée aux jeunes à une époque où l’on désespère de leur condition physique (La Presse : Nos jeunes se construisent des corps de… vieux).

(suite…)

Les jeux vidéos en éducation se font crédibles

L’efficacité des jeux vidéo sur le plan de l’apprentissage n’est plus à démontrer. Néanmoins, le milieu de l’éducation se montre mauvais joueur, en grande partie à cause de la mauvaise réputation des jeux à caractère violent. Mais quelques nouvelles récentes portent à croire qu’ils acquièrent leurs titres de noblesse. Il y a de quoi lever la tête, en effet, quand la Federation of American Scientists et la National Science Foundation prônent leur usage dans les écoles (EurekAlert! : Study recommends fix to digital disconnect in US education and workforce training ; Bloomberg : Video Games Should Be Used More in Schools, New Study Says). L’étude (PDF) en question a été réalisée conjointement avec la Entertainment Software Association, dont la participation intéressée nécessite un examen plus rigoureux quant à la validité du rapport.

(suite…)

Obstacles aux TIC pour un prof technophile

L’invitation est trop alléchante pour ne pas mordre à l’hameçon. Une étudiante à l’UQAM lance un appel auprès des enseignants pour connaître leur avis sur les difficultés d’intégration des nouvelles technologies de l’information en éducation. Comme le sujet m’intéresse vivement, et dans un esprit de coopération entre chercheurs et praticiens, je n’allais pas laisser passer si belle occasion. Je présenterai le point de vue d’un technophile qui se bute à l’immobilisme. Je procéderai par paliers, non pas pour éclabousser les fonctionnaires, mais parce que leurs décisions ont un impact sur ma pratique.

(suite…)

Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire

Les élèves de l’école secondaire McLean, en Virginie, s’élèvent contre une décision de l’administration les enjoignant de soumettre tous leurs travaux écrits à Turnitin, un service en ligne de détection de plagiat (eSchool News : Round 1 in web-plagiarism fight to students). Turnitin est un service payant qui compare les écrits à une vaste base de données de plus de 22 millions de travaux d’élèves, en plus des archives électroniques de nombreux médias. Par la même occasion, la compagnie gobe les travaux qu’elle ajoute à sa base de données, s’appropriant le travail des élèves à des fins commerciales. En plus de défendre leurs droits à la propriété intellectuelle, les élèves déplorent la perte de leur présomption d’innocence et qu’ils soient soumis aux mesures de contrôle d’emblée. Ironiquement, la mission de l’école est « de diplômer des citoyens éduqués et responsables. »

Il y a de plus en plus de méfiance à l’endroit des compagnies qui amassent d’énormes quantités de données électroniques aux dépens des individus. Avec raison. Les enjeux sont considérables, notamment au regard de la protection de l’identité. Voir à ce sujet :

• ZDNet : L’indispensable gestion de la réputation numérique
• First Monday : In Google we trust: Information integrity in the digital age
• New York Times : Hiding in Plain Sight, Google Seeks More Power
• New York Times : Your Life as an Open Book; Privacy vs. Viewing the Internet User as a Commodity
• National Post : Bad google: What do people find when they Google you?
• UneasySilence : Google = NSA 2.0?

Il ne s’agit pas de sombrer dans la paranoïa, mais bien de demeurer vigilant. Par contre, les administrateurs scolaires, dans leur myopie technologique, ne devraient pas amplifier le problème. Ni dilapider les maigres ressources budgétaires.

Mise à jour, 21 avril 2009 | Il en aura fallu du temps pour rendre une décision, mais une cour d’appel fédérale déboute les élèves (The Chronicle of Higher Education : Students Lose, Fair Use Wins in Suit Targeting Anti-Plagiarism Tool).


Par ricochet :
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Les blogues et le plagiat
Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école
Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Identité et vie privée
Les services en ligne et l’exploitation des données

La musique plutôt que la baguette

Quand un enseignant du primaire ou du secondaire entre dans la classe, le maintien de la discipline n’est jamais très loin de sa pensée. Dans bien des cas, elle subordonne la pédagogie, occupant la plus grande partie de la gestion de classe. Aussi, il est étonnant de constater à quel point les cours universitaires négligent cet aspect de la formation professionnelle. C’était le cas à mon époque, et ce l’est encore aujourd’hui, à en juger par mes stagiaires. La coercition nous vient instinctivement à l’idée. Mais en lieu de la baguette, on a avantage à faire preuve d’esprit ou de subterfuges pour gagner les élèves à notre cause. Deux articles ont récemment attiré mon attention sur un livre intitulé 101 Essential Lists on Managing Behaviour in the Early Years : Bad behaviour shown red card (BBC), et Play Mozart to tackle poor behaviour, teachers urged (The Guardian). Dans ce dernier article, les auteurs suggèrent de faire joueur de la musique pour agir sur les comportements.

(suite…)

VARK : guide des styles d'apprentissage

Plusieurs sites évaluent les styles d’apprentissage. VARK a l’avantage de présenter un questionnaire interactif adapté aux adolescents, et un autre pour les sportifs. L’analyse porte sur quatre styles d’apprentissage : auditif, visuel, kinesthésique et lecture-écriture. Comme tout bon test en ligne, l’analyse des résultats conduit à une explication du style dominant, ainsi qu’à des stratégies pour favoriser l’apprentissage.

Mise à jour, 22 août 2008 | Un professeur de psychologie de l’Université de la Virginie, Daniel Willingham, attire l’attention depuis quelques jours avec ce vidéoclip dans lequel il nie la notion de styles d’apprentissages.


Je suis de l’avis de Stephen Downes (Should Teachers Adjust Their Teaching to Individual Students’ Learning Styles?) quand il affirme que ce genre de science qui induit des axiomes à partir de tests relativement simples ne correspond guère à la complexité de l’apprentissage et ne rend guère service à la communauté éducative. Peut-être devrait-on cesser de parler de styles d’apprentissage, dans notre obsession à tout catégoriser, et reconnaître les simples différences naturelles chez les individus dans l’apprentissage.

Mise à jour, 30 mars 2009 | Une étude (PDF) semble valider la thèse des styles d’apprentissage, du moins en ce qui concerne les apprenants à prédominance verbale ou auditive (Eide Neurolearning Blog : fMRI of Learning Styles: Confirmation of Visual and Verbal Learners; via Stephen Downes).


Par ricochet :
Types d’apprentissage
Types d’apprentissage II

Différences entre garçons et filles (mes archives)

En tant que professeur dans une école mixte, les différences entre les garçons et les filles m’intéressent au plus haut point. Au fil des ans, j’ai glané dans DEVONthink une quarantaine d’articles sur le sujet. Un lecteur ayant demandé plus d’information sur ces archives, j’ai préféré en faire un billet plutôt que donner l’information dans un commentaire. Ainsi, il y a plus de chances que l’information profite à d’autres. Comme il s’agit d’une liste en vrac de mes archives, la pertinence de l’information varie grandement. Je laisse le soin au lecteur de juger de sa valeur.


Général :

• GREG : Groupe de réflexion sur l’éducation des garçons (PDF) | « Ce rapport [...] présenté par le Groupe de réflexion sur l’éducation des garçons (GREG) est le fruit de deux ans de réflexion et de travaux sur la question de l’éducation des garçons dans le but de cerner les facteurs explicatifs de cette réalité et de camper une vision éclairée sur les pistes de solution à développer. »

• Conseil supérieur de l’éducation : Pour une meilleure réussite scolaire des garçons et des filles | « L’avis d’une centaine de pages tente d’apporter une meilleure compréhension de l’effet de la variable sexe sur la réussite scolaire. Il met de l’avant cinq orientations et plusieurs mesures à court, moyen et long terme pour soutenir les garçons et les filles dans leur cheminement scolaire. »

• Vie Pédagogique : Dossier : Le désengagement et l’échec scolaire d’un trop grand nombre de garçons | Un dossier d’une douzaine d’articles sur l’échec scolaire des garçons.

• CREPAS : Filles et garçons — L’abandon scolaire (RTF) | « Depuis plusieurs années, certaines différences ont été observées entre garçons et filles concernant leurs stratégies scolaires et leur diplomation, mais également leur vécu psychoaffectif et leurs conduites sociales. Ce que révèlent les statistiques et les recherches [et] les pistes d’intervention. »

• Madame : Nos garçons et l’école | « Nos garçons sont-ils les grands perdants de notre système d’éducation? Jean-Guy Lemery, directeur d’école à la retraite et conférencier, s’est penché sur la question et a fait des découvertes étonnantes. Plaidoyer pour nos garçons. »

• Condition féminine : La réussite scolaire comparée selon le sexe : catalyseur des discours masculinistes | « le contexte dans lequel s’est développé un nouveau discours de revendication centré sur les garçons et les hommes depuis le début des années 1990. »

• Cégep Beauce-Appalaches : La réussite scolaire des garçons au collégial | « les résultats de la recherche exploratoire menée sur la réussite scolaire des garçons au Cégep Beauce-Appalaches »

• Le Soleil : Les garçons plus «bollés» qu’on pense | « Les garçons québécois sont loin d’être les cancres que dépeignent les médias. En fait, montrent les recherches, ils s’en tirent aussi bien que les filles à peu près partout. Mais à l’école, la majorité du personnel continue de voir les gars bien pires qu’ils ne sont en réalité… »

• Newsweek : ‘Mommy, I Know You’ | A feminist scholar explains how the study of girls can teach us about boys.

• The Bulletin : Better teaching for Johnny (RTF) | Are young men not as intelligent? Are boys just « crazy » and « unmotivated »? Maybe we’ve just unknowingly designed schools, behavioral expectations, and communities that are « boy unfriendly. »

• Newsweek : Boy Brains, Girl Brains | Are separate classrooms the best way to teach kids?

• New York Times : Boys Are No Match for Girls in Completing High School (miroir) | Nationwide, about 72 percent of the girls in the high school class of 2003 — but only 65 percent of the boys — earned diplomas, a gender gap that is far more pronounced among minorities, according to a report being released today by the Manhattan Institute.

• BBC : Fewer boys managed the ‘three Rs’ | The proportion of 11-year-old boys able to read, write and do maths to expected standards in England went down this year, latest figures reveal.

• Toronto Star : Girls’ low self-esteem linked to depression (RTF) | Low self-esteem in teenagers is more likely to lead to depression later in life for girls than for boys, according to a Statistics Canada report.

• BBC : Girls’ school women ‘earn more’ | Women in their 40s who went to single-sex schools subsequently had higher incomes than those in mixed classes, a long-term study shows.

• BBC : Schools ‘too feminine for boys’ | Boys are being failed by schools because lessons have become too « feminised » in recent years, an academic is expected to warn.

• BBC : Schools warned over equality law | Schools may be open to legal action if they do not do more to help boys catch up with girls, according to a report commissioned by the Scottish Executive.

• The Boston Globe : State education tests show gaps based gender and income (RTF) | Vermont students improved slightly in math in statewide tests but education officials say the results show wide gaps among students based on household income and gender.

• University of Alaska at Fairbanks : Study: Boys trail girls in literacy scores | A new study by University of Alaska Fairbanks Professor Judith Kleinfeld indicates that boys, regardless of their socioeconomic status, lag behind their female peers in language arts.

• The Boston Globe : The lost boys (RTF) | Today, it’s the  »boy crisis » that’s making headlines, from The Weekly Standard to Newsweek. We are presented with alarming numbers: 58 percent of first-year college students are female. Because male students are more likely to drop out, their share will shrink to 40 percent by graduation.

• Esquire : The Problem with Boys | …Is actually a problem with men. We’ve ignored all the evidence of male achievement and ambition deficits and stood aside as our sons have notched a growing record of failure and disengagement. It’s time we did something about it. A call to action.

• Newsweek : The Trouble With Boys | They’re kinetic, maddening and failing at school. Now educators are trying new ways to help them succeed.

• Education Sector : The Truth About Boys and Girls | The real story is not bad news about boys doing worse; it’s good news about girls doing better.

• BBC : Underachieving boys to get help | A pilot project to help teenage boys to improve their GCSE results is to be extended to more schools in England.

• Slate : Will Boys Be Boys? | Why the gender lens may not shed light on the latest educational crisis.


Cerveau :

• DentalPlans : Boy Behaviors and Male Chemistry | New research suggests classic ‘boy’ behaviors are triggered in part by male brain chemistry, not socialization.

• Eide Neurolearning Blog : More Boys, Girls, & Different Brains, and Longer Times to Process | More interesting papers about the learning and processing speed differences between boys and girls (and men and women).

• Eide Neurolearning Blog : Slower Developmental Processing Speed for Boys | Gender-neutral expectations for work performance will disadvantage boys at ages 5-6, 10-12, and 14-19.

• Eide Neurolearning Blog : Boys & Girls Learn Differently in the Classroom | Having a male teacher improves the performance of boys while harming girls’ reading skills. On the other hand, a year with a female teacher would close the gender gap in science achievement among 13-year-old girls by half and eliminate the smaller achievement gap in mathematics.

• EurekAlert! : Girls have big advantage over boys in timed tests | New research attempting to shed light on the evergreen question–just how do male and female brains differ?–has found that timing is everything.

• New Horizons for Learning : Male and Female Brains [lien New Horizon désactivé] | Sex differences and the brain. What does it matter, you say? I think it does. Through such knowledge we will eventually be better able to understand the basis for behaviors that many now perceive as entirely rooted in social custom or familial history.

• EurekAlert! : Study confirms males/females use different parts of brain in language & visuospatial tasks | Findings pave the way for Kennedy Krieger Institute Researchers to understand which sex differences are Developmental vs. Sociological vs. Hormonal.

• Education.com : Are boys’ and girls’ brains different? | The most profound difference between girls and boys is not in any brain structure per se, but rather in the sequence of development of the various brain regions. The different regions of the brain develop in a different sequence, and different tempo, in girls compared with boys.


Séparation :

• PetitMonde : La mixité scolaire n’a pas d’effet sur la motivation | « Lorsqu’un effet lié à la non-mixité est observé, il est si faible qu’il ne met pas en cause la mixité scolaire, soutient Roch Chouinard, professeur au Département de psychopédagogie et d’andragogie. »

• Globe and Mail : An all-girls confidence builder | Advocates of same-sex schooling say boys and girls learn better when they’re apart because their brains work in different ways.

• The Star-Telegram : Boys on the Side (RTF) | A Dallas girls school – like other single-sex schools – explores different learning styles.

• The Star Bulletin : Boys wil be boys: A case for single-gender education | Boys simply don’t learn the same way girls do, so why do we try to force them to?

• Orlando Sentinel : Separated for success (RTF) | All-boy, all-girl classrooms pop up all over U.S. despite 1970s-era ban

• The Christian Science Monitor : Separating the sexes: a new direction for public education? | In the past decade, single-sex schools have surged in popularity. Today, there are 25 same-sex public schools in the nation, almost all formed after 1996, according to NASSPE. Another 72 schools offer single-sex classes. And a dozen more are slated to open in the fall.

• The Journal Sentinel : Single-sex classrooms, controversy grow | Supporters of the movement cite research showing achievement gains in single-sex classrooms, different learning styles between the sexes and the importance of giving parents a range of options. Those critical of the efforts say the research is more ambiguous and that single-sex programs sometimes reinforce gender stereotypes.

• BBC : Single-sex schooling ‘irrelevant’ | Single-sex education seems to make no difference to students’ achievements, a review of available research concludes.

• The Globe and Mail : Subtracting distraction from the equation | Proponents of single-sex schools say girls grow up more confident, boys become more nurturing.

• The Globe and Mail : All girls – better grades | Graduates of all-girls schools have higher SAT test scores and greater confidence in math and computer skills, concludes a new, large-scale study on single-sex learning. The 100-page paper, by the University of California, Los Angeles, Graduate School of Education, validates other research showing how single-sex education can dramatically broaden the educational horizons of graduates. However, it won’t resolve the heated debate over single-sex education, and whether it addresses inequities in education – or re-enforces gender stereotypes.


Enseignants :

• The Washington Post : Disappearing Act | The trend of females overtaking males in college was initially measured in 1978. Yet despite the well-documented disappearance of ever more young men from college campuses, we have yet to fully react to what has become a significant crisis. Largely, that is because of cultural perceptions about males and their societal role.

• The Washington Post : Mars and Venus in the Classroom | The gender gaps for children age 9 to 13 approximately double in science and reading. And by the time they’re 17, « the underperformance of . . . boys in reading is equivalent to 1.5 years of schooling, and though men continue to be over-represented in college level science and engineering, girls are now more likely to go to college and persist in earning a degree.

• EurekAlert! Women need female role models | A paper published in the latest issue of Psychology of Women Quarterly uses a two-part study to find that women benefit more than men from having same-gender examples of success.


Monde :

• BBC : Girls still miss out in schooling | The UN children’s fund, Unicef, says that out of the 115m children around the world not getting any primary school education, 90m are girls.

• EurekAlert! : Why aren’t more girls ‘geeks’? | University diplomas in computer science are overwhelmingly earned by males, according to a new study of 21 nations, but significant country-to-country differences in the gender gap imply that much more than genetics is at work.


Université :

• USA Today : As boys slip behind, some feminists reject helping them | Some feminists, concerned that what helps boys might hurt girls, are denying that a problem exists — ironically in the same reflexive way that some men repudiated attempts to help girls a generation ago.

• New York Times : At Colleges, Women Are Leaving Men in the Dust (miroir) | Department of Education statistics show that men, whatever their race or socioeconomic group, are less likely than women to get bachelor’s degrees — and among those who do, fewer complete their degrees in four or five years. Men also get worse grades than women.

• Ohio State : Better grades and greater incentives help explain why women outpace men in college degrees | Girls have long gotten better grades than boys in all levels of school. But while at one time few women used those academic skills to get degrees, new research suggests that growing incentives are helping draw women to college in record numbers.

• New York Times : Small Colleges, Short of Men, Embrace Football | Some small American colleges, eager to attract men to increasingly female campuses, have taken notice of how many students can be lured to attend by adding football teams. Officials at these colleges say football can bring in more tuition-paying students than any other course or activity — and not just players themselves.


Par ricochet :
Différences de cerveau entre les sexes
L’éducation pénalise les garçons
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Lenteur des garçons à apprendre l’alphabet
Les examens scolaires favorisent les filles
L’école est-elle trop “féminine” pour les garçons ?
Les garçons moins patients que les filles
Ségrégation garçons-filles à l’école : effet négligeable
Les garçons plus lents à traiter l’information
Langage et visualisation : hommes et femmes diffèrent
Le sexe d’un enseignant affecte l’apprentissage
Avantage Q.I. masculin (et cerveau d’ado)

L’école au masculin (Infobourg)

Étude : les TIC favorisent l'apprentissage

Une nouvelle étude démontre l’efficacité des technologies de l’information comme outils d’apprentissages quand elles sont utilisées judicieusement et appuyées d’une formation et d’un soutien adéquats (eSchool News : Ed tech has proven effective). Les auteurs de l’étude (PDF) concluent également que les éducateurs ont sous-estimé les difficultés d’intégrer les nouvelles technologies, tout en surestimant leur rapidité à produire des résultats. Selon John Bransford et Ann Brown, spécialistes de la cognition et éditeurs de How People Learn, l’usage des nouvelles technologies doit mettre en jeu tant les connaissances tacites (celles qui sont acquises, mais difficilement articulées) que les connaissances explicites (celles qui sont facilement articulées et clairement définies).

(suite…)