Les réseaux sociaux : personnaliser les envois

kangranoblesasceticsLe savant généralise, l’artiste individualise.
(Jules Renard)

L’efficacité d’une communauté se mesure beaucoup à son esprit de partage et de générosité. Les actifs ne se calculent pas toujours en dollars. J’ignore si d’autres ont constaté aussi le phénomène, mais je vois de plus en plus de membres de ma communauté virtuelle informer généreusement un autre participant, parfois même un étranger, d’une ressource appropriée. Non pas qu’une ressource soit si différente d’une idée, mais j’y vois un signe d’individualisation du web social qui dépasse la dissémination de l’information dont la contrepartie est la surabondance d’information. De cette maturité des réseaux découle un raffinement de la circulation de l’information.

Vraisemblablement, on n’est pas près d’enrayer le fléau de PowerPoint distribué par courrier électronique, ni le spam. Je préfère tourner mon attention et espoir vers ceux qui apprennent à connaître les gens, comme Michel Dumais qui m’informait récemment de FlowingData.

L’interaction accroît la dimension sociale du web. Du coup, celle-ci gagne en affectivité. Je m’étonne encore de constater les liens qui se nouent dans la Toile entre des étrangers, comme quoi la communion des idées entraîne l’éclosion de sentiments.


(Image thématique : Nobles Offering Gifts to a Group of Ascetics, par Kangra)


Par ricochet :
Internet et les réseaux sociaux (Pew Internet)
L’humanité en réseau
L’éducation aux réseaux sociaux
La croissance d’un réseau social

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6 réponses

  • Garamond dit :

    Je viens de trouver ton site via Martin Comeau.
    Ça me semble une couple de coches au-dessus de la moyenne.
    Bravo !

  • Comme c’est aimable! Cela fait toujours plaisir à lire.

    Le blogue de Martin n’est pas mal non plus, n’est-ce pas?

  • En lisant la citation de Jules Renard, je me suis dit que c’est également l’inverse.
    Le savant est celui qui sait, ce n’est pas nécessairement le grand savant, mais celui qui sait lire et écrire et qui donc peut donc certes généraliser notamment en créant du lien et des liens. De ce fait il s’individualise, en se construisant via des techniques de pensée, de mémorisation. (cf. Simondon, Stiegler et les philosophes de la technique)
    Quant à l’artiste, son message a une portéé généraliste via une vision individualisée. Il demeure également sa capacité à s’individualiser grâce aux techniques.

    Conclusion, les outils collectifs doivent nous permettre, si on en fait l’effort, c’est à dire, celui d’utiliser son entendement, d’individualiser nos messages de manière à ce que leur portée collective puisse être à nouveau individualisée.

  • Et s’il s’agissait plutôt d’une question de degrés, à savoir que l’un et l’autre, le savant comme l’artiste, avaient à la fois une grande capacité ou efficacité à individualiser et à individualiser, par des moyens différents? Ne serait-ce que par l’extrémisme de leur acuité qu’ils se distingueraient?

  • « Je m’étonne encore de constater les liens qui se nouent dans la Toile entre des étrangers, comme quoi la communion des idées entraîne l’éclosion de sentiments. »

    Je fais exactement la même constatation. J’ai pignon sur web depuis un certains temps. Je suis assiduement certains carnets, dont le tien. Je reste toujours étonné du lien affectif que cela crée dans certains cas. Une sorte d’amitié dont j’ai de la difficulté à identifier les repères.

    Enfin…

    En passant, bravo pour le nouveau « look »; sobre, clean, cool.

  • Se peut-il, André, que cette amitié naisse de la communion des valeurs? Mais peut-être cela vient-il naturellement de la charge émotive des mots. Dans mon cas, un bon mot suffit à panser bien des balafres verbales, comme quoi le bien agit plus mystérieusement que le mal.

    Merci pour les compliments relativement au nouveau ‘look’. Cette chirurgie plastique était nécessaire pour me débarrasser de certaines rides que le temps agrégeait dans mon ancien carnet.



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