L'autoévaluation pour améliorer l'école


DaviesIntrospection1.jpgPour s’améliorer, il faut changer. Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent. (Winston Churchill)

En matière d’évaluation, l’école est ce cordonnier mal chaussé. Seulement au regard des élèves, l’évaluation est un fiasco quand on mesure la manière dont elle l’utilise pour les dompter plutôt que de les soutenir; sans compter que les examens gâchent le plaisir d’apprendre (BBC : Tests make science dull – Ofsted). Au-delà de l’élève, je reste fasciné de l’absence d’évaluation, tant pour les enseignants que l’école. Sur ce plan, je crois que rien ne vaut l’autoévaluation, une introspection de sa pratique, assisté de ses pairs, suivi d’une analyse de moyens pour améliorer certains aspects.

Nous sommes naturellement portés à l’autoévaluation, bien sûr, mais moins à l’autoconstruction. Je vois trop d’enseignants répéter les mêmes gestes et rejeter le blâme sur les élèves, les parents, le système scolaire ou la société tout entière.

Les écoles aussi ont beaucoup à gagner de l’autoévaluation. Pour Ofsted, l’agence britannique chargée de l’évaluation, elle s’avère un élément crucial et efficace de l’amélioration des écoles, et particulièrement les écoles à faible taux de réussite (BBC : Self-knowledge ‘improves schools’).

Voilà, il me semble, un moyen beaucoup plus simple d’améliorer les écoles que la lourdeur administrative « des mesures requises pour permettre l’atteinte des objectifs et des cibles qui auront été préalablement établis dans le cadre de sa planification stratégique » sous-entendue dans le projet de loi 88 de la ministre Courchesne.


(Image thématique : Introspection, par Michael C. Davies)


Par ricochet :

La nouvelle imputabilité de l’évaluation

Une grille d’évaluation de l’enseignant


L’un va « s’assurer » de la qualité des services éducatifs, les deux autres vont y « veiller » (Blogue du RAEQ)

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

2 réponses

  • «Sur ce plan, je crois que rien ne vaut l’autoévaluation, une introspection de sa pratique, assisté de ses pairs, suivi d’une analyse de moyens pour améliorer certains aspects.»

    Ici je me dois de jeter un pavé dans la mare : l’autoévaluation de ses pratiques, j’y crois dur comme fer et ça devrait être valorisé… Là où je vois un gros bémol, c’est quand tu parles de le faire avec l’assistance de ses pairs ! Ici, l’extrême importance de bien choisir ses pairs est un élément salutaire, pour ne pas dire garant de sa propre survie. Car il n’y a rien comme certains pairs pour vous détruire par des racontars, des rumeurs, des ragots de personnes jalouses et autres « dangers » de ce genre qui vont « mémérer » dans certains bureaux où ces personnes sont écoutées, en plus!… Il faut être conscient que cela existe dans toute organisation avant de trop s’ouvrir personnellement.

    C’est extrêmement dommage, mais ça fait partie de la réalité de bien des milieux de travail, en éducation comme dans d’autres domaines.

    Note importante : si des personnes lisent ici et se sentent visées, faites votre examen de conscience ! Je n’ai voulu viser personne dans aucun lieu particulier. Simplement souligner un triste travers de l’humain, point final. N’y voyez donc aucune autre allusion, merci !

  • Je comprends ta réserve, Sylvain. La situation des statuts précaires en particulier fait en sorte que les écoles sont devenues une vraie jungle.

    Personnellement, je crois que l’autoévaluation est d’abord une affaire personnelle. L’avis des pairs est utile en ce qu’il peut alimenter cette réflexion.

    Par ailleurs, l’autoévaluation doit être institutionnalisée et apprivoisée avant qu’on puisse y recourir collectivement. Ce n’est pas demain la veille!



Laisser un commentaire

*