Relief...contre la planéité

Avant les médias, il y avait une limite physique à l’espace qu’une personne pouvait occuper toute seule. (Andy Warhol)

Il est d’ores et déjà admis que les nouvelles technologies de la communication ont démocratisé les médias. Quelques écoles sautent sur l’occasion en créant un journal en ligne (The Sun-Sentinel : High school newspapers join online trend). The Chronicle de l’école Coral Springs en est un bon exemple. Une excellente manière, il me semble, de donner un sens à l’apprentissage, de valoriser l’écriture et la citoyenneté. L’exercice serait plus valable encore si le journal ne s’intéressait pas seulement à l’école, mais à la communauté. Particulièrement en région, là où les petites municipalités sont mal desservies par les médias traditionnels.

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Ma communauté est d’autant plus mienne que j’admets qu’elle n’a pas à être plus qu’une parmi d’autres.
(Marcel Gauchet)

Quelques mots seulement pour rendre hommage à Patrick Giroux, professeur à l’UQAC, qui innove dans la préparation des futurs maîtres en invitant des élèves à donner leur version de l’enseignement-apprentissage. Patrick donne ses premières impressions de l’expérience avec Félix et Michaël dans deux billets, ‘Retour rapide sur une expérience pédagogique’ et Les blogues permettent de continuer à apprendre en dehors de l’école. On notera que Félix blogue beaucoup moins depuis qu’il s’adonne aux microblogues.

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Au bout du fossé la culbute. (Proverbe français)

Je savais que la puberté apparaît beaucoup plus tôt qu’anciennement. Au Québec, la moyenne d’âge des filles pubères est de 12,7 ans. Lors d’une conférence du Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement (CQJDC), Diane Marcotte, professeure à l’UQAM, me fait réaliser que l’écart entre la puberté et le mariage chez nous s’est considérablement creusé durant le siècle dernier. Au début du XXe siècle, la puberté n’apparaissait chez les filles que vers les 16 ans, très peu de temps avant le mariage. Par conséquent, je me demande si l’attente entre la puberté et la vie de couple dans notre société ne contribue pas aussi au phénomène d’hypersexualisation.

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Agir, c’est se protéger. (Françoise Giroud)

Beaucoup de jeunes ont la curieuse impression que leurs facéties dans le cyberespace se volatilisent d’elles-mêmes. Ils sont tout surpris d’apprendre que tout transige par des serveurs qui stockent l’information pour une durée variable. À cet avertissement, les rires jaunes et les regards en coin que s’échangent mes élèves, principalement les filles, en dit long. La Toile, comme le sexe, pullule de risques pour qui fait fi des précautions. La loi de la nature fait que les prédateurs s’attaquent aux plus faibles, en l’occurrence les ignorants.

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Ce qu’on garde pour soi, le mal comme le bien, ne risque pas d’être mal jugé. (Sophocle)

Il est tentant pour les administrateurs scolaires de recourir à la capacité des nouvelles technologies de traiter les données pour comptabiliser le parcours scolaire des élèves et ainsi tenter de donner sens à l’ensemble de l’activité scolaire. Autant que cela puisse s’avérer utile, on ne saurait réduire l’éducation à une question de statistiques. Cela ne retient certainement pas l’industrie de faire miroiter les avantages d’analyser les résultats des élèves au fil des ans (eSchool News : Technology key to analyzing assessment data). Pauvre lui, qui finira bien ficelé.

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Le corps est le produit de l’esprit sain.
(George Bernard Shaw)

Sous l’angle de l’environnement d’apprentissage, il appert que la multitude d’activités et de distractions qu’offre la vie moderne a un effet sur la performance scolaire. Seulement au regard de la santé, une étude de l’Université du Minnesota établit un lien entre les résultats académiques et le manque de sommeil, l’excès de temps à l’écran, le stress, le jeu, l’alcool et la cigarette (EurekAlert! : U of Minnesota study is the first to show direct link between health-related behaviors and grades).

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Conquérir sa joie vaut mieux que de s’abandonner à sa tristesse. (André Gide)

Dans une économie du savoir, l’absence de scolarité finit par coûter cher, tant à l’individu qu’à la société. L’économiste Pierre Fortin, professeur à l’UQAM, évalue la note totale à un demi-million de dollars pour chaque décrocheur qui n’obtient pas un diplôme d’étude secondaire (Le Soleil : Un décrocheur coûte 500 000$). Sur toute une vie, la perte de revenu pour le trésor public s’élève à plus de 150 000 $. En multipliant le manque à gagner annuel par le nombre de Québécois sans diplôme (640 000), on dépasse facilement le milliard de dollars.

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Les inspirés, chose bizarre, méconnaissent l’inspiration. (Victor Hugo)

Je crois savoir que le logiciel d’idéation Inspiration est assez répandu dans les écoles du Québec. C’est le cas, du moins, dans ma commission scolaire. Devant l’assaut du Web 2.0 et de ses applications gratuites, dont les déboires actuels ne constituent à mon avis qu’un raté évolutif, Inspiration n’avait guère le choix que de s’y tailler une place. C’est par l’entremise de Florence Meichel que je découvre Webspiration, un service de mind mapping qui s’ajoute à une liste déjà impressionnante.

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Universités. C’est une industrie qui sert à alimenter le marché commun de la pensée de la nation.
(Jean-Jules Richard)

J’aime bien le rapport annuel du Globe and Mail sur les universités canadiennes dont l’édition 2009 paraît aujourd’hui. Contrairement aux palmarès des écoles secondaires au Québec, les projecteurs ne sont pas braqués sur la performance des étudiants, mais sur les multiples facettes de la vie universitaire, dans l’optique que l’éducation ne se fait pas uniquement dans la classe. En feuilletant le volumineux dossier, plusieurs articles retiennent mon attention.

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Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes. (Karl Marx)

Certains commentaires sont des assommoirs. Je pense même cette peur du démenti retient bon nombre de gens de participer aux médias sociaux, du coup barrant l’apport socioconstructiviste. En cela, ils ne diffèrent guère des auditeurs dans les assemblées. Je soupçonne que la i-génération, moins inhibée à cet égard, apprend autrement, et plus rapidement que les générations précédentes. Toujours est-il qu’un commentaire sur la pertinence des portatifs dans la classe m’a complètement sidéré. Le fait qu’il provienne d’un blogueur influent m’oblige à répliquer.

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