L'éducation pénalise les garçons


Dans le débat actuel entourant l’efficacité de la réforme, on semble peu se soucier des différences d’apprentissage entre les garçons et les filles. Pourtant, elles sont innées et fondamentales, comme le rappelle l’excellent article de Newsweek : The Trouble With Boys. Il faut aussi voir les reportages audiovisuels qui accompagnent l’article. C’est d’ailleurs évident en observant les garçons et les filles dans un contexte scolaire. Mes propres observations m’ont amené à formuler quelques hypothèses au regard des différences entre les garçons et les filles, et comment l’école favorise ces dernières.

D’abord, je soupçonne les nouvelles technologies d’exacerber l’aliénation des garçons envers l’école. Les technologies ont un effet d’habilitation (empowerment) qui renforce le sentiment d’autonomie des garçons, eux qui sont surtout des faiseurs, mais indépendants de nature (c’est-à-dire peu respectueux de la méthode prescrite), contrairement aux filles qui sont plus sociables. Ce sentiment de capacité fait en sorte qu’ils ont peu de respect pour l’autorité et la méthode directive des écoles. Le phénomène affecte davantage le secondaire, alors que la puberté a transformé la chimie de l’organisme.

L’on aura compris qu’il est question ici de généralités qui n’affectent pas tous les garçons et les filles.

Par ailleurs, il appert que l’école, en valorisant la méthode, l’ordre et l’exécution, favorise les filles. Je le vois par la qualité des travaux de mes élèves. Hormis les projets, dans lesquels les garçons et les filles rivalisent d’efficacité, je suis souvent abasourdi par le mal que se donnent les filles dans l’exécution des tâches que les garçons jugent banales. La chose est trop fréquente pour être le fruit du hasard. Chaque fois, je me demande si cet ébahissement ne traduit pas un besoin d’impressionner la galerie, motivé par un besoin affectif d’attention. Devant tant d’effort, l’on comprendra les louanges des professeurs et le renforcement positif que cela génère. Les garçons, quant à eux, ne manifestent aucune envie de rivaliser sur ce front. La retraite est souvent la seule solution qu’il leur reste.


Par ricochet :

Différences de cerveau entre les sexes

Étude : les garçons plus sujets au plagiat

Lenteur des garçons à apprendre l’alphabet

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5 réponses

  • Bonjour M. Guité,

    Votre site est extrêmement intéressant à plusieurs égards. Pour ma part, je consulte souvent vos documents sur la réussite scolaire des garçons. Vous parlez quelque part d’une quarantaine d’articles sur le sujet dans vos archives. Sont-ils disponibles sur votre blogue? J’en ai trouvé une dizaine, qui sont tous excellents et qui renvoient à des articles pertinents sur les différences d’apprentissage des garçons et des filles.

    Y a-t-il un moyen de rassembler ce que vous avez écrit sur le sujet dans ce blogue?

    Merci encore pour la qualité remarquable de votre site. Bravo!

    Guy Ferland, professeur de philosophie au Collège Lionel-Groulx

  • Merci de vos bons mots, M. Ferland. J’ai préféré publier dans un nouveau billet le contenu de mes archives sur les distinctions entre garçons et filles. Je crois que cela pourra en intéresser d’autres.

  • amel dit :

    je suis également passionnée par les différences entre garçons et filles.
    en effet étant mère d’un garçon de 13 et d’une fille de 9, je suis constamment « bluffée » par leurs différences de « fonctionnement »!
    et moi, qui étais une féministe convaincu (garçon = fille), j’en suis aujourd’hui revenue à des recettes de grand mère! oui, les deux sexes sont bel e bien différents, et les cerveaux fonctionenent autrement qu’il soit mâle ou femelle.

  • La différence entre les sexes est un atout pour l’humanité, une diversité qui multiplie la capacité de l’espèce. Le plus difficile est de l’encourager tout en la conciliant.



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