Choisir une école en ligne


BloemeShopping.jpgUn oeil suffit au marchand, cent yeux ne suffisent pas à l’acheteur. (Proverbe arabe)

Les parents ont des préoccupations éducatives plus simples que les pédagogues. Leur sollicitude parentale les contraint généralement à des considérations essentielles comme la sécurité, les relations sociales et la réussite. D’autre part, les habitudes de consommation ont concrétisé la volonté de choisir. Ce besoin de choisir n’est pas étranger à l’exode des écoles publiques au profit des écoles privées, tout comme le refus de l’obscurantisme des premières à leur endroit. On ne doit pas s’étonner, par conséquent, de la popularité du palmarès de L’actualité.

Le bulletin des écoles secondaires de L’actualité, malgré ses nombreuses lacunes, a au moins le mérite de secouer le milieu de l’éducation. Nul doute qu’il a aiguillonné plusieurs écoles; par ailleurs, les pierres jetées au palmarès ont sans doute contribué à améliorer les résultats. Peu importe, on ne réussira pas à défaire l’aura de certitude que nos sociétés attribuent aux statistiques et aux chiffres, un phénomène dont les écoles sont complices. La récente décision de la ministre de l’Éducation d’obliger les résultats scolaires en pourcentages s’inscrit dans ce courant. L’incohérence de la décision, pourtant flagrante, n’a pas même causé un froncement de sourcil général. On me permettra de douter, après cela, de la volonté du public de participer aux élections scolaires.

Les nouvelles technologies continuent d’évoluer pour répondre aux besoins des parents. L’actualité, par exemple, offre maintenant un outil de comparaison des écoles secondaires du Québec. Ce n’est qu’un début à en juger par des services tels que education.com, GreatSchools et SchoolMatters qui proposent de faciliter la tâche des parents dans le choix d’une école (The Wall Street Journal : Grading Neighborhood Schools). Le mouvement vers l’accès à l’information semble irréversible. Les écoles gagneraient à faire preuve de transparence plutôt que de se prêter au jeu de la spéculation.

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À défaut d’investir dans le réseau des écoles publiques pour remédier aux disparités locales, nous n’avons d’autre choix, pour le bien des élèves, que de faciliter le choix de l’école. Ce palliatif occasionnera un casse-tête organisationnel, certes, mais qui assure une dynamique nécessaire à l’évolution des systèmes. On trouvera toujours des arguments pour défendre l’immobilisme, comme c’est le cas dans le débat entourant le maintien des commissions scolaires. La vraie question est de savoir si ces institutions transcendent le changement. Si elles doivent subsister dans cinquante ans, elles méritent d’être préservées; sinon, devançons la vague avant qu’elle déferle.


(Image thématique : Shopping, par Ronald de Bloeme)


Par ricochet :

Le grand mensonge du marketing scolaire

Palmarès des écoles anglaises

Bulletin 2005 des universités canadiennes

La commercialisation de la réussite scolaire

À l’horizon : l’éducation par les données

Affranchir les écoles

L’agonie des commissions scolaires

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