Révolution∞

La révolution consiste à aimer un homme qui n’existe pas encore. (Albert Camus)

Il ne s’agit pas ici de révolutions politiques, mais des révolutions internet. Car il n’y a pas qu’une révolution numérique. Plusieurs bouleversements concourent à transformer le monde et nos connaissances. En outre, leur intégration contribue à l’exponentiation du changement.

Force m’est de conclure que les gens sous-estiment l’ampleur du changement qui défile sous nos yeux. Comme ces flâneurs de musée au nez collé sur une toile, ils ne perçoivent guère le tableau que seul permet le recul.

L’ordre est réfractaire au changement, sauf évidemment celui qui le consolide ou qu’il réussit à apprivoiser. S’il s’adapte aux mutations, on parlera de progrès ou d’évolution. Il se trouve des cas, toutefois, où le changement est si brusque que les tensions précipitent une révolution dont l’onde de choc ne s’estompe que progressivement. Non sans déchirements au passage, comme la charrue qui précède la semence.

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Médias sociaux et silos

La folie est quelque chose de rare chez l’individu ; elle est la règle pour les groupes, les partis, les peuples, les époques. (Friedrich Nietzsche)

Maintenant que les médias sociaux en ligne permettent suffisamment de recul, les analyses se font plus critiques. Pour ma part, certaines tendances me font déchanter, notamment au regard de la pensée de groupe.

Je caresse encore l’idéal d’un monde meilleur, une über-intelligence collective issue de la liberté d’expression, d’une hyper-mémétique, d’une e-démocratie, d’un activisme humanitaire et d’une éducation émancipée. Certes, nous assistons à de formidables démonstrations d’actions collectives, comme l’illustre la défense de WikiLeaks. D’autres exemples viennent spontanément à l’esprit, tels que Wikipédia et Kiva. Il n’en reste pas moins que ces initiatives sont le fruit de quelques hommes entreprenants, ni plus ni moins que jadis, dont le génie consiste à canaliser vers une cause commune des individus épars, somme toute guère plus nombreux qu’auparavant.

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Palingénésie

La vie n’a de valeur que si elle est un feu sans cesse renaissant. (Pierre Valléry-Radot)

Désabusé de Twitter, il est temps de faire renaître ce blogue de ses cendres. Non pas qu’ils martèlent pareillement l’enclume, mais le premier fait vite prendre la mesure du second.

Le ciboulot succombe aussi à la fièvre du printemps. Du coup, l’envie d’écrire me reprend. Ma plume frétille à l’éclosion du jardin et les parfums m’enivrent. Le régime granivore de Twitter, quoiqu’abondant, s’avère un peu maigre aux amateurs de vénerie.

Il y a un bon moment déjà que je résiste à ce blogue, comme à une ancienne maîtresse dont on chérit la conversation, mais qui néglige ses atours. Inexplicablement, je n’en blairais plus l’allure. À coucher dans le même lit tous les jours, cela devait arriver. Par lassitude, j’ai succombé aux attraits de Twitter, dont la frivolité et l’évanescence aujourd’hui souvent m’exaspèrent. Mais avant de revenir à mes amours, il fallait jouer du bistouri.

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Les réseaux sociaux : personnaliser les envois

kangranoblesasceticsLe savant généralise, l’artiste individualise.
(Jules Renard)

L’efficacité d’une communauté se mesure beaucoup à son esprit de partage et de générosité. Les actifs ne se calculent pas toujours en dollars. J’ignore si d’autres ont constaté aussi le phénomène, mais je vois de plus en plus de membres de ma communauté virtuelle informer généreusement un autre participant, parfois même un étranger, d’une ressource appropriée. Non pas qu’une ressource soit si différente d’une idée, mais j’y vois un signe d’individualisation du web social qui dépasse la dissémination de l’information dont la contrepartie est la surabondance d’information. De cette maturité des réseaux découle un raffinement de la circulation de l’information.

Vraisemblablement, on n’est pas près d’enrayer le fléau de PowerPoint distribué par courrier électronique, ni le spam. Je préfère tourner mon attention et espoir vers ceux qui apprennent à connaître les gens, comme Michel Dumais qui m’informait récemment de FlowingData.

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La neutralité d'internet

NetNeutralityCERN.jpgSa voix était parfaitement neutre, à égale distance entre la vérité et le mensonge. (Alberto Moravia)

Notre voracité de bande passante, surtout à l’aube de la télévision et du cinéma en ligne, fait en sorte que les géants des communications lorgnent le contrôle de l’information sur le Web. Ils justifient ce contrôle par les investissements massifs en infrastructures de réseaux. D’autre part, les défenseurs de la démocratie ouverte et participative, ivres de liberté d’expression, tiennent mordicus à préserver la neutralité du réseau. D’où le débat actuel sur la neutralité de réseaux (network neutrality) qui fait rage aux États-Unis (Internetnews : Network Neutrality Foes Square Off For FTC). La page anglaise de Wikipedia présente une analyse impartiale de la question (la neutralité faisant partie du credo Wikipedia).

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Comment réussir une présentation PowerPoint

Il se fait 30 millions de présentations PowerPoint tous les jours, selon Microsoft. Assurément, plusieurs de ces présentations sont superflues. Il reste que les diaporamas ont leur utilité. Pour mieux réussir ce genre de présentation en public, le magazine Time a publié un petit guide pratique (Tips on Talks) que je résume ci-dessous.

    • Ne restez pas collé à l’ordinateur. Restez debout et déplacez-vous à votre guise en utilisant une commande à distance.

    • Évitez de commencer votre présentation par une blague ; le plus souvent, elle tombera à plat.

    • Évitez les citations ; les gens préfèrent une pensée originale.

    • Les utilisateurs Mac préféreront recourir à Keynote pour sa convivialité et la beauté graphique.

    • Commencez avec éclat. Les 2 premières minutes sont cruciales pour capter l’intérêt de l’assistance.

    • Optez pour la simplicité dans les diapositives : chacune devrait contenir un maximum de 5 points, et chaque point ne devrait pas dépasser 6 mots.

    • Une présentation orale ne devrait pas excéder 20 minutes; le complément d’information devrait être distribué sur papier.

    • Maximisez les ajouts multimédias (vidéo, images, etc.), mais évitez les clichés et les images toutes faites (clip art)

    • Racontez une histoire. N’hésitez pas à insérer des anectodes.


Par ricochet :
David Byrne et PowerPoint

Le mind mapping de l'actualité

L’hyperlien constitue probablement le premier maillon connectiviste. Inévitablement, avec l’explosion du maillage, la conceptualisation graphique de ce connectivisme devait voir le jour. CNet et News.com, en collaboration avec Liveplasma, ont réussi un formidable mind mapping de l’actualité. Intitulé The Big Picture, le service offre une schématisation interactive des événements associés, présents et passés.

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L'impact éducatif d'une ville sans fil

Malgré le battage médiatique autour de la décision de Google d’offrir une connexion internet sans fil à toute la ville de San Francisco, le géant de la recherche n’est pas seul à vouloir assurer ce service (Wired News : SF Wi-Fi All Free, All the Time?). Décidément, l’idée de réseaux sans fil gratuits gagne du terrain. On commence à réaliser tout le potentiel économique, éducatif et social de dynamiser la communication entre les acteurs. La concurrence de l’Asie relativement aux coûts de production n’est pas étrangère à ce phénomène, nous obligeant à innover à d’autres niveaux. Le domaine de l’éducation aurait tort de ne pas emboîter le pas.

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Les blogues et les tangentes

J’ai maintes fois observé, comme d’autres avant moi, que les blogues stimulent la pensée. Mais comment ce moyen de communication, en apparence si anodin, peut-il agir aussi dynamiquement ? En y regardant de près, il m’est venu cette constatation que les blogues suscitent les idées d’une façon qui s’apparente à la dialectique. Mais alors que celle-ci préconise l’antithèse comme tremplin vers de nouvelles idées, les blogues nous entraînent souvent sur des tangentes réflexives et créatrices.

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Évolution d'une première année dans la blogosphère

Si les blogues étaient un moyen d’expression banal, ils ne seraient pas cause de tant de changement. Leur impact sur les médias ne fait plus de doute. En tant que moyen de communication, ils agissent sur le lecteur ; mais contrairement aux médias traditionnels, leur portée est multipliée par l’interaction sociale. Cependant, je ne m’attendais guère à ce qu’ils transforment aussi les auteurs. Après une année d’expérimentation, je dois me rendre à l’évidence que je n’utilise plus mon blogue de la même façon.

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