La pauvreté et le retard scolaire des adolescents


RazmadzePovertyVice.jpgIl n’est vertu que pauvreté ne gâte. (Chamfort)

Les méthodes pédagogiques, voire l’école, ne sont pas seules à blâmer pour les difficultés scolaires des jeunes. L’environnement familial et social exerce une influence considérable. Le Child Poverty Action Group, un organisme de lutte contre la pauvreté, affirme dans un rapport (PDF) que dès l’âge de trois ans les enfants des familles démunies accusent un retard allant jusqu’à huit mois mois sur le plan du vocabulaire et neuf mois sur le développement social et éducatif en prévision de l’école (graphique ci-dessous).



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Au fil des ans, l’écart se creuse progressivement, de sorte que le retard atteint près de deux années scolaires au début de l’adolescence (BBC : Poor teens ‘lag two years behind’). Cela représente un retard quasi insurmontable et mène sans doute droit au décrochage. Devant cet écart grandissant, il est décourageant de constater que « l’école ne réussit que très peu à rompre le cycle de la pauvreté. »

Peut-être y a-t-il un lien à faire avec cette autre étude selon laquelle la participation aux activités structurées hors de l’école a des effets très bénéfiques pour les adolescents (Globe and Mail : The more fun and games, the better). Les jeunes des milieux défavorisés n’ont souvent ni les ressources, ni la motivation culturelle de participer à ces activités.

Mise à jour, 14 septembre 2007 | Dans une nouvelle qui rejoint les deux études ci-dessus, le gouvernement anglais lance un projet pilote d’allocation mensuelle afin que les jeunes des familles démunies puissent participer à des activités hors de l’école (BBC : Poor pupils to get activity cash). Intéressant.

(Image thématique : Poverty Is not a Vice, par Ramaz Razmadze)


Par ricochet :

Une allocation pour contrer le décrochage

Le fossé éducationnel

Passeport pour ma réussite : soutien aux milieux démunis

La pauvreté serait le principal facteur d’échec scolaire

Les enfants pauvres et la rentrée

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Une réponse

  • Luc Papineau dit :

    Cher François,

    Continuons à pomper du fric dans les maisons d’édition à chaque réforme scolaire… Continuons à dépenser en frais organisationnels et structurels…

    Ce lien entre pauvreté et décrochage éventuel ne me surprend pas du tout. Il est peut-être à la source de nombreux problèmes qu’on prétend guérir depuis quelques années… Mais ce n’est pas grave. Même chose avec les toxicomanies et le décrochage.

    C’est aussi cohérent que de faire des politiques anti-malbouffe quand un nombre important de jeunes arrivent à l’école le ventre vide le matin…

    Il y aurait bien des priorités à revoir en éducation.



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