Pourquoi on devrait abolir les notes

EdgeStuck13Grade.jpgLe mot liberté ne peut pas être chanté sur la même note par tout le monde. (André Mathieu)

L’école, trop souvent, accorde plus d’importance à l’évaluation qu’à l’apprentissage. Cela équivaut à mettre la charrue devant les boeufs. L’incohérence est si répandue qu’elle conditionne la pensée des élèves et des parents, voire même de la ministre. Les enseignants ne font guère mieux; encore cette semaine, j’ai dû intervenir en réunion pour reprendre une enseignante qui affirmait que l’évaluation et les notes constituaient les fondements de la pédagogie, rien de moins. C’est curieux, tout de même, ces gens qui oublient comme on apprend avant et après l’école, sans le fer de la note.

Le cas de la Finlande, où les élèves réussissent mieux que partout ailleurs sans évaluation formelle avant la neuvième année, témoigne de l’inutilité des notes. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’y évalue pas les élèves, loin de là, mais l’évaluation informelle, quand elle est descriptive, procure plus d’information et oblige l’élève à une pensée analytique.

La motivation par la peur ne mène pas seulement à des connaissances éphémères, mais aliène le lien naturel à l’apprentissage. Que de dommages, à la longue, par tous ces enseignants qui tyrannisent les élèves avec les notes. Il y assez du MELS, des commissions scolaires et des parents qui en usent sans que les enseignants en rajoutent. L’inaptitude de ceux qui ne savent pas motiver les élèves autrement entache toute l’école.

Je veux recueillir dans ce billet des ressources et des raisons qui dénoncent le recours aux notes à des fins d’évaluation, à commencer par des articles tirés de mes archives :

Je termine avec une simple représentation graphique des raisons pour abolir les notes au primaire et au secondaire. Je souligne, au passage, les excellents travaux d’Alfie Kohn, l’auteur de plusieurs livres et articles, notamment Punished bu Rewards et From Degrading to De-Grading (The Bamboo Project : De-Grading the Workplace). Cliquez sur l’image pour un agrandissement, sur le lien qui suit pour une fenêtre contextuelle , ou téléchargez la version PDF.


RaisonsAbolirNotesSmall.jpg


(Image thématique : Stuck in the 13th Grade, par Corey Edge)


Par ricochet :
Le stress des examens
Évaluation élitiste
Bulletins scolaires : chiffres, lettres ou descriptions ?
Au diable les examens !
Moins d’examens, plus d’éducation
La revendication des notes : A pour agressivité
La quête numérique de l’évaluation
Moderniser l’évaluation / ‘visualiser’ la pensée
Le renforcement, l’apprentissage et les TIC
Évaluer la progression de l’élève avant la performance
Métacognition : les élèves surestiment les apprentissages
Malade de corrections

Les examens (Jobineries)

Mots clés:

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

9 réponses

  • ‘Il y assez du MELS, des commissions scolaires et des parents qui en usent sans que les enseignants en rajoutent’, surtout que ceux-ci sont sensés avoir plus de sagesse que les autres, selon-moi… non?

  • À ce sujet, je me permets d’attirer l’attention sur le texte de l’historien et pédagogue critique David F. Noble, Giving up Grade (http://activistteacher.blogspot.com/2007/04/giving-up-grade.html ).

  • Thank you for this interesting article.

    A school which doesn’t have teachers or exams was launched in Angers in October 2009. It is the first French school with 3 year program which uses methodologies coming from Finland, from entrepreneurial unit of Jyväskylä University of Applied Sciences.

    This unit in Finland, called Team Academy, was created in 1993 and has grown into an international learning environment offering a new way to learn for both youth and adults.

    Team Academy has won numerous national awards for its innovative entrepreneurship creating methods and tools. Team Academy’s methods are used in many schools and organizations in Finland and abroad (for example in France, Holland, Basque Country, England, and Brazil…) to promote entrepreneurial growth and team-learning.

    So, our school in Angers, called Team Entrepreneur, has two significant differences compared to more traditional schools. 1) Learning is collective; students are learning in teams, whereas in traditional school it is more individual, and 2) students are learning by doing and applying theories into action, so there are no lessons in auditorium.

    We do not have exams as we follow students’ daily work. Results from real life projects and feedback from clients show students development and understanding of different theories. We do have two evaluation sessions, one before Christmas and one before summer. During these sessions we go through collective and individual evaluation. Individual evaluation is concentrating on competencies needed in management, entrepreneurship and real work life and students are evaluated by themselves, by other students, by coaches and by their clients.

    Teachers are replaced by French and Finnish coaches who are familiar with collective learning methods. Coaches are guiding the process, but not by telling what to do. It is students’ challenge to solve different problems together with their team, we do not offer short cuts for them.

    Our goal is to create team entrepreneurs, new generation managers and develop and strenghten local territories.

  • Team Academy definitely seems to be on the right track. As pertains to evaluation, however, I still believe that the two evaluation sessions are for naught, especially if they apply to everyone. We have the same kind of assessment system here in Quebec, and it is wreaking havoc with learning. Aside from the studies put forward in the post above, there is no need to evaluate all students, for it should be obvious to the teacher that some students have acquired the basic knowledge and skills of a course.

  • Bob dit :

    Ce débat permet aux ridigo-psychiques de dénoncer ce qu’ils appellent la gauche : c’est à dire tout ce qui leur déplaôt.

    L’absence de notes au primaire existe en France pour les riches – en école privée.
    Ex. École de Crolly.

    Débat pourri.



Laisser un commentaire à C.-A. Bachand

*