Archives de l'auteur : François Guité

Le commerce des travaux universitaires

Le commerce des travaux universitaires est florissant, plus que je ne le croyais (The Guardian : Q: How do you make £1.6m a year and drive a Ferrari? A: Sell essays for £400). Un comité parlementaire britannique se penchera sur la vente en ligne de travaux d’étudiants, une industrie évaluée à plus de 400 millions $ (CDN). Pour contourner les logiciels et les services de détection de plagiat, des entrepreneurs paient des employés pour rédiger des travaux faits sur mesure, uniques et indétectables. L’une de ces entreprises emploie 3500 spécialistes pour rédiger des essais qui peuvent coûter jusqu’à 800 $. Un étudiant aurait ainsi dépensé plus de 35 000 $ pour échapper à son travail.

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Étude : l’art favorise l’apprentissage


L’art subit le même sort à l’école que dans notre société éconocentrique, une activité marginale comme une sortie au théâtre un vendredi soir ou une visite au musée un dimanche pluvieux. Dans notre course éperdue à la performance et la productivité, avivée par la mondialisation, les programmes succombent à l’utilitarisme. Du coup, les arts sont abolis, ou relégués au rang des disciplines marginales. Pourtant, la pensée artistique est l’une des plus élevées, une expression idiosyncrasique, le fruit de la créativité et de la pensée synthétique, qui célèbre le rapport de l’individu à l’essence des choses, un contrepoids quasi nécessaire à la superficialité des disciplines utilitaires.

On ne sera pas surpris d’apprendre que les arts plastiques favorisent l’apprentissage dans les autres disciplines scolaires (New York Times : Guggenheim Study Suggests Arts Education Benefits Literacy Skills). Une conférence (PDF) et un séminaire organisés par le musée Guggenheim font le point sur une étude parrainée par le musée et selon laquelle les élèves qui ont participé à un programme de sensibilisation à l’art réussissent mieux que les autres élèves dans six catégories de litératie et de pensée critique. Curieusement, par ailleurs, les résultats aux examens d’anglais (English Language Arts) ne témoignent d’aucune différence significative.


Par ricochet :
L’art, matière première
Le musée global
De l’importance de la beauté
Le passage à une économie de la créativité
La créativité et l’enseignement

Cartes et palmarès mondiaux du bonheur

Quelle tristesse que de réduire le bonheur à des statistiques. Qu’à cela ne tienne, deux initiatives récentes ont indexé les pays du monde en fonction d’une échelle de bonheur. Adrian White, de l’Université de Leicester, a établi une carte et un palmarès des pays où les gens sont le plus heureux en fonction de trois critères : l’espérance de vie, le produit national brut par habitant, et l’accès à l’éducation (EurekAlert! : University of Leicester produces the first-ever ‘world map of happiness’ ; Globe and Mail : Canada ranks 10th on ‘happy map’). Plus tôt ce mois-ci, la New Economics Foundation rendait public son « Index du bonheur planétaire », également avec une carte interactive et un palmarès des pays, qui repose pour sa part sur la satisfaction de vivre, l’espérance de vie et l’impact environnemental (Wired : Living Well Is the Best Revenge). Dans une belle démonstration d’incohérence dans la manipulation des statistiques, le Canada se situe au 10e rang du premier palmarès, mais au 111e rang du second.

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À l'horizon : l'éducation par les données

Toutes les notes colligées par les enseignants représentent une formidable ressource encore peu exploitée par les statisticiens. Un numéro spécial de l’American Journal of Education examine l’analyse de ces données dans le but d’améliorer l’école (EurekAlert! : American Journal of Education special issue: Data use for school improvement). Les enseignants ont certes besoin de plus de recherches pour les guider dans leurs choix pédagogiques, mais cette évolution risque de voir l’éducation asservie aux données plutôt que ces dernières mises au service de l’éducation. Le palmarès des écoles secondaires, tant décrié, constitue un bel exemple de l’usage simpliste qu’on peut faire des données scolaires, malgré le recours à des instituts réputés (IEDM, Fraser).

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De l'importance du silence en éducation

La musique est l’espace entre les notes.

L’exergue, attribué à Debussy (quoique je n’ai pas pu en retracer les paroles exactes), est trop beau pour ne pas le reproduire impudemment. Il introduit l’excellent billet de Kathy Sierra sur l’importance des moments de latence dans l’action (Creating Passionate Users : Hooverin’ and the space between notes). Le billet sonne juste en cette époque où l’obsession pour la productivité et le succès a entraîné un accelerando du rythme de vie. L’éducation n’a pas échappé à ce mouvement général, contribuant même au crescendo. Quoique le billet de Kathy Sierra traite principalement du sens général des choses, elle ne manque pas de faire le lien avec l’éducation.

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Faire des élèves les architectes de la classe


Pourquoi ne pas laisser les élèves décider de la disposition du mobilier dans la classe. Classroom Architect offre des outils interactifs pour leur faciliter la tâche. Évidemment, l’exercice ne consiste pas seulement à réaménager au gré des fantaisies. L’aménagement des lieux fait partie de la gestion de classe et répond à des considérations pédagogiques. Il faut que les élèves soient capables de justifier les changements proposés, et le professeur de faire voir ses propres considérations. À défaut de changement, les élèves auront au moins compris les raisons de l’aménagement actuel, plutôt que de le voir simplement comme un fait détail insignifiant. Mais attention de ne pas trop les exposer aux quelques exemples présentés ; cela pourrait leur faire réaliser comme les environnements de travail sont arides au Québec.

Par ricochet :

Les classes en tant que boîtes à sardines

La parole aux jeunes dans le design des communautés

Utilisation de la messagerie instantanée à l'école

Les jeunes ont rapidement compris l’utilité de la messagerie instantanée. L’évolution des communications tendant à la rapidité, il est surprenant que les adultes n’aient pas adopté la messagerie instantanée. Ces derniers préfèrent encore le téléphone pour les communications immédiates, avec raison ; mais il demeure que certaines occasions sont mieux desservies par la messagerie instantanée, comme lorsqu’on doit rejoindre plusieurs personnes simultanément, ou se garder des sonneries importunes. Ainsi, je crois que la messagerie instantanée peut être mise à profit dans les écoles.

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Le plagiat : quand l'école ne fait pas son boulot

Dans un cas de plagiat, l’école est prompte à punir l’élève. L’idée de blâmer les enfants et les adolescents semble venir instinctivement aux adultes. Sans absoudre totalement les élèves de leur faute, l’école doit reconnaître sa part de responsabilité, d’une part en demandant des travaux qui ont peu d’intérêt aux yeux des élèves, et d’autre part en négligeant d’inculquer aux élèves l’essence de l’éducation. Les enfants ne sont pas différents des adultes, en ce qu’ils veulent comprendre. Le modèle scolaire d’enfants obéissant aveuglément au professeur appartient à un behaviorisme révolu. La compréhension n’est-elle pas d’ailleurs une qualité fondamentale de l’éducation ?

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La différence entre un Canadien et un Québécois ?

Les bonnes pubs sont des modèles de concision. Garr Reynolds dresse la liste des qualités d’une présentation sur scène dans une pub pour la bière Canadian (Presentation Zen : I am Canadian). Mais ce qui a surtout attiré mon attention est le contraste entre la pub et la parodie qu’en a faite un humoriste québécois. Voici donc, avec une touche d’humour, la vidéo de la pub originale, suivie de l’interprétation québécoise.

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La technologie du livre à la portée des élèves

Les outils numériques servant à la réalisation des livres sont maintenant accessibles aux écrivains en herbes. Il serait négligent des écoles de ne pas en faire usage, considérant l’emphase mise sur l’écriture. Le gain motivationnel est immense entre écrire un texte jeté dans le puits du bureau professoral et un livre qu’on montre fièrement à son entourage et qu’on conserve précieusement dans sa bibliothèque. L’attention portée à la grammaire et à l’orthographe, sans compter le style, sera certes plus vive. Qui sait ? cela pourra décider quelques retardataires à se doter d’une bibliothèque.

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