Le suicide, fatal abandon

C’est par peur de la mort que je pense au suicide.
(Michel Blanc)

Si le suicide d’un adulte tonne dans l’apathique silence, un ultime appel à l’aide tourné vers l’au-delà, celui d’un enfant nous pétrifie au bord de l’incompréhensible néant. Sourds à la tragédie qui nous rappelle sans cesse que la vie ne tient qu’à un fil, si fragile, nous fermons aussi les yeux sur la détresse qui le ronge.

Son visage souriant hante encore mes souvenirs d’école. C’était l’un des élèves les plus aimables du Programme d’éducation internationale. Énergique, intelligent, badin, charmant. Mais petit, dépendant de lunettes, et seul. Une proie facile pour les requins qui sillonnent l’école. En rétrospective, sa proximité des enseignants, dont il cherchait le refuge, aurait dû éveiller mes soupçons. Une bonne humeur apparente, toutefois, masquait entièrement son désespoir. La nouvelle de sa pendaison, l’année suivante, ébranla l’école. Le temps d’un chagrin.

Comme la mission de l’école est d’instruire, socialiser et qualifier, force est d’admettre que le deuxième volet bat de l’aile. Le domaine de l’univers social se mure dans les connaissances historiques et géographiques. Dans son obsession à instruire et qualifier, l’école relègue l’apprentissage de la vie en commun à un maigre cours d’éthique et de culture religieuse. Le plus souvent, l’éducation à la citoyenneté se fait par règlements et caméras de surveillance. On s’occupe des mécanismes plutôt que de la pensée.

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Les effets de la surconsommation des médias sur la santé

CaprellHealth.jpgLa santé bouge, la maladie ne bouge pas. (Charles du Bos)

L’évolution n’a pas préparé l’homme a la sédentarité technologique. La modération permet à l’organisme de s’adapter un tant soit peu au changement. Rien ne nous a préparés au déferlement médiatique des technologies de la communication, un phénomène qui transforme jusqu’à la littératie (New York Times : Becoming Screen Literate). Les jeunes, moins avisés, se laissent plus facilement prendre au piège. Les risques pour la santé sont considérables. Une méta-analyse de 173 études sonne à nouveau l’alarme (The Washington Post : Media Bombardment Is Linked to Ill Effects During Childhood).

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Sur le même sujet, Mario Asselin nous attire notre attention sur un article intéressant de la plume d’Hubert Guillaud : Comment les jeunes vivent-ils et apprennent-ils avec les nouveaux médias?


(Image thématique : Health, par James Caprell)


Par ricochet :
Effets néfastes des médias sur les jeunes
Le Web est maintenant le média no. 1
Les médias et l’image des jeunes

Les enfants ne s’éduquent pas seuls, sur le web comme ailleurs! (Mario tout de go)

Les adolescents bougent moins que les enfants

PearlsteinNudeExerciseBall.jpgEst-ce vieillir, prendre une forme et ne plus bouger? (Jean-Claude Clari)

Le charme d’un bambin qui s’amuse réside non dans la rougeur des joues, mais dans son insouciante énergie. Cette énergie disparaît souvent dans la chrysalide de l’adolescence. Une étude longitudinale publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) indique qu’un enfant de 9 ans consacre en moyenne trois heures par jour à de l’activité physique, mais quatre fois moins à l’âge de 15 ans, soit seulement 49 minutes en semaine et 30 minutes le week-end (New York Times : As Children Grow, Activity Quickly Slows).

Au total, les garçons font plus d’exercice que les filles. Le début du secondaire semble un moment critique alors que les jeunes passent sous la barre des 60 minutes. Notons que l’absence de récréation au secondaire diminue le temps d’exercice. 30 minutes par jour, ce n’est quand même pas une bagatelle; il faut compenser par une augmentation du temps dévolu à l’éducation physique.

L’étude ne cherche pas à identifier les causes de la diminution de l’activité physique. C’est effectivement un terrain glissant. Néanmoins, j’aurais bien aimé avoir quelque indication de la part de l’inné dans cette léthargie de l’adolescence, dans la mesure où celle-ci existe réellement, ce que contestent certains psychologues, dont Robert Epstein. Peut-être témoigne-t-elle seulement d’une réaction contre une société qui les tient en laisse.

En marge de cette observation, je veux aussi signaler une nouvelle inquiétante selon laquelle « le nombre d’ordonnances de Prozac a triplé en cinq ans chez les adolescents québécois » (La Presse : Le Prozac en hausse chez les ados). Quoique le nombre de cas soit encore restreint (1,3 %), le phénomène dénote notre penchant pour les solutions faciles et l’efficacité des pharmaceutiques.


(Image thématique : Nude with Exercise Ball, Neon Mickey Mouse and Diamond Patterned Cloth, par Philip Pearlstein)


Par ricochet :
Les effets de l’exercice sur le cerveau
L’exercice physique augmente la neurogenèse
Les écoles en tant que facteur d’obésité
Un corps sain pour un esprit sain

Les effets de l'alcool sur le cerveau

ReniBacchus.jpgPlus d’hommes se sont noyés dans l’alcool que dans la mer. (W.C. Fields)

Les discours sont impuissants face au sentiment d’immortalité. Rien ne vaut une image bien acérée pour crever l’intemporalité illusoire de la jeunesse. À l’adolescence, c’est la vue d’un poumon rongé par le tabagisme, à côté d’un poumon sain (voir le post-scriptum), qui m’a découragé de fumer à jamais. Cette image m’a peut-être sauvé la vie; à tout le moins, elle en a changé le cours. Je me suis rappelé cet incident en apercevant l’image IRM ci-dessous d’un cerveau normal comparé à celui d’un alcoolique (SmartKit : Your Brain on Alcohol). Elle réussira peut-être aussi à réchapper quelques vies.

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Une autre image saisissante, plus près de la réalité des jeunes cette fois, nous provient d’un article du New York Times : The Grim Neurology of Teenage Drinking. Sous l’emprise de l’alcool (image de droite), le cerveau d’un jeune n’est pas en mesure de réfléchir normalement, encore moins de faire preuve de jugement (une évidence chez les adultes, également).

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Pour taper encore sur le clou, on énumérera les parties du cerveau affectées par l’alcool (SmartKit : Alcohol knocks teen brain off trajectory) et on soulignera comment il cause la dégradation des neurones (San Francisco Chronicle : Alcohol harder on teen brains than thought). Du coup, on fera valoir que le problème est bien présent chez nous, comme en témoignent les statistiques, notamment ce tableau partiel (cliquez sur l’image pour un agrandissement) :

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Le but n’est pas de prêcher l’abstinence. Un voeu pieux entache la crédibilité. Il s’agit d’éduquer les jeunes aux risques des jeux d’adultes, tant pour eux que pour la société. Par ailleurs, le phénomène illustre l’importance de faire déborder l’éducation des manuels scolaires et de savoir traiter des sujets actuels à l’aide de ressources tout aussi actuelles.

Post-scriptum : image d’un poumon en santé, à gauche, comparé au poumon ravagé d’un fumeur (source : Human Illnesses and Behavioral Health).

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Mise à jour, 16 juillet 2007 | Cet article du site BrainConnection traite plus spécifiquement des effets de l’alcool sur le cerveau des adolescents : Alcohol on the Mind: The Effects of Drinking on the Adolescent Brain.


(Image thématique : Drinking Bacchus, par Guido Reni)


Par ricochet :
Les effets de l’alcool sur le cerveau des jeunes
Le tabagisme tuera 1 milliard de personnes durant le siècle

Les effets de l'exercice sur le cerveau

DiscusThrower.jpgLe sport de l’intelligence n’est rien sans l’intelligence du sport. (Paul Vialar)

Dès l’Antiquité, les Grecs avaient compris l’importance de l’harmonie du corps et de l’esprit. 2700 ans plus tard, avant de relancer les Jeux olympiques, Pierre de Coubertin a voulu réformer l’éducation en réclamant plus de sport et d’exercice physique pour le développement de la jeunesse. Aujourd’hui, la science leur donne raison. Le magazine Newsweek publie un dossier très intéressant sur les effets bénéfiques de l’exercice physique sur le cerveau (Newsweek : Stronger, Faster, Smarter). Les avantages ne se font pas seulement sentir sur le plan physique ou cognitif, mais affectif (Newsweek : Exercise Is a State of Mind). Une étude comparative bientôt publiée conclut que la forme physique a un effet direct sur les résultats scolaires.

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Le secret de la longévité: l'éducation

En attendant de découvrir la fontaine de jouvence, la science lève le voile sur certains facteurs qui peuvent déjouer les cartes de l’hérédité. Nous savons déjà que l’alimentation et la richesse ont une incidence sur la longévité, tout comme la famille et les réseaux sociaux. Mais le facteur qui ressort plus que tout autre, et celui sur lequel s’accordent la plupart des experts, est l’éducation (New York Times: A Surprising Secret to a Long Life: Stay in School). Entre autres, les gens éduqués ont plus de facilité à entrevoir l’avenir et ainsi retarder la gratification. L’incidence positive de l’éducation sur la longévité se vérifie dans quasi tous les pays, comme en témoigne le schéma ci-dessous pour les pays de 10 à 50 millions de populations. Fait étonnant, il faut trois années de scolarité de plus aux Canadiens pour une espérance de vie égale aux Français.

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Des jouets pour développer les enfants du monde

Les enfants des pays du tiers monde ont d’abord besoin de nourriture, d’un toit et de sécurité. Mais ce ne sont pas les seules carences qui entravent leur développement. Selon une étude publiée dans la revue The Lancet (Developmental potential in the first 5 years for children in developing countries; inscription gratuite), plus de 200 millions d’entre eux n’atteindront pas leur plein développement, faute de stimulation intellectuelle. Les auteurs soulignent que la distribution de jouets et d’articles élémentaires contribuerait grandement à l’essor intellectuel à un âge (0 à 5 ans) ou le cerveau connaît sa plus grande croissance (BBC: Toys ‘could help 200 m children’). En l’absence de cette activité cérébrale initiale, l’apprentissage scolaire est précaire. Dans certains villages, les enfants n’ont jamais vu un crayon ou une image dans un livre avant leur arrivée à l’école.

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La meilleure position pour le dos

Selon un chercheur de l’Alberta, s’asseoir en position redressée aggrave les chances de maux de dos plus tard (Cyberpresse : Se tenir droit en position assise provoquerait le mal au dos chronique ; Globe and Mail : Was Mom wrong? Study says you shouldn’t sit up straight). Une inclinaison du dos de 135 degrés, avec les pieds à plat sur le sol, représente la position la plus saine pour le dos, affirme le Dr. Amir Bashir. Statisques Canada estime que de 70 à 85 % des Canadiens connaîtront des maux de dos durant leur vie.

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Les jeunes et la caféine

Les jeunes commencent à découvrir les propriétés énergisantes de la caféine, que ce soit en ingérant des boissons énergisantes, du café, ou même des boissons gazeuses. Le désir de vouloir faire comme les adultes est irrésistible ; à moins que ce ne soit le besoin de stimulants pour composer avec les exigences d’une société obsédée par la productivité. Mais l’ignorance peut s’avérer néfaste, comme en fait foi « un nombre surprenant d’appels à un centre anti-poison provenant de jeunes qui se sont rendus malades en absorbant trop de caféine, notamment à cause [des boissons énergisantes] » (Cyberpresse : Les boissons énergisantes, une nouvelle forme de drogue?). La France a d’ailleurs interdit la vente de Red Bull.

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Une étude sur la dépendance à Internet

Ouf ! Je suis moins accro à Internet que je ne le croyais. Une étude publiée dans le dernier numéro de la revue Perspectives in Psychiatric Care allègue que 5 à 10 % des internautes affichent des comportements compulsifs relativement à l’Internet (Globe and Mail : Study illuminates perils of Internet addiction). La surcharge d’information constitue l’un des cinq sources de compulsion associées à Internet, les quatre autres étant la fréquentation des sites pornographiques, la quête de relations sociales, les activités reliées à l’argent (bourse, jeu, shopping), et les jeux interactifs en ligne.

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