L'avenir du manuel scolaire?


CalkinsVariationI.jpgManuel scolaire : livre créé pour apprendre à maudire la lecture. (F. Guité)

Ceci me redonne espoir dans les manuels scolaires : un ouvrage interactif en ligne qui intègre des fonctions d’apprentissage en réseau. Il ne se trouve pas encore, mais la technologie existe. Voyez, en guise d’exemple, la version électronique du magazine Blogger & Podcaster, créée par Olive Software (source : Weblogg-ed). Cliquez sur la page d’accueil, puis tournez les pages, utilisez les menus et les fonctions de personnalisation, écoutez les présentations multimédias, zoomez, etc. Supposez maintenant qu’on y intègre des espaces de navigation internet, des tableaux blancs, des outils de coopération, des fonctions de maillage social, etc. Le e-book prend un nouveau sens et l’idée d’un portable par élève se justifie par l’ajout de nouvelles dimensions à l’apprentissage.

Imaginez les avantages de développer son autonomie d’apprentissage, sauter de page en page comme on joue à la marelle, puis s’attarder sur un sujet d’intérêt, collaborer avec ses pairs, naviguer sur la Toile en quête de ressources et de réponses, interagir avec l’enseignant. Les possibilités sont exaltantes. Sans compter le gain motivationnel, la mise à jour du matériel, les fonctions d’évaluation intégrées, et j’en passe.

Je doute fort qu’un tel manuel voit jamais le jour considérant les craintes du milieu de l’éducation au regard des logiciels de réseaux sociaux. À ce sujet, la Direction des ressources didactiques doit prendre connaissance du rapport du Australian Flexible Learning Framework, Networks, Connections and Community: Learning with Social Software. Nous ne pouvons pas continuer à produire du matériel didactique en nous cantonnant dans la peur des nouvelles technologies. Au contraire, il est impératif de les apprivoiser.

(Image thématique : New Variation I, par Mary Calkins)


Par ricochet :

L’anachronisme du matériel pédagogique

Des « canons » plus que des livres

Nouveau modèle de matériel didactique

L’incohérence du MELS dans l’achat du matériel didactique

La facture des manuels scolaires

Les nouveaux manuels scolaires : du pareil au même
Les manuels scolaires à l’heure du Web


Matériel?… Vous avez dit matériel ? (Variations sur thèmes)

Le Cégep ça n’a pas de prix (Histoires & révoltes d’une étudiante)

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2 réponses

  • Clément Laberge dit :

    J’avoue être un peu étonné de l’enthousiasme que tu manifestes pour Blogger & Podcaster François… C’est très bien fait, certes, et il existe de nombreuses solutions « toutes faites » pour produire simplement ce genre de « feuilletages interactifs », mais je n’y vois rien d’autre qu’un livre porté à l’écran avec un peu de vidéo… non? Ou alors explique moi.

    Évidemment, à partir du moment où on ajouterait les fonctions « réseau » que évoques, tout cela changerait… ce serait bien différent, et je m’exalterais aussi… mais alors, est-ce que la mise en forme « papier » (reprise de l’imprimée) sera la bonne forme? Je suis personnellement très sceptique.

    Alors qu’est-ce à dire? faut-il s’émerveiller de ce genre de feuilletage? Et alors, pourquoi dénigrer leur en-presque-tout-point-équivalent-en-papier?

    Tu dis: « Imaginez les avantages de développer son autonomie d’apprentissage, sauter de page en page comme on joue à la marelle, puis s’attarder sur un sujet d’intérêt, collaborer avec ses pairs, naviguer sur la Toile en quête de ressources et de réponses, interagir avec l’enseignant. Les possibilités sont exaltantes. » Est-ce qu’on ne peut pas faire tout ça avec un manuel papier sous les yeux? (et loin de moi l’idée de vouloir « défendre » ici le manuel papier… qui n’a absolument pas besoin de moi pour être défendu!).

    Où alors je me complique terriblement la vie… parce que si c’est ce que les profs veulent… alors là… ça, je saurais faire très rapidement…

    …mais je n’y crois pas un instant.

    [réponse un peu provocatrice... c'est vrai!]

  • Ce n’est pas le format du magazine comme tel qui me séduit, Clément, mais le fait de pouvoir concentrer sous une forme bien connue de tous, soit le livre, des fonctions qu’une version imprimée ne saurait reproduire. Je m’enthousiasme pour le moyen, dans l’esprit de ce que McLuhan signalait par “the medium is the message”. Le magazine Blogger & Podcaster, ne m’intéresse pas vraiment : il monopolise trop d’espace d’écran et la lecture en est pénible. Néanmoins, je tâche de voir les possibilités à venir.

    Je préférerais quelque chose qui s’apparente à Netvibes, où l’enseignant et l’élève peuvent une page de travail en sélectionnant des modules selon leurs besoins. C’est un pas de plus vers l’individualisation et la métacognition.

    Contrairement aux portails éducatifs d’antan, et qui se sont avérés un échec, le livre présente deux avantages : un format universellement connu des élèves, des enseignants et des parents, puis l’unité autour d’un thème central. Pour ceux qui ne sont pas des cracs de l’informatique (et je pense beaucoup à eux aussi), il s’agit d’un référent qui fait appel à un tas de connaissances antérieures. Cela facilite la triangulation élève-enseignant-parents, le sommet étant représenté par le premier, si nécessaire à l’éducation.

    Bien sûr, un élève peut faire un tas de choses en ligne avec un manuel papier devant lui. Mais comment savoir à priori qu’il maîtrise toutes les applications pour ce faire? Chez les plus jeunes, on a tendance à surestimer l’étendue de leurs compétences TIC. En regroupant ces fonctions, il est plus facile d’en faire l’apprentissage. C’est tout aussi vrai pour l’enseignant et les parents. Il est plus facile pour eux d’accompagner et de superviser le travail de l’enfant si l’activité n’est pas trop éparpillée. Évidemment, je pense surtout aux plus jeunes. Avec les années, au fur et à mesure que les compétences se développent, l’élève devra pouvoir voler de ses propres ailes et faire le choix de ses outils de travail.

    Enfin, je ne peux pas ignorer les avantages numériques de la mise à jour du matériel, les fonctions d’évaluation, l’interaction, et le reste.

    P.-S. Tes idées ne sont pas provocantes, Clément, mais stimulantes. Ce que je trouve provocateur sur les blogues, c’est plutôt le ton et l’attitude. Ce n’est jamais ton cas.



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