Le coût du décrochage scolaire


SchutzerDropout.jpgConquérir sa joie vaut mieux que de s’abandonner à sa tristesse. (André Gide)

Dans une économie du savoir, l’absence de scolarité finit par coûter cher, tant à l’individu qu’à la société. L’économiste Pierre Fortin, professeur à l’UQAM, évalue la note totale à un demi-million de dollars pour chaque décrocheur qui n’obtient pas un diplôme d’étude secondaire (Le Soleil : Un décrocheur coûte 500 000$). Sur toute une vie, la perte de revenu pour le trésor public s’élève à plus de 150 000 $. En multipliant le manque à gagner annuel par le nombre de Québécois sans diplôme (640 000), on dépasse facilement le milliard de dollars.

Tous ces chiffres ne doivent pas obnubiler la souffrance qui précède et suit le décrochage. Pour illustrer le caractère tragique de ces statistiques, Daphnée Dion-Viens publie un reportage parallèle qui raconte la vie de trois jeunes décrocheurs (Le Soleil : Décrocher en sixième année).

Mise à jour, 07 novembre 2008 | Deux autres articles sur le décrochage dans Le Soleil, signés Daphnée Dion-Viens : Mettre les profs dans le coup pour contrer le décrochage et La dépression, première cause de décrochage chez les adolescents.


(Image thématique : High School Dropout, par Paul Schutzer)


Par ricochet :

Une allocation pour contrer le décrochage

Pourquoi y a-t-il moins de décrochage au Québec ?

Le e-learning pour contrer le décrochage scolaire

10 recommandations pour contrer le décrochage

La pauvreté et le retard scolaire des adolescents

La question des élèves en difficulté

La valeur économique de la littératie

Le coût de l’ignorance

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

3 réponses

  • VLC dit :

    L’étude de Pierre Fortin se fonde en bonne partie sur le salaire moyen d’un non décrocheur, en calculant la différence entre son salaire à vie et celui d’un décrocheur. Mais si personne ne décrochait, McDo paierait-il ses employés détenteurs d’un bac 25 $/h ?

    Je ne dis pas qu’il faut des décrocheurs pour pourvoir les emplois précaires, mais qu’ultimenent, l’argument de M. Fortin est très bancal. De plus, le décrochage est selon moi un problème social avant d’être un problème économique.

    Je garde par contre l’espoir cynique que ses paroles au timbre financier sauront toucher la corde sensible de la bande des 125 à Québec.

  • Valerie Pomier dit :

    Les statistiques sur le décrochage scolaire, particulièrement celles qui concernent les garçons, sont déplorables, voire effrayantes. Il est donc effectivement primordial que nous nous penchions plus avant sur ce phénomène social qui, s’il ne pourra jamais être complètement éliminé, pourrait sans doute au moins être amoindri ou atténué.

    Je suis d’accord avec « VLC » qui dit « le décrochage est selon moi un problème social avant d’être un problème économique ». Dans une société où l’intérêt individuel semble primer sur le bien collectif, et où le progrès économique a souvent raison sur une vision communautaire et humaine de notre existence, une analyse économique du décrochage semble alors aller de soi. Cependant, il importe de nous demander, collectivement, s’il est réellement souhaitable que la dimension économique du phénomène de décrochage scolaire prenne le dessus sur les dimensions sociales et psychologiques dudit problème.

    L’objectif de démocratisation de l’accès au système scolaire a beau avoir été atteint avec la mise en place de la gratuité scolaire, il en va tout autrement lorsqu’il est question de la démocratisation des possibilités de succès scolaire. En effet, notre système est tel que tous ne peuvent réussir; au contraire, et malgré plusieurs efforts liés au mouvement de renouveau pédagogique enclenché en 2001, l’école continue à reproduire les inégalités sociales. Ainsi, les élèves issus des milieux socio-économiques favorisés connaissent plus de succès scolaires, par rapport à ceux qui proviennent de milieux socio-économiques faibles qui se retrouvent surreprésentés dans les statistiques d’échec et de décrochage scolaire. À mon avis, en plus de nous pencher sur les implications économiques qu’entraîne le phénomène du décrochage scolaire, nous aurions tous intérêt à nous demander aussi ce que nous pourrions faire pour amoindrir les inégalités mentionnées ci-dessus, et ainsi tendre vers une plus grande égalité quant aux chances de réussites scolaires.

  • Amira dit :

    À la suite de la lecture de l’article : Le coût du décrochage scolaire, publié le 25 octobre par Françcois Guité, je trouve qu’il est important de rajouter quelques chiffres, pour toucher plus profondément les lecteurs. Dans un site Internet, il est mentionné que :

    • Chaque année, un étudiant sur trois du secondaire quitte l’école sans diplôme
    • Un étudiant sur deux en milieux défavorisés, à la fin de l’élémentaire, a connu l’échec et est en retard dans sa scolarité.
    • Dans les milieux favorisés, l’abandon scolaire est inférieur à 1 %
    • 25 % des personnes âgées de plus de 55 ans sont analphabètes.

    Suite à cela, je trouve qu’il y a trop de décrochage et cela est décevant. Mais, nous pouvons essayer de savoirs les causes de ce décrochage et ensuite essayer de trouver des solutions. Cela pourra peut-être améliorer notre situation. Les causes peuvent être les suivantes :

    • La cause la plus souvent exprimée pour les jeunes filles qui décrochent est la grossesse ou le mariage.
    • Chez les garçons, la principale raison évoquée est la difficulté dans la langue d’enseignement ainsi que des problèmes de comportement. De plus, il existe un réel problème relié aux différences sociales et biologiques entre les deux sexes.
    • L’attraction pour le marché du travail : les jeunes qui ont un emploi préfèrent parfois décrocher et avoir une source de revenus.
    • La situation économique des familles : À une extrémité de la hiérarchie sociale (les riches), le taux d’abandon est très faible. À l’autre extrémité (les pauvres), la situation est alarmante.
    • Les problèmes familiaux : Le taux de décrochage scolaire correspond au taux de familles troublées, désassorties, divisées, de mères seules et de pères absents. Aussi le manque d’intérêt et d’encouragement des parents peut entraîner l’abandon des études.
    •
    Des causes nous pouvons en citer plusieurs, mais maintenant attardons-nous sur les solutions possibles a ses causes.

    • Impliquer davantage les pères dans l’éducation de leur fils
    • Respect du rythme d’apprentissage de chacun
    • Encourager la formulation et la réalisation de projets personnels des élèves dès les premières années du primaire.
    • Abaisser le salaire minimum pour les moins de 17 ans
    • Parler avant de décrocher pour exprimer ses craintes, ses angoisses et ses problèmes face à l’école.
    •
    Finalement, ce sujet et vaste et nous pouvons en parler pendant des pages et des pages. Pour se concentrer sur ce que nous avons, je dirais que le décrochage n’est pas un problème d’une ou deux personnes, mais c’est un problème qui touche la majorité de la population. Alors, il faudrait prendre ce sujet au sérieux et faire quelque chose pour améliorer notre situation.



Laisser un commentaire à Valerie Pomier

*