Accélération de l’évolution : le futur se rapproche

FlanaganAcceleration.jpgLa jeunesse est le temps des accélérations.
(Jean-François Somain)

Les tenants de l’éducation aux connaissances semblent ignorer les profonds bouleversements qui se préparent. Leur « priorité aux connaissances » reflète la nostalgie d’un intellectualisme idéalisé. Or, deux articles du New York Times soulignent l’ampleur des changements à l’horizon. Le premier, The Future Is Now? Pretty Soon, at Least, traite des imminentes percées annoncées par Ray Kurzweil, futurologiste réputé et fondateur de Kurzweil Technologies, notamment au regard de la longévité et de l’énergie solaire.

Mais je retiens surtout un article connexe qui contient deux graphiques saisissants des travaux de Kurzweil (TierneyLab : Does Evolution Go Fast-Forward?). Le premier, Countdown to Singularity, illustre l’accélération de l’évolution, une étonnante représentation visuelle du phénomène (cliquez sur l’image pour un agrandissement).

CountdownSingularity.jpg


L’autre graphique, encore plus saisissant, trace l’évolution exponentielle de la puissante de traitement de l’ordinateur, la source d’un des plus remarquables passages du fameux vidéoclip Did You Know? (version française).

ExponentialGrowthComputingS.jpg


Dans ce contexte, le transfert de connaissances et de culture, aussi important soit-il, ne saurait suffire. Il faut également faire une large part à l’incroyable capacité de synthèse de l’apprenant. Comme une réaction en chaîne, la compétence à apprendre est exponentiellement gage des connaissances et des habiletés futures. L’apprentissage au changement s’avère dorénavant tout aussi essentiel que la connaissance du passé.

Si je puis aussi faire une prédiction, le pays qui, le premier, osera libérer toute la capacité cérébrale de ses enfants dominera l’indice de développement humain. Ainsi, nous nous dirigeons vers une économie de l’apprentissage. Collectivement, nous devons y investir ressources, recherche et éthique.

Mise à jour, 10 janvier 2010 | Puisque l’environnement nous façonne dans une certaine mesure, particulièrement en bas âge en raison de la capacité d’adaptation, il y a fort à parier que l’accélération technologique ait des conséquences sur les écarts générationnels. Les chercheurs commencent au phénomène, comme le rapporte un excellent article du New York Times : The Children of Cyberspace: Old Fogies by Their 20s.


(Image thématique : Acceleration, par Chris Flanagan)


Par ricochet :
Réforme ou évolution de éducation ?
L’éducation de l’I-génération
L’école d’hier et de demain

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2 réponses

  • Dans le même ordre d’idées, j’ai déjà eu une discussion avec mes élèves (depuis quelques années en fait, je me plais à la reprendre…) :

    -jadis, on a eu l’Âge de pierre (la pierre était le principal « matériau » et savoir le travailler conférait une certaine supériorité…), etc.

    -aujourd’hui, nous sommes à l’Âge de l’information : la capacité à la synthétiser (capacité essentielle devant tant d’infobésité), à la comprendre, à la valider, etc. permettra de survivre… L’avenir appartient donc à ceux qui sauront y naviguer !

    Ceci constitue une synthèse très raccourcie… bien entendu :-)

  • Sinead Eliade dit :

    La parfaite ligne droite du premier graphique « Countdown to Singularity »
    est si saisissante qu’il faut sans doute la regarder avec la grande circonspection.

    Le progrès est une notion subjective qui n’a rien à voir avec l’évolution biologique : l’histoire de la vie raconte un chemin discontinu, mêlant innovations et pertes – un chemin erratique et souvent réversible.
    Les bactéries constituent la forme de vie la plus présente et la plus nécessaire au maintien de la vie, en dépit de l’arrogance humaine qui nous porte à croire que nous organisons tout par nous-mêmes grâce à la complexité de notre cerveau et à la sophistication de notre langage.
    Notre espèce est un épiphénomène dont la manifestation ne tient qu’à une multitude de concours de circonstances comme la disparition accidentelle des dinosaures.

    Comme l’a démontré le regretté Stephen Jay Gould, l’évolution ressemble davantage à la marche d’un ivrogne qu’à celle du singe qui se redresse pour devenir un homme.

    Cette ligne droite est encore plus saisissante quand on y voit la force anthropocentrique s’exerçant sur le cerveau humain.



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