Les classes en tant que boîtes à sardines


Les médias et les blogues ont amplement traité aujourd’hui de cette étude longitudinale, publiée dans le Journal of Educational Psychology, à l’effet que les élèves qui passaient plusieurs années du primaire dans des classes moins nombreuses réussissaient mieux (BBC : ‘Good effects’ of small classes). La FSE ne peut que s’en réjouir, elle qui revendique justement plus de soutien aux élèves dans les négociations avec le gouvernement. …

Dans le cadre d’une pédagogie différenciée, l’environnement nuit aux apprentissages quand 34 élèves (au secondaire) sont cordés dans une petite salle de classe vieillotte. D’abord, l’espace se prête mal à l’agencement des bureaux aux fins d’apprentissage. Ensuite, le niveau de bruit engendré par toute cette activité humaine suscite l’inconfort, voire le stress. De plus, la promiscuité incite aux frictions et à l’indiscipline, réduisant forcément le temps dévolu aux apprentissages. Non seulement l’enseignant a-t-il moins de temps à consacrer à chaque élève, mais par un curieux revers, il a tendance à accélérer le tempo dans l’espoir de pouvoir rejoindre tous les élèves. Et je vous fais grâce de l’effet de serre causé par les odeurs humaines qui se condensent. Dans ces conditions, la relation maître-élève devient machinale.

Ce type d’environnement se prêtait sans doute à un enseignement magistral. Mais il ne convient pas aux approches plus dynamiques. Il y a un illogisme crasse à vouloir réformer les programmes et les pratiques dans un environnement physique immuable. L’imagination et la pensée peuvent effectivement déplacer des montagnes. Mais c’est trop demander à une personne que de le faire tout au long de l’année. Comme tout ce qui vit, le socioconstructivisme a besoin d’oxygène.

Par ricochet :

Sortir les salles de classe des écoles

En quête de lenteur

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

Laisser un commentaire

*