Injonction pour museler une blogueuse

govesilenceL’idée qu’un autre monde est possible est quand même plus stimulante que l’injonction de se résigner au désordre des choses! (Ségolène Royal)

Mise en garde : Le contenu de ce billet est sujet à caution. Le lecteur est prié de tenir compte des mises à jour, au bas du billet, ainsi que des commentaires.

Les blogueurs sont de tout acabit. Leur unanimité tient uniquement à la défense de la liberté d’expression. Naguère, ils faisaient corps pour porter secours à l’un des leurs. L’avenir nous dira si ce flambeau est toujours haut porté. Il y eut bien quelques remous dans la twittosphère à l’annonce d’une injonction de non-publication à l’endroit d’une blogueuse, mais en l’absence des faits on retenait son jugement. Toutefois, quelques gazouillis ne sauraient faire trembler un rugissement.

Depuis quelques jours, je suis avec intérêt la mésaventure de Marielle Potvin, l’auteure et animatrice du blogue Math et Mots. Récemment, on lui a servi une injonction l’enjoignant de ne plus communiquer avec son lectorat « par le biais de ce blogue ou par toute autre forme de communication. » [désaccord]

Cette dernière mesure, particulièrement, s’avère une atteinte à la liberté d’expression, considérant l’absence de propos injurieux ou diffamatoires sur le blogue en question [désaccord]. Sommes-nous devenus une société si poltronne qu’on ne puisse dire franchement les choses sans courir pleurnicher à un juge? On peut supposer que Mme Potvin soit victime de l’avilissement des blogues dans certains milieux.

Étranger à cette affaire, je n’ai qu’une connaissance sommaire du litige. Néanmoins, ma relation avec l’auteure me permet de relater quelques pièces du puzzle.

Marielle Potvin, orthopédagogue de renom (voir l’entrevue accordée à l’Infobourg), s’est associée à Carlo Coccaro en 2008 pour fonder Les services pédagogiques Maths et Mots, une entreprise qui offre un soutien scolaire personnalisé et dispense des cours privés et orthopédagogiques à Laval. Mme Potvin en était le moteur pédagogique, y travaillant 6 jours par semaine, alors que M. Coccaro, à temps partiel, voyait à l’administration de l’entreprise [désaccord]. Pour des raisons administratives et légales, la raison sociale a dû être enregistrée au seul nom de M. Coccaro (voir le registre des entreprises du Québec). Les relations entre les deux associés étant cordiales, Mme Potvin s’en remettait à un accord verbal en attendant la résolution d’une autre affaire.

Une fois ce dernier problème réglé, M. Coccaro tardait à associer légalement Mme Potvin à l’entreprise, repoussant sans cesse les demandes à cet effet. Celle qui se dévouait corps et âme à cette entreprise, au point de l’héberger, a fini par lui servir un ultimatum.

Plutôt que de l’associer à l’entreprise, M. Coccaro fait évaluer l’entreprise par la firme PriceWaterhouseCoopers et offre à Mme Potvin, par huissier interposé [désaccord], de lui vendre sa part de l’entreprise. Jugeant le montant exorbitant, Mme Potvin refuse. Depuis, leur relation s’est envenimée, une situation que celle-ci a brièvement relatée (1 et 2) sur un blogue au nom de l’entreprise que depuis peu elle animait avec d’enthousiasme, avec la bénédiction de M. Coccaro.

Craignant sans doute ce moyen d’expression, M. Coccaro a fait appel à la cour pour faire cesser « toute communication ». Pour un membre de Facebook, c’est bien mal connaître les réseaux sociaux.

On me dit, de surcroît, que M. Coccaro a poussé l’affront jusqu’à se présenter chez Mme Potvin avec un huissier et des gens à lui, profitant de ce qu’elle soit à la cour pour vider les bureaux de l’entreprise. [désaccord]

Soit. M. Coccaro est le seul propriétaire enregistré des Services pédagogiques Maths et Mots. Cela n’en fait pas le seul propriétaire légitime. J’ose espérer qu’une promesse verbale et le travail investi tiennent encore pour quelque chose dans notre société. Dans ce genre d’entreprise qui offre un « soutien scolaire personnalisé » et des « cours privés et orthopédagogie », je sais très bien que le gros de la besogne n’est pas d’ordre administratif.

Quant au blogue Math et Mots, je ne me fais pas trop de souci. M. Coccaro ne peut prétendre à l’exclusivité de l’appellation Maths et Mots, celle-ci étant déjà utilisée à des fins commerciales. En attendant la levée de l’injonction, Mme Potvin peut écrire pour soi. Qui sait? Peut-être les termes de l’injonction lui permettent-ils d’écrire anonymement sur un blogue temporaire. On trouvera certainement quelqu’un, plus tard, pour incorporer les billets à son carnet.

Depuis quelque temps, Mme Potvin avait réussi à dorer sa réputation numérique. M. Coccaro devrait soigner la sienne. Je ne donne pas cher d’un jeune administrateur qui ternit sa réputation en début de carrière. Qui sait ce qu’on apprendra sur son compte quand on le Googlera dans quelques années, surtout si d’autres internautes viennent à la défense de Mme Potvin.

Mise à jour, 03 août 2009 | Il est toujours bon, dans ce genre d’affaires, de lire l’opinion de ceux qui savent jeter un regard extérieur, mais lucide, sur un litige. Mario Asselin, qui possède une longue expertise de la blogosphère, apporte un point de vue éclairant dans Carlo Coccaro peut-il faire fermer le blogue «Math et Mots»?

Mise à jour, 03 août 2009 | On a maintes fois débattu du mérite respectif du journaliste et du blogueur. Contrairement aux journalistes, les vrais, le blogueur ne possède pas toute l’expertise nécessaire à la validation des faits. Son rôle, entre autres, est de jeter un regard plus immédiat et spontané sur les événements, dans l’espoir de faire émerger une certaine vérité, graduellement et collectivement. J’appartiens, parfois malheureusement, à cette dernière catégorie.

J’ai hésité avant publier ce billet, sachant que je ne voyais qu’un côté de la médaille. L’affaire est cependant trop importante pour la laisser en suspens.

Depuis leur publication, il y a moins de 24 heures, le billet de Mario et le mien ont causé quelques vagues. M. Coccaro, on le comprendra, veut rectifier les faits en présentant sa version des événements. Voilà qui est une bonne nouvelle.

Du coup, je veux assurer M. Coccaro de ma neutralité dans cette histoire. Je m’engage à indiquer dans le billet original tout fait dont il conteste la véracité.

Je m’excuse, par ailleurs, de tout préjudice que cela ait pu lui causer. Je suis conscient que certains propos sont empreints d’idéalisme.

Mon but est uniquement de faire la lumière sur cette question d’injonction à l’endroit d’une blogueuse. La question est trop importante pour ne pas la tirer au clair.

Mise à jour, 04 août 2009 | Bon, tâchons de faire le point sur cette affaire. Bien des choses se sont passées aujourd’hui.

D’abord, il y a cette heureuse initiative de M. Coccaro de s’expliquer sur un site web (Carlo Coccaro : Une injonction qui fait jaser). Dans son billet, il nous offre la version intégrale de l’injonction. Nous avons ainsi une autre version des faits, laquelle permet de situer les contradictions. J’ai d’ailleurs indiqué dans le billet les passages que M. Coccaro récuse.

J’ai également parlé à M. Coccaro au téléphone. Nous avons eu une conversation courtoise et franche. Je lui ai présenté mes excuses pour certains jugements hâtifs dans mon billet. J’y reviendrai dans un moment.

Enfin, j’ai pris le temps de lire les échanges sur le billet de Mario, que je félicite au passage pour la manière dont il gère l’affaire et la discussion de son côté. Je déplore, par ailleurs, la tournure des événements et le ton de certains propos. Ce faisant, je me vois dans le miroir. J’en tire une leçon. Puissent d’autres en profiter aussi.

Quoique plusieurs questions subsistent dans mon esprit relativement au litige d’affaires qui oppose Mme Potvin et M. Coccaro, l’événement qui me préoccupe principalement est cette histoire d’injonction contre le blogue Math et Mots. Dans le billet annonçant l’injonction, on y lit…

Les services pédagogiques Math et Mots Inc, par une injonction de la Cour Supérieure (Chambre civile), m’a ordonné hier après-midi de ne plus communiquer avec vous, par le biais de ce blogue ou par toute autre forme de communication. (Signé : Marielle Potvin, orthopédagogue et blogueuse)

À cette lecture, on perçoit une entrave à la liberté d’expression. J’ai rongé mon frein pendant quelques jours, attendant une explication, une rectification ou un démenti en commentaire de ce billet ou ailleurs. Rien n’est apparu. Devant ce silence, j’ai décidé d’intervenir à la lumière des faits que Mme Potvin m’avait relatés et à la lumière de la citation ci-dessus.

J’ai agi alors au regard des faits dont je disposais. De bonne foi, quoiqu’impétueusement. Poursuivons de bonne foi, mais sans impétuosité cette fois.

En prenant connaissance de l’injonction, aujourd’hui, et maintenant à tête reposée, j’y vois toujours une atteinte à la liberté d’expression sur un blogue. Le libellé de l’ordonnance n’est pas clair et prête à interprétation :

CESSER immédiatement toute sollicitation ou contacts et, de façon générale, l’utilisation des noms inclus dans les banques de professeurs, de clients, d’école privée et d’assureurs de la Demanderesse-requérante [Les Services pédagogiques Maths et Mots Inc.], par quelque moyen que ce soit, y compris par blogue;

Dans cette longue phrase, comme on en trouve souvent dans le jargon juridique, il est possible effectivement d’y lire « CESSER immédiatement toute sollicitation ou contacts [...] par quelque moyen que ce soit, y compris par blogue ». Le commun des mortels peut s’y méprendre.

L’autre ordonnance faisant allusion au blogue m’apparaît tout à fait justifiée :

CESSER immédiatement, par l’utilisation de blogue ou de quelque façon que se soit, de dénigrer la Demanderesse-requérante ou son Président, M. Carlo Coccaro et de ne pas effectuer de déclarations fausses, trompeuses ou mensongères en conséquence;

M. Coccaro me reproche de ne pas l’avoir interrogé. Les événements lui donnent raison. Je réitère mes regrets. Par ailleurs, je trouve regrettable que M. Coccaro ou une autre personne ne soit pas intervenu sur le blogue Math et Mots pour rectifier les faits. Peut-être a-t-il été mal conseillé. Quiconque possède une certaine connaissance des médias sociaux sait que ce genre d’attaque sur le web crée un éclat. Mario a d’ailleurs très bien souligné l’importance d’une présence web.

Je devrai revenir plus tard sur ce qui distingue un blogueur d’un journaliste. La question me semble importante dans ce contexte, notamment en réponse à quelques commentaires. Mais l’heure tardive altérerait mon propos.

P.-S. Je serai absent de mon blogue demain. Si une autre mise à jour s’avère nécessaire, cela attendra à jeudi.

Mise à jour, 08 août 2009 | Marielle Potvin est de retour en ligne avec un nouveau blogue, Marielle Potvin, orthopédagogue, et un nouveau Twitter, tous deux à son nom. Ni l’un ni l’autre ne font allusion à Maths et Mots.

J’ignore si Mme Potvin a obtenu un avis ou une assurance juridique, mais cette présence apporte des précisions au regard de la liberté d’expression évoquée dans ce billet. L’atteinte ne semble donc pas générale, mais limitée à l’entreprise Maths et Mots et à son président, M. Coccaro. Dans les faits, l’entrave à la liberté d’expression demeure, quoique partielle. Pour éviter tout malentendu, rappelons immédiatement que la liberté d’expression n’est jamais absolue au regard de la loi, ce qui généralement est heureux.

Je continue de m’intéresser à cette histoire sur le plan moral et éducationnel. On m’a appris que la cause qui oppose les deux partis sera entendue le 16 septembre. Je suis curieux de voir quelle lumière le jugement jettera sur cette affaire.

Mise à jour, 11 août 2009 | Marielle Potvin expose quelques détails additionnels sur le litige à compter du commentaire #21 du billet de Mario. Ce dernier, par ailleurs, a publié deux nouveaux billets, Injonction renouvelée, dans lequel il confirme la reconduction de l’injonction provisoire jusqu’au 16 septembre, et Une atteinte à la liberté d’expression? Non, en aucun cas!

Puisque la liberté d’expression fait l’objet de ce billet, j’oserais rectifier le propos de M. Coccaro quand, dans le dernier billet ci-dessus, il affirme qu’il n’y a pas atteinte à la liberté d’expression. Celui-ci écrit :

Par le biais d’une injonction, les services pédagogiques Math et Mots (et non son président) demandent que Mme Marielle Potvin cesse, entres autres, d’utiliser le nom de l’entreprise pour laquelle elle n’est plus employée, qu’elle cesse d’effectuer de la concurrence déloyale envers l’entreprise, qu’elle cesse de communiquer avec les enseignants et les clients de l’entreprise, par quelque moyen que ce soit, y compris par blogue et qu’elle cesse de dénigrer l’entreprise ou son président, par blogue ou de quelque façon que ce soit, et de ne pas effectuer de déclarations fausses, trompeuses ou mensongères en conséquence.

Déjà, cette formulation de l’injonction est certes plus claire. La quasi-totalité de cet interdit ne porte effectivement pas atteinte à la liberté d’expression. En cela, M. Coccaro a raison.

Mon objection porte sur ce court passage : « qu’elle cesse de dénigrer l’entreprise ou son président ». Dans la perspective où Mme Potvin est la partie lésée, et ce n’est qu’une hypothèse à des fins d’argumentation, elle se trouverait dans l’incapacité d’avancer les faits sans dénigrer l’entreprise ou son président ipso facto. Ainsi est-elle privée de son droit d’expression à l’extérieur de la cour. Un bâillon, même sur un sujet précis, demeure une atteinte à la liberté d’expression, et sans doute plus encore quand il s’agit de défendre ses droits.

Évidemment, si on inverse la conjecture, c’est-à-dire que M. Coccaro est la partie lésée, il est plus difficile de prétendre au musellement. À priori, cependant, la cour ne peut savoir.

Je continue de m’intéresser à la façon dont la collectivité peut venir en aide à la justice, notamment par les médias sociaux. Chester Bowles disait que le gouvernement est une chose trop grande et importante pour être laissée aux politiciens. Je pense qu’il en est de même de la justice. Assurément, il y a beaucoup à apprendre de ce côté afin d’éviter les erreurs, mais l’éducation et le progrès suivent inexorablement des chemins cahoteux.

Mise à jour, 23 septembre 2009 | Il faudra encore attendre pour connaître le dénouement de cette affaire. J’apprends qu’un parent satisfait, cherchant à faire appel aux services professionnels de Marielle Potvin et l’ayant retracée, s’est mis en devoir de lui procurer un avocat. Par conséquent, la cause est reportée, le temps que cet avocat puisse en examiner les tenants et les aboutissants.

D’ici à ce que l’affaire soit entendue par un juge, l’injonction imposée à Mme Potvin est maintenue. Je continuerai à rapporter les événements, tant qu’ils seront portés à mon attention.


(Image thématique : Silence, par Carol Gove)


Par ricochet :
La puissance de la collectivité
Pétition pour libérer un blogueur
Les blogues et la responsabilité juridique

Mots clés: ,

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

43 réponses

  • Choquant. C’est le seul terme, voilà tout. Dégueulasse, lâche, sale, répugnant, crasse, ignoble, dégoutant, pourri… tous des termes pour décrire la situation, mais je préfère ‘choquant’ parce que, malgré que ce serait justifié, ‘choquant’ c’est ma perception et non un jugement pur et simple. En tout cas. Marielle, je suis avec toi.

  • Que dire sur cette triste aventure ?

    1° Pédagogie et finance n’ont jamais fait bon ménage…
    2° En affaire, le tacite n’a pas lieu d’être, tout comme en pédagogie où « ce qui ce conçoit bien, s’énonce clairement »…
    3° Selon ma toute petite connaissance du droit de la propriété intellectuelle, ce qui a été produit dans le cadre d’un contrat de travail reste la propriété de l’entreprise : c’est vrai pour un logiciel, c’est probablement vrai pour un contenu intellectuel. Je crains, de ce fait, que les écrits du blog Mathetmots soient irrémédiablement perdus pour Marielle POTVIN…

    J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur le sujet : l’anonymat ne saurait être une solution…
    Un rapide survol de ses écrits, que je ne connaissais pas, suffit à se persuader qu’ils sont très personnels et n’auraient que peu de sens, rédigés sous couvert d’anonymat.

    Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette affaire, je me contente d’exprimer les réflexions et remarques que le sujet de fond évoque pour moi.

    Cependant, je déplore que les services des différentes éducations nationales de nos pays réciproques n’aient pas tenté de mettre en place des solutions pertinentes pour contrer ces entreprises d’aide aux devoirs dont les coûts sont trop élevés…

    Je déplore encore davantage que des collègues, financés sur deniers publics, adhèrent à ces entreprises dans le but d’arrondir leurs fins de mois : si ils éprouvent le besoin d’aider les jeunes, qu’ils le fassent dans le cadre existant du service public, même si leur statut ne les y obligent pas !

  • J’ai hâte de connaitre la deuxième vérité :-)

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité,

    J’ai suivi cet incident sur le blogue de M. Asselin et je suis venu consulter le vôtre pour mieux comprendre toute la situation que vous abordez tous deux. Il m’a fallu une longue période de réflexion avant d’intervenir sur le vôtre.

    Que vous ayez une opinion tranchée quant au différend qui oppose Mme Potvin et M. Coccaro, je le comprends aisément. Il s’agit d’une situation qui soulève de nombreuses questions auxquelles on n’a pas toutes les réponses.

    Cependant, un blogueur n’est pas dispensé de respecter certaines règles sous prétexte qu’il n’est pas un vrai journaliste comme vous l’indiquez. Cet argument est trop facile.

    De plus, vous affirmez que, «Contrairement aux journalistes, les vrais, le blogueur ne possède pas toute l’expertise nécessaire à la validation des faits.»

    Dites-moi: quelle est cette expertise que vous ne possédez pas?

    «Son rôle (celui du blogueur), entre autres, est de jeter un regard plus immédiat et spontané sur les événements, dans l’espoir de faire émerger une certaine vérité, graduellement et collectivement.»

    En journalisme, on appelle cela «aller à la pêche». Vous lancez des affirmations dont la validité est sujette à caution en espérant que quelqu’un vienne éclairer votre lanterne si vous errez en chemin dans la recherche de la vérité. Un tel procédé est dangereux et vous reconnaissez vous-même qu’il puisse causer des préjudices à M. Coccaro.

    Avant vos deux ajouts, vous étiez tout sauf neutre dans ce débat. Vous avez livré un procès d’intention en règle contre M. Coccaro alors que vous n’aviez connaissance qu’une partie des faits. Certains termes que vous avez utilisés sont d’ailleurs assez connotatifs:

    - museler
    - pleurnicher
    - avilissement
    - poussé l’affront

    Là ou, par contre, vous franchisez, quant à moi, une frontière dangereuse, c’est lorsque vous utilisez le sous-entendu suivant:
    «Je ne donne pas cher d’un jeune administrateur qui ternit sa réputation en début de carrière. Qui sait ce qu’on apprendra sur son compte quand on le Googlera dans quelques années, surtout si d’autres internautes viennent à la défense de Mme Potvin.»

    Vous laissez ici clairement sous-entendre que l’avenir nous prouvera que ce monsieur aurait commis ou commettra des actions répréhensibles.

    À l’Assemblée nationale, on vous demanderait de retirer vos paroles parce que vous attribuez un comportement indigne, réel ou à venir, à un membre de cette chambre. Je sais que nous ne sommes pas dans ce lieu. Nous sommes sur votre blogue. N’empêche que, bien humblement, je trouve ce procédé n’est pas à votre honneur.

  • Luc Papineau, je vois que vous ne lisez pas mon blogue… tout comme je ne vous lis pas :-) Si vous lisiez mon blogue, peut-être vous mourriez d’une crise de cœur. Je suis, si on veut dire ça simplement et sans nuance, un vrai irréfléchi, je publie sans penser aux propos, j’écris des choses en apparences souvent calomniques, en tout cas très chialeuses… bref, depuis un bout, sur le Mont Olympus, c’est coup de gueule sur coup de gueule.

    François Guité, ici, fait quelque chose qu’il fait assez rarement d’une manière avouée : il expose son opinion. C’est pas une critique et il ne dit pas que M. Le Patron est un ci ou est un ça. Non non, fidèle à son habitude il me semble qu’il aie pesé ses mots. Et je n’en ai rien à redire.

    «Je ne donne pas cher d’un jeune administrateur qui ternit sa réputation en début de carrière. Qui sait ce qu’on apprendra sur son compte quand on le Googlera dans quelques années, surtout si d’autres internautes viennent à la défense de Mme Potvin.»… ça vous dérange? Il n’a pas été dit ici que M. Le Patron ne vaut pas cher. Relisez ;-)

    Vous écrivez «Vous laissez ici clairement sous-entendre que l’avenir nous prouvera que ce monsieur aurait commis ou commettra des actions répréhensibles.»… je ne le vois pas ainsi. Aucunement, en fait. On l’accuse de quoi, dans le paragraphe? De ternir sa réputation? Haha. Quelles actions répréhensibles, ternir sa réputation! C’est illégal depuis quand? Je l’ai lu plus dans le sens que, comme l’histoire semble montrer M. Le Patron comme M. Le Méchant, et que les blogueurs aiment les blogueurs, de mauvaises notes à son égard seront peut-être sur le Net dans quelques années. Mais qui sait si c’est vrai? Je veux dire, «il s’agit d’une situation qui soulève de nombreuses questions auxquelles on n’a pas toutes les réponses» et il y aura certainement tout un tas d’«affirmations dont la validité est sujette à caution», des hyphothèse, quoi? Et tout ça est non seulement attribuable aux blogueurs, mais avant tout aux humains. Humains : journaliste, blogueur, étudiant, scientifique, président de l’Assemblée nationale (?!), bénévole…

    PS : Franchiser une frontière :-) Je comprends l’erreur de frappe mais j’aime beaucoup le résultat… c’est poétique ^^

  • M. GG,

    Exposer son opinion? Oui, c’est vrai. Si je dis de quelqu’un qui est un con, c’est une opinion. Et elle est peut être fondée ou pas. Elle peut être blessante aussi. Et ce n’est pas parce qu’on a une opinion qu’elle est bonne. Elle doit être appuyée sur des faits, des arguments. Sinon, on n’avance guère. Tout le monde a droit a son opinion, disait un de mes profs à l’université, mais certaines sont meilleures que d’autres parce que mieux étayées.

    Les critiques de films ne sont que des banales opinions sans valeur si elles n’expliquent pas pourquoi un film est ou n’est pas bon, par exemple.

    Dans votre billet, vous emploiez des mots très durs pour décrire une situation, pas un individu. C’est une nuance.

    Relecture pour relecture, vous reprendrez le passage que je soulève et noterez l’emploi du futur «apprendra» qui présente comme une vérité certaine qu’on «apprendra sur son compte (M. Coccaro) quand on le Googlera dans quelques années».

    Ça ne semble pas très sympathique. C’est un peu dans la même veine que si j’écrivais: «Qui sait ce qu’on apprendra sur votre compte, M. GG, quand on aura l’occasion dans quelques années de pouvoir retracer les courriels que vous écrivez.» On n’a pas l’impression ici que c’est un compliment. Et ce n’est pas fondé sur du concret, du vérifiable.

  • Et si vous voulez casser du sucre sur un sujet qui semble nettement plus clair, je vous suggère la lecture de ce texte:

    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200908/04/01-889554-le-parti-de-sarkozy-a-interrompu-le-stage-de-quebecoises.php

  • Je souhaite bonne chance à Marielle Potvin et j’espère qu’elle réussira à faire valoir son point.

  • Ici, on restreint la liberté de Mme Potvin de se livrer à des contacts d’affaires par le biais de ce blogue et de cesser de dénigrer M. Coccaro. On n’est pas dans le domaine de la liberté d’expression, mais dans le droit commercial et criminel

  • M. Papineau ose écrire ce que plusieurs pensent sans doute. Je ne vais pas me défiler devant certains propos accusateurs dont il fait la recension. Je reconnais avoir été prompt sur la gâchette. Je pense m’en être assez excusé.

    Je reviendrai dans un billet, car la question est fondamentale, sur certaines caractéristiques qui distinguent la majorité des blogueurs, dont moi-même, et les journalistes. Cela touche plus qu’à la quête et la validation des faits. Je reconnais qu’il y a égalité morale; il y a cependant une telle quantité d’inégalités de faits qu’on peut démontrer une inégalité ontologique.

    Je suis surpris, honnêtement, que M. Papineau, lui qui mitraille en rafale sur son blogue, adopte un ton si moralisateur. Je concède néanmoins: on ne saurait défendre son comportement par celui des autres.

    J’assume pleinement mes erreurs. J’ose espérer que sur le lot de mes écrits, celles envers les personnes sont rares. Les excuses ont été faites. Je trouve un certain réconfort à l’idée d’exercer ma citoyenneté sans pseudonyme.

    Je ne dirais pas avoir franchi une ligne dangereuse en signalant le risque pour M. Coccaro de se voir Googler à l’avenir. J’ai énnoncé une réalité. Si ce danger l’a aiguillonné, peut-être lui a-t-on rendu service. À l’avenir, quand on Googlera son nom, ce billet n’apparaîtra plus en première page des résultats comme c’était le cas avant qu’il ne crée son propre site. Et même si on devait aboutir sur cette page, on y verrait la mise en garde, les faits contestés, les mises à jour, et les commentaires à sa défense sur le blogue de Mario. Ainsi que je l’écrivais, « faire émerger une certaine vérité, graduellement et collectivement. »

    C’est la réalité des médias sociaux.

    Cela dit, nous sommes toujours en désaccord sur la question de l’atteinte à la liberté d’expression. Je devine que le dernier commentaire de M. Papineau réfère à l’argument que je présentais lors de la mise à jour du 4 août. Cette interprétation reflète très certainement l’esprit de l’injonction. Mais je sais pertinemment qu’un avocat pourrait en faire valoir une autre.

    J’avoue mon soulagement au constat du calme apparent sur les blogues, du moins sur le mien et celui de Mario. Malheureusement, je doute que cela soit le cas pour Mme Potvin et M. Coccaro dans ce litige qui les oppose.

  • François, une remarque, à retardement, sur la façon dont tu gères cette « tempête dans un verre d’eau ».

    Au delà du débat de fond que tu soulèves (différence journaliste/blogueur) et qui dépasse de loin mes centres d’intérêts, il me semble qu’en termes d’utilisation des médias sociaux nous avons commis la même erreur tous les deux.

    Je me suis borné à lire les mises à jour de tes flux RSS (Billets + commentaires).
    Je guettais donc les développements que tu ne manquerais pas de rédiger en surveillant le flux des commentaires.
    Or, tu as choisi de mettre à jour le billet original, ce qui est louable et honnête vis-à-vis des protagonistes.
    Malheureusement, cette méthode n’induit pas de mise à jour du flux des billets…
    Si tu n’avais pas publié un commentaire, en date du 6 aout 2009 à 23h15, je n’aurais sans doute pas eu connaissance des mises à jour du billet initial…

    Par ailleurs, les lectures de la réponse rédigée par M. Coccaro d’une part, de l’injonction d’autre part, conforte la perception de la situation que j’avais exprimé dans mon précédent commentaire ci-dessus : la monétisation des services apportés aux apprenants est une boite de pandore !

  • Je n’étais pas conscient de cette caractéristique technique de mon carnet. Je croyais que mon flux RSS s’activait à chaque mise à jour, comme c’est le cas pour d’autres blogues que je suis par ce biais. Ce n’est pas qu’un simple détail quand il s’agit de rectifier des faits, comme c’est le cas ici. Merci de m’en aviser, Gael.

  • Par suite du commentaire de Gael, je signale ici la mise à jour du 8 août afin d’activer le fil RSS.

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité,

    Première partie plus générale

    «Je reconnais qu’il y a égalité morale; il y a cependant une telle quantité d’inégalités de faits qu’on peut démontrer une inégalité ontologique.»

    Désolé encore une fois, mais cet argument n’est pas recevable, quant à moi. Quand on affirme, on nomme, on accuse ou on lynche, on est tous égaux de vant la vérité et la justice, média social ou pas. Personne n’est dispensé d’être intègre et juste dans ses propos. Certains blogueurs ont été poursuivis pour les propos qu’ils ont tenus. Certains citoyens qui colportaient des rumeurs oralement aussi.

    Si on ne dispose pas des moyens d’un journaliste, on est prudents, on se tait ou on pousse plus loin notre recherche. Si vous saviez combien de journalistes ne publient pas des éléments d’information parce qu’après une longue recherche, ils ne peuvent pas prouver tout ce qu’on leur a confié.

    À cet égard, on peut louer le travail de M. Asselin sur le sujet que vous abordez dans votre billet. Il a remis les pendules à l’heure par son travail de recherche.

    «faire émerger une certaine vérité, graduellement et collectivement.»

    Je veux bien, mais ce n’est sûrement pas ce que vous avez fait ici. Vous avez affirmé une vérité à partir d’une seule source, d’un seul point de vue, d’une seule personne; celle qui s’estimait lésée. il y avait un bourreau et une victime. Si vous étiez en quête de vérité, vous auriez posé des questions, vous vous seriez interrogé, vous n’aurez pas pivilégié une seule vision de cette situation. Vous auriez invité directement le lecteur à vous transmettre des informations supplémentaires.

    Une quête de vérité doit être prudente et ouverte. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas journaliste que vous n’êtes pas tenu d’avoir des sources variées et crédibles quant vous affirmez quelque chose.

    «J’ai énoncé une réalité.»

    Ah misère! Quel argument…. Mais une réalité qui semble manifestement fausse, M. Guité! Si certains internautes n’étaient pas intervenus, cette réalité aurait été bien seule sur votre blogue. Exit vos mises au point… Vous avez garroché un gros pavé dans une vitre et vous tentez manitenant de vous vanter de démontrer que, grâce à votre action, celle-ci ne résiste pas aux pierres.

    Deuxième partie plus personnelle

    «Je suis surpris, honnêtement, que M. Papineau, lui qui mitraille en rafale sur son blogue, adopte un ton si moralisateur. Je concède néanmoins: on ne saurait défendre son comportement par celui des autres.»

    On appelle cela une cheap shot. Elle ne vaut même pas la peine d’aller plus loin telleement elle tient du croc-en-jambe revenchard.

    «Je trouve un certain réconfort à l’idée d’exercer ma citoyenneté sans pseudonyme.»

    On appelle cela une deuxième cheap shot. Bravo pour vous, M. Guité: vous pouvez donc vous draper dans la vertu par rapport aux blogueurs qui utilisent un pseudonyme.

    Pour ma part, je vous rassure; je défends aussi publiquement beaucoup de mes propos, à la radio, dans les journaux et à la télé. J’ai contribué à un livre pour faire valoir mon point de vue sur l’enseignement du français. J’ai même rencontré des gens «en autorité» pour défendre mes positions.

    Je ne justifierai pas ici l’utilisation d’un pseudonyme sur un blogue d’enseignant. De nombreux autres blogueurs l’ont déjà fait et les positions de chacun sont manifestement bien connues.

    S’il arrive que je «mitraille en rafale» sur mon blogue, qu’est-ce que cela ajoute au présent débat, je vous le demande? Et si certains le font sous un pseudonyme, qu’est-ce que cela de plus, je vous le demande encore?

    Si je «mitraille» comme vous dites, vous continuez manifestement à jouer de la gachette en tentant de régler vos comptes avec moi.

    Sur ce , bonne et longue vie à vous! Tentons d’arrêter lè nos chicanes de gamins.

  • Mais quelle mouche vous pique, M. Papineau? Je n’ai aucun compte à régler avec vous. C’est quoi cette histoire?

    Nous avons nos différends, certes, mais croyez bien que j’apprécie cette divergence d’opinions nécessaire au débat. Puisque nous avons des points de vue souvent opposés, il est de bonne guerre de s’escrimer rhétoriquement. À ce niveau d’escarmouche, il faut savoir encaisser les coups, sans quoi on perd la tête.

    Manifestement, vous péchez par là même où j’ai trébuché, c’est-à-dire par d’erronées accusations. J’en suis fort aise. Voyez comme on s’y prend facilement!

    Tout comme ce « cheap shot » au sujet de la pseudonymie. Quel « cheap shot »? Mais je ne vous mets pas en cause! N’avez-vous pas constaté le saut de paragraphe et le changement de sujet? Mon propos concernait le choix civique que je fais d’écrire nominalement sur cette affaire par opposition à quelques commentaires sur le blogue de Mario et le phénomène plus général du pseudonymat.

    Puisque nous sommes sur le sujet, je ne jette la pierre à quiconque utilise un pseudonyme. Il y a des cas où cela me semble nécessaire. L’histoire foisonne d’écrits remarquables diffusés grâce à ce subterfuge. Socialement, toutefois, je m’inquiète de l’ampleur du phénomène. Je pense qu’il est plus facile d’exprimer ouvertement une opinion une fois qu’on ait établi une réputation numérique. Ce n’est guère différent d’une assemblée. Il s’agit de commencer prudemment, mais encore faut-il un début.

    Dans cette dimension virtuelle qui se répand, je juge important d’affirmer son nom. C’est, à mon humble avis, un critère important afin d’y préserver un construit social. Par conséquent, j’ai jugé le sujet pertinent au contexte.

    Sur le plan social, tout comme en éducation, j’analyse également les événements au prisme de la révolution numérique. C’est aussi ce qui m’a motivé dans cette affaire. Je vois très bien que la justice aussi en est affectée. Il n’est désormais plus possible d’intenter une poursuite sans risque que l’affaire ne s’ébruite en ligne. Il faut en être conscient et apprendre à composer avec cette réalité. Des erreurs seront commises, par lesquelles nous nous améliorerons. On n’explore pas ces mers inconnues sans quelques avaries. J’assume le risque.

    Dans cette nouvelle dynamique des médias sociaux, je savais pouvoir compter sur d’autres pour compléter l’information. C’était une évidence, d’où la nature évolutive et collective de l’information.

    Quant aux journalistes, vous avez entièrement raison. Il y a cependant d’autres aspects de la question que je désire aborder. Je le ferai dans un autre billet, vu l’importance du sujet.

  • Dans un billet intitulé Une atteinte à la liberté d’expression? Non, en aucun cas!, M. Coccaro tente de démontrer qu’il y a nulle entrave à la liberté d’expression de Mme Potvin, puisqu’elle a entrepris un nouveau blogue. C’est supposer qu’elle peut s’exprimer librement. Dans la mise à jour ci-dessus, en date du 11 août, je prétends que ce n’est pas tout à fait juste.

  • J’ai tout lu! Oui, oui: TOUT! :) Et c’était long…, mais très instructif.
    C’est, je trouve, ce qu’il y a de formidable avec les blogues: cette interactivité foisonnante qui nous permet à nous, « étrangers » à la situation, de suivre des échanges riches et divers. Alors, merci! pour cet écrit et pour tous les autres, passés et à venir. Et merci à tous ceux qui, par le biais des blogues et des commentaires, partagent leurs idées, leurs opinions, leurs émotions, etc.

  • @Céline: L’histoire ne dit pas si vous avez une longue habitude de ce genre d’échange littéraire, mais sachez que celui-ci en est un plutôt corsé :-)
    En fait, on y retrouve de tout: la solidarité, l’argumentation; le partage et la dénonciation; l’espoir et l’indignation; la condescendance et
    l’ humilité, la prudence et la recherche de la vérité.

    Comme dans la vie; le pire et le meilleur.
    Merci d’avoir pris le temps de lire.

  • @M. Guité : Vous avez une longue habitude de ce genre d’échange littéraire. Vous savez donc qu’on ne sait jamais quand il est clos.
    Vous savez cependant qu’il en émergera certainement quelque chose qui nous fera tous grandir.
    Merci .

    « Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses; c’est celui qui pose les vraies questions… » Claude Lévi-Strauss

  • Comme j’admire ces gens, comme Céline, qui s’émerveillent de peu. Je sens la flamme de la jeunesse. Au-delà de la passion, je lui envie tant d’ouverture d’esprit.

    Dans sa réponse, Mme Potvin, qui me fait l’honneur de commenter l’affaire, a sans doute volontairement omis quelques qualités. À son énumération, j’ajouterais l’emportement, le doute et la contrition.

  • Je n’ai en effet pas l’habitude, au travers de tous les blogues que je suis, de lire des échanges si… intenses. C’est bien dommage d’ailleurs, car je reste persuadée que la communication est la base de tout. Je crois également qu’il ressort toujours quelque chose de positif d’un échange. Et puis, si je m’émerveille -comme le dit si joliment Mr. Guité- c’est que, malgré quelques commentaires virulents, je réalise avec plaisir que les participants se comportent en adultes responsables et non pas en adolescents immatures (ados que j’adore par ailleurs ;-).
    Et oui, même à 35 ans (!!!), je continue de croire profondément en la nature humaine ;-)
    Céline Garnier.

  • J’ai néanmoins le sentiment d’avoir réagi avec la véhémence qu’on reproche souvent aux ados. Vous avez raison, toutefois, de vous intéresser davantage à la récolte qui vient inévitablement des labours quand on sait soigner la terre. Merci de vos bons mots.

  • Comme je dis régulièrement à mes élèves (des ados): « Nul n’est parfait…; même pas moi! » ;-)))))

  • Luc Papineau dit :

    M. Guité,

    On dirait que vous avez définitivement de la difficulté à réaliser qu’on ne peut pas tout dire ou faire par le biais d’un blogue. Une injonction légale limite les interventions de Mme Potvin parce qu’elle occasionnerait des préjudices à M. Coccaro et son entreprise.

    Sans dire que les cas sont similaires, si je tenais des propos niant le génocide juif, on pourrait me poursuive et me demander de les retirer. Viendriez-vous à ma rescousse en invoquant la liberté d’expression? Il y a des limites à ce qu’on peut dire et écrire. Dans un société de droit, la liberté d’expression a ses limites.

  • Attention M. Papineau … À force de taper toujours sur le même clou, on finit par devenir marteau !
    Quel plaisir pouvez-vous donc tirer de cet exercice ? Faudrait faire confiance à l’intelligence de M. Guité; il a compris. Merci.

  • A propos de clou, je renvoie à l’excellent texte de Raymond DEVOS : Un jour j’étais en train d’enfoncer un clou dans le mur. ..

    Dans le contexte de ce billet, chacun devrait en tirer une leçon adaptée à sa perception de la situation…

  • Luc Papineau dit :

    On n,a pas la même compréhension de la compréhension de M. Guité, je crois: «Dans la mise à jour ci-dessus, en date du 11 août, je prétends que ce n’est pas tout à fait juste.»

    Quant au marteau, je préfère ne pas commenter.

  • Vincent Masson dit :

    J’ai lu attentivement le contenu de cette « affaire ». J’ai été passionné par les débats qu’elle suscite.
    J’en retiens une chose. Ce n’est pas tant le litige qui est le fond de cette histoire plutôt que l’interdiction qui a été faite à Mme Potvin de s’exprimer.
    En celà, cette injonction est regrettable.
    Je pense que M. Coccaro devrait utiliser les mêmes moyens que Mme Potvin pour se défendre plutôt que de saisir la justice.
    A vrai dire, je perçois tous les qualificatifs utilisés dans ce texte, tendancieux ou pas, comme narratifs pour décrire le ressenti de cette histoire par M.Guité.

    Mais quand même, la date du 16 septembre est passée, et il serait tout de même intéressant de connaître l’épilogue de cette affaire.
    C’est bien la première fois qu’un blog m’intéresse autant.
    Meilleures salutations à tous.
    Vincent.

  • Je suis ravi qu’on reconnaisse le caractère narratif des « qualificatifs utilisés dans ce texte. » Merci, M. Masson, de cette perspicacité, de même que de me rappeler à mon devoir de rapporter la suite des événements, ce que j’ai fait.

    Je saisis l’occasion pour rejeter un argument évoqué par M. Coccaro, puis repris par d’autres, selon lequel il ne s’agit ici que d’un litige d’affaires. Ayant jugé l’allégation un peu trop simpliste, je n’avais pas jugé bon de le relever. Cependant, puisqu’il fait à nouveau surface, je crois utile de mettre les choses en perspective.

    Quoique le différend porte sur les droits relatifs à une entreprise commerciale, on ne saurait y voir une simple querelle de bénéfice, comme lorsque deux compagnies se disputent un brevet. Dans ce cas-ci, c’est toute la propriété de l’entreprise qui est en jeu. De surcroît, il y va du fruit de plusieurs années de travail d’une professionnelle. Bien plus qu’une affaire commerciale, c’est l’oeuvre d’une vie.

    Il reviendra aux avocats des parties respectives de faire la lumière sur cette affaire, et au juge de rendre justice. Pour l’heure, je trouve étonnant que l’on interdise à Mme Potvin jusqu’à l’usage du carnet de clientèle qu’elle avait tenu alors qu’elle dirigeait Remue-méninges, avant de se joindre à M. Coccaro et qu’elle a apporté à son entreprise. À moins, bien sûr, qu’elle en ait reçu compensation, ce que j’ignore.

  • « Bien plus qu’une affaire commerciale, c’est l’oeuvre d’une vie. »

    Comme vous avez bien compris, M. Guité ! Par cette injonction, il m’est interdit de communiquer avec des clients de longue date, sous prétexte que ce serait de la concurrence déloyale. Il en va de même pour l’équipe d’enseignants, dont plus de la moitié faisaient partie de l’entreprise que je détenais avant la fusion avec Math et Mots.

    Ayant refusé de débourser les 80 000$ comptant que M. Coccaro exigeait de moi à cinq jours de préavis, de me plier à ce chantage abusif, je me suis retrouvée sans cette clientèle qui m’était fidèle et qui me référait à d’autres parents dont les enfant éprouvaient des troubles d’apprentissage.
    Quand ceux-ci téléphonent pour obtenir le service que je dispensais, M. Carlo (qui, rappelons-le a fait détourner tous les appels vers son domicile ) prétend que je me suis volatilisée et qu’il n’a plus mes coordonnées.

    C’est bien mal mesurer la débrouillardise des gens. Petit à petit, je retrouve le privilège de venir en aide aux élèves qui ont besoin de mes services.

    Pour ce faire, l’Association des orthopédagogues du Québec me prête main forte, et les encouragements que je reçois de toutes parts me supportent énormément.

    Celui que vous me manifestez, et que je perçois de la part de M. Masson, entre autres.

    Le reste, les avocats le feront, comme vous le mentionnez. La compensation dont vous parlez n’a effectivement pas été reçue, en date d’aujourd’hui, mais j’ai confiance.

    Je me laisse inspirer par la situation qu’a vécue M. Claude Robinson ;-)

  • Une action juridique qui a pour effet de museler une autre personne porte atteinte à sa liberté d’expression.

  • Brièvement, quelques nouvelles…
    On m’a proposé de tenter de régler la situation par une conférence de règlement à l’amiable. Je ne connaissais pas cette façon de faire, mais tout indique que ce pourrait être avantageux de procéder ainsi.
    Je vous laisse des informations qui, pour les gens intéressés, pourraient représenter une solution fort attrayante lors d’un litige semblable:
    http://j.mp/CfokD

    Il est réaliste de penser, selon mon avocat, que cette saga sera chose du passé avant Noël.
    Encore merci aux gens qui ont suivi cette affaire et particulièrement à tous ceux qui m’ont apporté support et encouragements.

  • Je sens une note d’optimisme dans votre commentaire, Marielle. Cette affaire ne se réglera pas à la satisfaction totale de tous, mais il faut compter sur la raison et le bon entendement des parties. Merci de nous tenir au courant.

  • En espérant que ce genre d’injonctions ne va pas se développer dans le futur.. C’est déjà effarant qu’une telle atteinte à la liberté d’expression ai vu le jour.

  • Je ne prends que quelques minutes en passant… Juste le temps de vous dire que les choses trainent un peu en longueur, mais que chaque jour qui passe me rapproche de l’espoir que justice sera rendue.
    Le 3 mai prochain, il y aura une conférence de règlement à l’amiable entre les deux parties.
    Pour l’instant, je ne peux vous en dire plus, mais je ne voulais pas vous laisser sans nouvelles tout ce temps.
    J’en profite pour remercier encore tous les gens qui m’ont donné leur appui
    dans cette situation.

  • Bonjour François,
    On vient de porter à mon attention cet article de Yves Boisvert: http://j.mp/dBIEr7
    « Le cas de Rawdon » , comme on l’appelle, est , et de loin, beaucoup plus diffamatoire que ce que j’avais écrit, à mots couverts, mais en me permettant tout de même de m’exprimer au sujet de ce qui arrivait.
    La réflexion avance, dans la société. C’est une bonne nouvelle.

    Salutations!

  • J’avais suivi avec beaucoup d’intérêt l’affaire Rawdon, mais j’en ignorais l’issue après que l’affaire ait traîné en longueur, comme c’est généralement le cas avec la justice. Tu en sais quelque chose, Marielle. Merci de porter à mon attention cet autre épisode.

    Dans cette affaire Rawdon, il m’a toujours semblé que les propos reprochés étaient davantage le fait de vulgarité que de diffamation. Un manque d’éducation ou de régulation de forum, voire l’un et l’autre.

    Selon Antidote, la diffamation est le fait de “Dire ou écrire des choses non fondées, mensongères en vue de porter atteinte à la réputation, à l’honneur de” quelqu’un. Sans l’intention expresse de “porter atteinte à la réputation ou l’honneur”, il ne peut qu’être question d’ignorance ou de mensonge. Sans le premier axiome, il ne peut s’agir que de critique. Il faut donc que les deux conditions soient réunies pour qu’il y ait diffamation. Dans l’affaire de Rawdon, comme celle qui t’afflige, je persiste à croire qu’il n’y a pas diffamation.

  • Nous ne nous entendons pas tous sur la définition de ce concept, loin s’en faut, que l’on soit simple citoyen ou magistrat.
    Quoiqu’il en soit, une entente est intervenue entre Les Services pédagogiques Math et Mots et moi-même, le lundi 3 mai dernier.
    Comme vous pouvez vous en douter, je n’ai pas le loisir de vous informer ici du résultat de cette entente.
    Je vais de l’avant et ne garde pas un goût amer de cette aventure. Ce n’est pas dans ma nature.
    De bonne guerre, je ne peux que souhaiter bonne chance à M. Coccaro dans ses projets futurs.

  • Voilà une attitude fort magnanime, laquelle sous-entend que tu y trouves une quelconque compensation. J’en suis ravi, moins pour l’aspect financier que la reconnaissance du bien-fondé de tes démarches.

    Une page de tournée dans vos entreprises respectives. Le moment est venu de fixer l’avenir.

  • voyance gratuite dit :

    Je prends toujours autant de plaisir à les lire, et j’espère qu’il y en aura plusieurs dizaines de milliers derrière.Bises, et bon courage

  • tarologie dit :

    très bon article qui reste toutefois limité pour les sites à faibles trafic

  • Bcp de controverse dans cet article… Mais intéressant tout de meme.

  • Injonction pour museler une blogueuse.. He-he-he :)



Laisser un commentaire à DUT informatique

*