TIC, méthode, et mémoire de travail chez les élèves


La mémoire de travail gagne en efficacité avec l’âge, comme on le devine considérant la maturation tardive du cerveau. C’est du moins ce que laisse entendre une étude (PDF) publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (Eide Neurolearning Blog : Easing the Work in Working Memory). La mémoire de travail diffère de la mémoire à court terme, telle que la mémorisation d’une date, en ce qu’elle participe au traitement de l’information. Selon Fernette et Brock Eide, cela explique que certains élèves éprouvent de la difficulté à composer avec des tâches qui surchargent la mémoire de travail, comme l’écoute et l’exécution de consignes ou les problèmes de mathématiques qui nécessitent une longue démarche. Les professeurs oublient facilement que les élèves n’ont pas leur capacité mentale. La progression par degrés peut alléger la mémoire de travail.

Les blogues scolaires soutiennent admirablement le travail des élèves. L’enseignant facilitera la tâche des élèves en consignant l’information par écrit sur son blogue. Les élèves pourront y référer à leur guise pour décortiquer l’information à leur rythme, selon leur capacité de mémorisation.

Cela dit, j’ai toujours été intrigué par le peu d’inclination des jeunes à prendre des notes pour assister la mémoire. Idem pour l’agenda qu’ils n’utilisent que sporadiquement, malgré qu’il soit toujours à portée de la main. Et pourtant, j’ai des élèves motivés et qui réussissent bien.

En m’interrogeant sur les lacunes apparentes de méthode chez les élèves, j’en suis à me demander si les nouvelles technologies de la communication n’ont pas, pour le meilleur ou pour le pire, radicalement transformé leur méthode. Sans avoir de réponses définitives, voici quelques hypothèses qui me chatouillent :

• Les élèves branchés se sentent si habilités (empowered) par les nouvelles technologies qu’ils se croient plus malins que les enseignants qui professent d’anciennes méthodes reposant sur le papier.

• Les élèves sont peu enclins à prendre des notes parce que l’information est facilement accessible sur Internet (ou dans les manuels).

• Dans le travail en équipe, on compte sur les autres pour nous dépanner, la messagerie instantanée et le transfert de fichiers en ligne facilitant l’entraide (ou le harcèlement) à partir de la maison.

• Les réseaux sociaux, dynamisés par la messagerie instantanée, rendent l’agenda papier inutile aux yeux des élèves : il suffit de demander (ou de rappeler) à la communauté les événements importants dans les jours à venir.

Encore une fois, je devrai valider mes hypothèses auprès des élèves. L’école recommence bientôt. Ainsi que je le disais dans le billet précédent, c’est fou ce qu’on apprend à enseigner.


Par ricochet :

Techniques de mémorisation

La pensée complexe et l’apprentissage

Les difficultés de synthèse au primaire

La puissance de la collectivité

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3 réponses

  • Le questionnement est intéressant, mais il faudrait disposer d’une vrai comparaison par rapport à avant.
    Est-ce que vraiment on utilisait plus l’agenda ou prenait-on plus de notes ?

  • Tu as probablement raison en ce qui concerne les notes, Lyonel. Il est vrai que je suis d’une autre génération. De toute façon, recopier des notes est une perte de temps quand c’est fait bêtement.

    Pour ce qui est de l’agenda, toutefois, il y a définitivement une baisse observable de l’utilisation de l’agenda depuis les quinze ans que je suis à l’école. Ça coïncide en quelque sorte avec la prolifération des TIC. Mais il faut savoir que notre programme incluait un cours de méthode qui enseignait l’utilisation de l’agenda.



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