Les réseaux sociaux : personnaliser les envois

kangranoblesasceticsLe savant généralise, l’artiste individualise.
(Jules Renard)

L’efficacité d’une communauté se mesure beaucoup à son esprit de partage et de générosité. Les actifs ne se calculent pas toujours en dollars. J’ignore si d’autres ont constaté aussi le phénomène, mais je vois de plus en plus de membres de ma communauté virtuelle informer généreusement un autre participant, parfois même un étranger, d’une ressource appropriée. Non pas qu’une ressource soit si différente d’une idée, mais j’y vois un signe d’individualisation du web social qui dépasse la dissémination de l’information dont la contrepartie est la surabondance d’information. De cette maturité des réseaux découle un raffinement de la circulation de l’information.

Vraisemblablement, on n’est pas près d’enrayer le fléau de PowerPoint distribué par courrier électronique, ni le spam. Je préfère tourner mon attention et espoir vers ceux qui apprennent à connaître les gens, comme Michel Dumais qui m’informait récemment de FlowingData.

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Intégrer ou utiliser les TIC?

dineastratoolL’intégration, c’est de la désintégration. (Houda Rouane)

La question peut sembler triviale, mais elle sous-tend un choix fondamental quant au rapport de l’homme à la technologie. Comme quasi tout le monde dans mon entourage, je parlais au début d’intégration des TIC, jusqu’à ce que des discussions m’amènent à voir la portée déshumanisante du premier terme et abaissante du second. Au regard de ce dernier point, je n’utilise plus l’acronyme que dans les titres, par économie d’espace. Quant à la distinction d’intégrer ou d’utiliser les nouvelles technologies de la communication, je privilégie le second. Or, une discussion intéressante avec Dominique Plourde et Sandra Laine a ramené le sujet sur le tapis.

L’origine du mot technologie nous ramène à la notion de technè, c’est-à-dire aux artefacts des artisans et de leur art. L’industrialisation de la production a éloigné l’objet du créateur originel, comme quoi son usage même s’est fait machinal. Dès lors que l’homme intègre un objet à son existence, qu’il « fait entrer un élément dans un ensemble en tant que partie intégrante » (Robert), il concoure à sa propre dénaturation.

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Google Project 10ˆ100 : changer le monde

ChristoOverRiver1.jpgLe futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants. (Muriel Barbery)

Depuis l’avènement des technologies de la communication, je ne sens plus le besoin d’élire un représentant. Je préfère exprimer moi-même ma voix sur les questions de l’heure. J’ai le sentiment de ne pas être le seul au constat du désintéressement des jeunes au processus électoral, eux qui se sont approprié les médias sociaux. Dans cette nouvelle dynamique sociale d’empowerment de l’individu, les opinions ne sont pas seulement criées sur tous les toits, mais l’action se construit en réseaux.

La collaboration et le maillage s’érigent-ils en nouvelle incarnation du gouvernement? Ce n’est pas demain la veille, certes, mais le Project 10100 de Google nourrit mon optimisme, d’autant plus que l’éducation, qui en a bien besoin, se retrouve parmi les huit catégories retenues. L’idée est simple : sonder l’intelligence collective pour aider le monde.

Quand on aura trouvé une façon de séparer le grain de l’ivraie parmi l’intelligence collective, je ne doute point que cela soit plus efficace que d’avoir quelques élus se chamailler en chambre.


(Image thématique : Over the River, par Christo)


Par ricochet :
Dropping Knowledge : le dialogue global
Améliorer l’information publique

Présentation sur la littératie numérique

BaconFigureWritingMirror.jpgL’homme juge tout dans la minute présente, sans comprendre qu’il ne juge qu’une minute : la minute présente. (Antonio Porchia)

J’ai redonné ma présentation sur la lecture à l’écran, cette fois à des éducateurs du secteur des langues du MELS. J’avoue avoir été impressionné par la participation et la réceptivité de l’assistance à l’évolution des technologies de la communication et à la façon dont elles modifient les pratiques pédagogiques. Par souci de partage, je publie le diaporama que j’ai conçu pour la présentation, modifié à la lumière des commentaires qui ont suivi la première version. J’ajoute quelques notes sur les points saillants de la présentation.

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Déclaration des droits de l'homme numérique

LocherUniversalDecHumRights.jpgC’est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir.
(François René de Chateaubriand)

On assiste à une escalade de la lutte pour le contrôle du cyberespace. Après la neutralité des réseaux (net neutrality) et les récents efforts de réduire la bande passante des usagers, on s’attaque désormais aux droits de la personne. Le fichier EDVIGE fait beaucoup jaser en France. Les écoles disposent également de logiciels pour surveiller les élèves (Daily Camera : Teachers monitoring monitors). Dans ce contexte d’expansion virtuelle qui marque le monde, la Déclaration universelle des droits de l’homme a besoin d’être amendée.

Je connaissais le Florence Meichel, dont la pédagogie égale l’humanisme, me fait découvrir la Déclaration des droits pour les utilisateurs des réseaux sociaux, une traduction du Bill or Rights for Users of the Social Web. Mais je retiens surtout la Déclaration des droits de l’homme numérique, dont le livre blanc est l’oeuvre d’André Santini et d’Alain Bensoussan (source : Apprendre 2.0).

Cliquez sur l’icône ci-après pour accéder au document dans une nouvelle fenêtre.

Malgré qu’elle constitue un bon point de départ, cette déclaration est incomplète, comme le souligne Edgar Pansu (Transfert.net : Droits de l’homme numérique : copie à revoir). Les droits numériques vont au-delà de l’identité et des données personnelles, quoique le droit à l’oubli s’avère incontournable, tout comme celui de la vie privée (Contre Journal : «Le fichage Edvige n’a aucun rapport avec l’ordre public»; source : Florence Meichel). Les choses ont bien changé depuis huit ans. Nous avons besoin d’un débat de fond sur la question de la propriété intellectuelle. Par ailleurs, il faut garantir la libre circulation des idées et l’accès au savoir. Plus fondamentalement, il faut garantir le droit à la non-numérisation, c’est-à-dire le droit de vivre à l’abri de la subordination à la technologie.

Mise à jour, 01 juillet 2009 | Sous la direction d’Hervé Morin, un groupe de travail propose une Déclaration des Droits Fondamentaux Numériques qui comprend huit articles, du réseau Internet à l’identité numérique.


(Image thématique : Universal Declaration of Human Rights, par Thomas Locher)


Par ricochet :

Guide des droits sur Internet
Protection des droits des internautes
Accord sur des principes de libre accès
La neutralité d’Internet menacée
Les droits d’auteur en éducation à l’ère des TIC
Illustration universelle des droits de l’homme en BD
Lawrence Lessig et comment la loi étouffe la créativité
La Déclaration de Cape Town pour une éducation libre
Principes d’intégration des TIC

À la défense du copier-coller

SaakCopy76.jpgC’est en copiant qu’on invente. (Paul Valéry)

À l’instar de Francis Pisani, « je suis pour le “copier-coller” honni des professeurs. » Les saintes-nitouches du plagiat, après avoir brandi devant les élèves le glaive de la moralité, n’hésitent pas à chaparder du matériel et à le reproduire au photocopieur. Les raisons évoquées par les professeurs ne sont souvent guère différentes de celles qui motivent les élèves. La propriété intellectuelle, de toute façon, est aujourd’hui un concept chancelant.

Le mot est l’expression la plus simple du copier-coller. Notre pensée jaillit principalement de l’oeuvre de nos prédécesseurs. Une idée, aussi originale soit-elle, ne sera toujours que le réaménagement de concepts existants dans la synthèse d’un nouveau sens. Si nous pouvons nous arroger le mérite de ce dernier, nous ne pouvons guère réclamer la propriété des premiers. Un auteur est toujours redevable à l’humanité.

La communication orale, antérieure à la communication écrite, ne s’est jamais souciée de plagiat. Même qu’elle en dépendait, la mémoire constituant l’essentielle audiothèque de transmission de la connaissance. Ce rapport naturel au savoir se poursuit à ce jour. Le plagiat est né pratiquement de la littérature, dès lors qu’on a commencé à vivre de l’écriture. La propriété intellectuelle, quant à elle, est née du commerce, à l’enseigne duquel loge l’édition.

Les défis de ce monde appellent un traitement de l’information qui repose sur la complexité des idées au-delà du simple concept des mots. Jouer avec les mots était autrefois un désoeuvrement pour les riches; c’est aujourd’hui le gagne-pain des artistes. Quant à la majorité, elle a d’abord besoin de manipuler des blocs d’idées dans la compréhension, puis la construction de l’édifice d’une vie. Si le métier d’élève consiste d’abord et avant tout à bâtir un édifice unique, on ne saurait exiger de lui qu’il forge tous ses matériaux. En cultivant, par ailleurs, son penchant naturel à la beauté, on verra indirectement au développement du mot.

L’esprit traite les concepts et les idées avant les mots. Le traitement de modules conceptuels, dans un but de synthèse, est également une stratégie d’apprentissage qui n’est pas sans rappeler la programmation par objet. D’un point de vue plus artistique, on préférera la comparaison au mashup. Mais l’un des plus exemples les plus probants de cette technique nous est donné chaque semaine, sur le blogue du RAEQ, par Amine Tehami qui assemble des coupures diverses dans des collages argumentatifs très convaincants.

Ainsi, je ne retiens même pas les conditions émises par Pisani et reprises par Florence Meichel. Malgré leur bien-fondé, elles peuvent contraindre l’apprentissage; comme dit la chanson, Another Brick in the Wall. Je ne condamne pas le moyen, mais plutôt la paresse et l’attitude de ceux qui esquivent le travail. Pour le reste, c’est une question de degrés, dans l’espoir que le professeur n’appartienne pas à cette catégorie qui diabolise les élèves.

Le copier-coller fera l’objet d’un des ateliers du camp d’été pour former les enseignants à la lecture numérique. Lors d’une rencontre préparatoire, j’ai été ravi de constater l’ouverture d’esprit des participants sur le sujet. L’idée fait son chemin.

Ne faisons pas l’autruche en niant l’efficacité du copier-coller. Je l’utilise à profusion et mes élèves aussi, à la différence que je cite mes sources. Cette intégrité intellectuelle requiert une certaine maturité, trop sans doute pour des jeunes habitués au piratage de la musique, pressés d’activités, ou désintéressés de la tâche. Mais cela viendra bien, en laissant l’éducation faire son oeuvre.

Malgré que je m’évertue à leur montrer, mes élèves négligent les citations. Je m’y prends mal, sans doute. Aussi ai-je quelques idées dans mon sac pour l’année prochaine, notamment d’inclure des citations dans les documents à leur intention; et je compte en demander dans tout travail d’envergure. Je veux surtout éviter d’en faire des experts du remaniement de mots pour déjouer les moteurs de recherche.

Mise à jour, 12 juin 2008 | En accord avec Florence Meichel qui affirme qu’il faut voir au-delà de la légitimité du copier-coller, Bruno Devauchelle avait déjà soulevé la commodité de la citation, un excellent billet qui m’avait échappé (Veille et Analyse TICE : Quand citer ses sources ne suffit pas).

[...] se contenter de mettre un renvoi à un livre voire au nom de l’auteur lorsqu’on veut y faire référence, ne permet pas de juger la pertinence de ce lien, c’est même parfois simplement un acte d’allégeance. De même l’extraction de phrases sorties de leurs contexte, accompagnées de la référence ne suffit pas. Citer un auteur, citer un texte, c’est d’abord intégrer une pensée “autre” dans sa “démarche de pensée”. Cela suppose donc un travail important sur ce qui amène à “utiliser” l’autre dans son propre travail. Le risque serait, si l’on est pas vigilant, d’utiliser ce fameux copier coller de la référence de la source sans se préoccuper de ce à quoi elle renvoie réellement, ou d’extraire sans discernement des passages et de citer la source sans respecter le contexte d’élaboration de ce passage.

Mise à jour, 19 juin 2008 | Même les scientifiques, pourtant parmi les plus scolarisés, s’adonnent au plagiat et à la tricherie. Une enquête publiée dans la revue Nature révèle en effet que près d’un chercheur sur dix a été témoin de gestes condamnables de la part d’un confrère (Cyberpresse : Plagiat, falsification de données : les scientifiques trichent aussi).

Mise à jour, 06 septembre 2008 | Patrick Flouriot cite ce billet et apporte sa propre réflexion, plus nuancée que la mienne (Enfants 2.0 : Encouragez vos enfants au copier-coller).

Mise à jour, 23 mars 2009 | Selon un expert sur le problème du plagiat à en éducation, la principale cause du phénomène ne serait pas le désir de tricher, mais plutôt la méconnaissance de ce qu’est le plagiat (EurekAlert! : Confusion, not cheating, major factor in plagiarism among some students).

Mise à jour, 11 avril 2009 | Claireandrée Chauchy signe dans Le Devoir une série d’articles sur le plagiat scolaire, principalement au collégial. Malheureusement, les idées exprimées reflètent une conception traditionnelle du phénomène, sans égard à la notion d’œuvre dérivé :

Mise à jour, 18 juin 2010 | Dans deux excellents billets, Russell A. Hunt, professeur d’anglais à l’Université St-Thomas, se porte à la défense du plagiat :

Les quatre raisons évoquées dans ce deuxième article sont les suivantes :

    1. L’environnement autour de la rhétorique institutionnelle est déstabilisé par le plagiat, ce qui est une bonne chose.
    2. Les structures institutionnelles se rapportant à l’évaluation et à la certification sont attaquées par le plagiat, ce qui est aussi une bonne chose.
    3. Le modèle de connaissance généralement accepté par les étudiants et les professeurs, soit la présomption que la connaissance est un cumul d’information et que les habiletés sont des facultés isolées et asociales, est assailli par le phénomène du plagiat, ce qui est souhaitable.
    4. Les forces ci-dessus obligent à amener les élèves à apprendre comment fonctionne réellement la dynamique intellectuelle de la recherche et de l’université.

Mise à jour, 24 octobre 2010 | Il est rafraîchissant de voir des professeurs d’université porter un regard anticonformiste sur le copier-coller. C’est le cas dans d’un article de Nicole Boubée de l’Université de Toulouse (@Sic : Le rôle des copiés-collés dans l’activité de recherche d’information des élèves du secondaire; PDF) dont le résumé vaut d’être cité : « La pratique du copier-coller dans les activités de recherche d’information d’élèves du secondaire reste généralement étudiée à partir des thèmes de la prise de notes ou du plagiat. Nous l’abordons différemment en questionnant son rôle dans le processus informationnel. A partir d’observations directes et d’entretiens d’autoconfrontation croisée auprès de collégiens et de lycéens, nous décrivons les caractéristiques formelles et conceptuelles de cette collecte d’extraits de documents primaires ainsi que les fonctions attribuées aux copiés-collés par les jeunes chercheurs d’information. Le processus de recherche d’information est scandé par les collectes. L’élaboration du document de collecte présente des traits communs, empilement et mise en page différée. Le contenu de ce document est régulièrement consulté dans le cours de l’activité. Après un copié-collé, les requêtes peuvent contenir un nouveau concept. Les élèves fournissent une dizaine de motifs explicitant leurs copiés-collés. Ceux-ci serviraient à définir le besoin d’information et à contrôler l’activité. Il conviendrait de ne pas les interdire lors des activités informationnelles. »


(Image thématique : Copy No. 76, 2000, par Eric Saak)


Par ricochet :
Responsabilité éthique collective
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école
Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Le commerce des travaux universitaires
Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire
Éthique, TIC et tricherie

Accélération de l’évolution : le futur se rapproche

FlanaganAcceleration.jpgLa jeunesse est le temps des accélérations.
(Jean-François Somain)

Les tenants de l’éducation aux connaissances semblent ignorer les profonds bouleversements qui se préparent. Leur « priorité aux connaissances » reflète la nostalgie d’un intellectualisme idéalisé. Or, deux articles du New York Times soulignent l’ampleur des changements à l’horizon. Le premier, The Future Is Now? Pretty Soon, at Least, traite des imminentes percées annoncées par Ray Kurzweil, futurologiste réputé et fondateur de Kurzweil Technologies, notamment au regard de la longévité et de l’énergie solaire.

Mais je retiens surtout un article connexe qui contient deux graphiques saisissants des travaux de Kurzweil (TierneyLab : Does Evolution Go Fast-Forward?). Le premier, Countdown to Singularity, illustre l’accélération de l’évolution, une étonnante représentation visuelle du phénomène (cliquez sur l’image pour un agrandissement).

CountdownSingularity.jpg


L’autre graphique, encore plus saisissant, trace l’évolution exponentielle de la puissante de traitement de l’ordinateur, la source d’un des plus remarquables passages du fameux vidéoclip Did You Know? (version française).

ExponentialGrowthComputingS.jpg


Dans ce contexte, le transfert de connaissances et de culture, aussi important soit-il, ne saurait suffire. Il faut également faire une large part à l’incroyable capacité de synthèse de l’apprenant. Comme une réaction en chaîne, la compétence à apprendre est exponentiellement gage des connaissances et des habiletés futures. L’apprentissage au changement s’avère dorénavant tout aussi essentiel que la connaissance du passé.

Si je puis aussi faire une prédiction, le pays qui, le premier, osera libérer toute la capacité cérébrale de ses enfants dominera l’indice de développement humain. Ainsi, nous nous dirigeons vers une économie de l’apprentissage. Collectivement, nous devons y investir ressources, recherche et éthique.

Mise à jour, 10 janvier 2010 | Puisque l’environnement nous façonne dans une certaine mesure, particulièrement en bas âge en raison de la capacité d’adaptation, il y a fort à parier que l’accélération technologique ait des conséquences sur les écarts générationnels. Les chercheurs commencent au phénomène, comme le rapporte un excellent article du New York Times : The Children of Cyberspace: Old Fogies by Their 20s.


(Image thématique : Acceleration, par Chris Flanagan)


Par ricochet :
Réforme ou évolution de éducation ?
L’éducation de l’I-génération
L’école d’hier et de demain

Facebook : vol d'identité d'un professeur

BellIDTheft.jpgPour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres.
(Hannah Arendt)

Voici une autre utilisation du Web dont les enseignants doivent se méfier : l’usurpation d’identité. Un élève de Brandon, au Manitoba, fera face à la justice pour avoir créé un compte Facebook au nom d’un professeur et avoir joué à l’imposteur pendant quelques jours (Winnipeg Sun : Posed as teacher?; article hors ligne). Abstraction faite de ma méfiance pour les réseaux fermés et propriétaires comme Facebook, il s’agit d’un cas isolé. D’ores et déjà, il existe trop de moyens légitimes susceptibles de malfaisance pour tous les superviser; et il s’en ajoute sans cesse. Les professeurs feront mieux pour se prémunir des facéties des jeunes en gagnant leur respect par la pédagogie que par la fortification.

George Siemens, en commentant la nouvelle, émet une opinion intéressante : un éducateur qui ne participe pas aux discussions dans les réseaux sociaux en ligne n’existe pratiquement pas. Selon lui, ne pas se doter d’une identité virtuelle équivaut à risquer l’usurpation de son identité.

When dealing with educators, I often mention that if they are not involved in networked conversation, their voice essentially doesn’t exist [...]. Well, in reality, if you’re not online, it’s not only that you don’t exist. Instead, the challenge arises that others may form your identity for you.

Pour se dérider un peu, j’ajoute deux vidéos que la mère d’une élève m’envoie :


Mise à jour, 17 mai 2008 | Dans un incident similaire, un tribunal américain ordonne à Facebook de révéler l’identité d’un membre qui a emprunté l’identité d’un directeur d’école (Ars Technica : Facebook ordered to out kids behind principal’s fake profile).


(Image thématique : ID Theft, par Roger Brady Bell)


Par ricochet :
Le partage de son quotidien sur la Toile

Les professeurs peuvent-ils s’éclater hors de l’école?
Double identité : l’avenir de notre réputation
Cochons d’Inde
Gare à l’usurpation d’identité

Les fraudes Internet

TissotDeceitGuile.jpgLa perversion de la cité commence par la fraude des mots. (Platon)

L’argent est un fameux hameçon. Or, l’anonymat et la portée d’Internet en font le moyen de prédilection des fraudeurs. Un rapport (PDF) du Internet Crime Complaint Center (États-Unis) situe le Canada au quatrième rang mondial pour le nombre de fraudeurs, et au second rang pour le nombre de victimes. J’ai surtout trouvé fascinant la panoplie de fraudes qui nous guettent (eSchool News : Report details common internet scams). Ainsi, à des fins éducatives, les jeunes gagneront à être sensibilisés tôt aux requins qui rôdent.

    FraudContactMethod2008.jpg


(Image thématique : Deceit and Guile Depart not from Her Streets, par James Tissot)


Par ricochet :
Phishing : les gens mordent

Teachermate : un portatif de poche pour 50 $

LazzarraDeepPocketInvestors.jpgOn peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une année de conversation. (Platon)

Les bonnes idées, comme un caillou dans la marre, ont un effet de vague. Dans le sillage de l’OLPC, un autre organisme lance un ordinateur de poche à très faible coût pour le primaire (eSchool News : Low-cost handheld targets elementary students). Le TeacherMate cherche clairement à tirer profit de l’engouement des enfants pour les jeux vidéo. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, considérant l’importance d’exploiter les connaissances et les habilités antérieures, de même que la reconnaissance grandissante des avantages des jeux vidéo à des fins d’apprentissage. Pour seulement 50 $, soit le coût de certains manuels ou jeux vidéo, le TeacherMate n’est qu’une autre indication que les outils d’apprentissage dans dix ans seront méconnaissables.

Quant aux enseignants, je n’en sais trop rien. Ils s’entêtent.

    Teachermate.jpg

Mise à jour, 13 juin 2009 | Le TeacherMate continue de croître en popularité, s’il faut en croire ce reportage du Christian Science Monitor : TeacherMate: This classroom tool only looks like a toy.


(Image thématique : Deep Pocket Investors, par Richard Lazzara)


Par ricochet :
Présentations du XO (ordinateur à 100 $)
Des ordinateurs peu coûteux pour les écoles
Mon premier billet sur le XO
Apprendre avec un iPod
Les jeux vidéo appliqués à l’éducation
Étude : quelques effets des jeux vidéo sur l’éducation
Les jeux vidéos en éducation se font crédibles