Relief...contre la planéité

Le salut est gratuit, mais l’apprentissage exigera votre existence toute entière. (Dietrich Bonhoeffer)

Quelques nouvelles concernant l’apprentissage ont capté mon attention ce matin. D’abord, cette étude qui révèle que les connections neuronales persistent au-delà de l’oubli, une caractéristique qui facilite le réapprentissage (Max Planck Society : Forgotten but not gone – how the brain takes care of things). Le résumé de l’étude présente une bonne description de la manière dont de nouvelles connaissances sont formées, une description qui s’apparente à la théorie constructiviste.

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Il n’y a pas de mauvaise route, il n’y a que des mauvaises rencontres. (Patrice Leconte)

L’intérêt d’une étude ne réside pas toujours dans la prémisse principale. On trouve souvent dans les détails des découvertes plus utiles. Ainsi, on ne s’étonnera outre mesure d’une étude qui révèle que les réunions en personne portent moins à confusion que la vidéoconférence (Informs : Videoconferencing More Confusing for Decision Makers than Face-to-Face Meeting). Ce qui a capté mon attention, cependant, est cette autre révélation selon laquelle les participants ne traitent pas l’information de la même manière : les utilisateurs de la vidéoconférence « sont plus influencés par l’amabilité de l’interlocuteur que par la qualité de son argumentation, tandis que l’inverse est vrai pour les participants présents en personne. »

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Être adulte c’est avoir pardonné à ses parents.
(Johann Wolfgang von Goethe)

Quelle belle initiative, malgré ses vingt ans, que celle de l’École des parents de la Commission scolaire des Navigateurs. Le Soleil y consacre aujourd’hui deux articles : Les parents sur les bancs d’école et L’École des parents: une étincelle dans le parcours parental. Les nouvelles technologies de l’information ne semblent pas avoir atténué le besoin des parents de se rapprocher de l’école, et c’est tant mieux, dans la mesure également où celle-ci s’avère un lieu de rencontre communautaire.

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Mobilité et stabilité ne sont pas antinomiques : un cycliste n’est stable sur sa bicyclette qu’en avançant. (Jacques Chirac)

En matière d’apprentissage, le portatif est à l’ordinateur de bureau ce que le livre de poche est à la murale. Il n’y a pas si longtemps, on qualifiait de dinosaures les professeurs qui s’accrochaient à leurs manuels. Aujourd’hui, ce sont ceux qui mènent les élèves au laboratoire d’informatique pour apprivoiser une activité. Les détracteurs des technologies mobiles en classe peuvent continuer à ériger leurs palissades, ils ne font que s’isoler un peu plus du monde, comme dans un mouroir. Et que dire de l’incohérence des écoles qui dotent les élèves d’un portatif pour ensuite les emmurer dans une classe.

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Notre tort à chacun n’est pas de nous croire seul, mais de nous estimer unique. (Albert Brie)

Sur la question de l’estime de soi, le balancier semble élever un peu trop l’enfant, peu importe sa condition. Le penchant a certainement contribué au couronnement des enfants-rois. Pas étonnant, donc, qu’on veuille remettre les pendules à l’heure. Forts de la recherche, les psychologues conviennent aujourd’hui que les compliments créent chez l’enfant une fausse illusion de ses capacités (Globe and Mail : Want to build your child’s self-esteem?). Les spécialistes recommandent de valoriser l’effort plutôt que la performance.

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La raison : l’ordre dans les pensées choisies.
(Jules Renard)

Je suis constamment ébahi de l’incommensurable abîme qui sépare l’intelligence humaine du comportement animal. Il suffit d’arrêter de courir quelques instants et contempler l’immensité de nos réalisations, bonnes ou mauvaises, pour en saisir toute l’étendue. L’instrument de cette domination est principalement son cerveau, dont la complexité commence à montrer ses secrets. Il appert, au constat de tant de diversité, que la pensée ne saurait se restreindre à un seul modus operandi.

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Copier sur un seul, c’est du plagiat. Copier sur deux, c’est de la recherche. (Wilson Mizner)

La quasi unanimité des professeurs à décrier le copier-coller et à pointer du doigt les nouvelles technologies de l’information porte à croire que son rejet systématique relève davantage de la pensée de groupe que d’une réflexion sur le phénomène. Je l’ai constaté maintes fois au refus des professeurs d’en discuter. Le copier-coller n’est pas d’emblée un signe de fausseté ou de paresse intellectuelle, quoique cela ne soit pas exclu; il s’inscrit souvent dans un processus de synthèse où l’auteur pèche par négligence, voire par ignorance. Dans la plupart des cas, en situation d’apprentissage, cela ne justifie pas le rejet total du travail.

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Il a décroché tous les miroirs, pour ne pas trop réfléchir. (Vincent Roca)

Le Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA) publiait récemment un rapport de données sur de décrochage scolaire au pays, rapport encourageant au constat d’une certaine amélioration (CCA : De bonnes nouvelles : Les taux de décrochage scolaire diminuent au Canada). Le rapport est particulièrement intéressant en dernière partie, alors qu’il élargit le sujet au regard de l’approche scandinave. Par ailleurs, il comprend quelques statistiques sur le Québec qui méritent notre attention.

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Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux. (Karl Marx)

J’assiste au Symposium 2008 (PDF) de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ) qui relève de l’Institut de la statistique du Québec. La troisième série de présentations sur le thème de la déviance et de la régulation du comportement m’intéresse particulièrement, car le sujet aujourd’hui accapare considérablement les éducateurs. Des trois recherches au programme, ma curiosité surtout a été piquée par celle de Jean Séguin (PDF) du département de psychiatrie de l’Université de Montréal, lequel s’est penché sur le « développement conjoint d’habiletés cognitives et de régulation de comportement. »

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L’évolution, c’est la raison du plus fort. (Jacques Godbout)

Je m’émerveille souvent du gribouillage et du coloriage des élèves, notamment dans leur agenda. Leurs arabesques ressemblent à un irrésistible débordement de créativité, un besoin d’exploration artistique cultivé durant l’enfance, mais soudainement asphyxié au secondaire. Plusieurs s’y adonnent même durant mes cours. Amoureux d’art, je m’empresse de les féliciter; suspicieux de ma sincérité, ils abandonnent momentanément leur élan décoratif, laissant tomber leurs crayons et souriant d’un air gêné et malheureusement coupable. J’ai alors le sentiment que quelque chose de beau est déjà flétri.

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