Qu'est-ce qui fait un bon professeur?

KleeStarTeachesBending.jpgLe professeur a réussi au moment où son élève devient original.
(Lane Cooper)

La science aimerait bien réduire l’enseignement à des règles universelles. Cela ne se produira pas, car l’Homme est essentiellement unique, donc divergent. Quoique les statistiques, les normes et la tyrannie du plus grand nombre guident les systèmes, elles ne font rien pour les individus. Ainsi, l’éducation est multidimensionnelle, poursuivant l’harmonie de la science et l’art, la tête et le coeur, le tout et le moi. Dans ce creuset, qu’est-ce donc alors qu’un bon enseignant?

Mike Baker tente de répondre à la question à la lumière des témoignages des élèves dans le cadre des Teaching Awards décernés aux meilleurs enseignants du Royaume-Uni (BBC : Let the pupils rate their teachers). Après avoir sillonné les écoles du pays et interrogé des centaines d’élèves, Baker en arrive à cibler quelques qualités qui distinguent les as de la classe (cliquez sur l’image pour un agrandissement).

    QualitesBonProfSmall.jpg

Peut-être, après tout, vaut-il mieux examiner la question à travers la lorgnette des élèves. On remarquera, de ce point de vue, que l’intelligence est plus émotionnelle que cognitive. Les enfants, après tout, n’ont rien perdu de leur naturel.

Mise à jour, 24 novembre 2007 | Sur le même sujet, voir aussi l’excellente synthèse faite par Mario (Mario tout de go : Qu’est-ce qu’un bon prof?), ainsi que la réflexion plus personnelle de Patrick (PédagoTIC… : Qu’est-ce qu’un bon prof?)

Mise à jour, 24 juillet 2010 | Une étude de l’Université d’Hertfordshire indique que l’habileté d’un professeur à divertir les étudiants constitue un facteur d’apprentissage et de motivation à la présence en classe (AlphaGalileo: Entertain to Educate!).

Mise à jour, 22 août 2010 | Philippe Watrelot, professeur à l’IUMF de Paris et président du CRAP-Cahiers Pédagogiques, signe un excellent billet dans lequel il fait sa propre réflexion des caractéristiques d’un bon prof, en s’inspirant de plusieurs sources (Chronique éducation : Qu’est-ce qu’un bon prof?).

Mise à jour, 22 août 2010 | Pour une synthèse plus complète de ce qui constitue un bon prof, je vous invite à consulter cet autre billet : Les caractéristiques d’un bon professeur.

Mise à jour, 25 septembre 2010 | Au tour de Clermont Gauthier de nous décrire les qualités d’un bon professeur, mais au travers la lorgnette de l’enseignement explicite (Sciences Humaines : Qu’est-ce qu’un bon prof?).


(Image thématique : This Star Teaches Bending, par Paul Klee)


Par ricochet :
Les caractéristiques d’un bon professeur
Qualités d’un professeur qui motive les élèves
Qu’est-ce qu’un professeur? (selon Teemu Arina)
Les neurosciences et la joie d’apprendre
Neurosciences, cognition et affectivité
En apprentissage, l’émotion l’emporte sur la raison

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35 réponses

  • François écrit plus haut : l’Homme est essentiellement unique, donc divergent ; je rajouterai qu’en plus, l’Homme est composé de femmes et d’hommes. En effet, voilà ce que semble avoir constaté l’enseignante X, ces derniers jours, avec ses élèves de secondaire II, qu’elle avait aussi eu l’année scolaire dernière.

    L’année dernière, toutes et tous jacassaient continuellement, alors que cette année, les filles sont devenues sages comme des images : bref, elles sont preque devenues « des femmes » ; par contre, plusieurs des gars sont encore des « enfants », constamment en train de bavasser et de se chamailler amicalement comme celui, qui, hier, a essayé d’emprisonner son copain dans le coin de la classe avec les pattes d’une table, bureau qu’il brandissait, toutes pattes devant, et tout en rigolant avec une joie de vivre bien sentie et des grognements, assortis…

    Maintenant, je comprends mieux pourquoi l’enseignante X m’avait répondu qu’elle n’avait plus de voix, à cause des gars, ce que j’avais initialement perçu comme sexiste… Voilà donc un cas réel, dans lequel « l’enseignement différencié » est lourd à gérer ; et, voilà donc, ce qui m’amène à me poser la question suivante : est-ce qu’au premier cycle du secondaire, il serait bénifique de séparer les gars des filles, du moins dans certains cours ?

  • Une question sans lien avec le contenu du billet, quel logiciel utilisez-vous pour faire ces résumés visuel très intéressants?

  • Cas troublant, Joseph. Je crois qu’il existe des situations où il est surhumain d’enseigner. Je suis persuadé, cependant, qu’avec un peu d’analyse et de soutien, elle réussira à améliorer la situation dans la classe.

    Pour répondre à la question de Patrick, le schéma a été réalisé à l’aide de NovaMind.

  • Tout ce qui a été dit me semble si important !
    Je ne suis pas en accord avec l’ordre donné, mais c’est peu en soi.
    Sachez-vous vous tenir à tout cet humour, chaleur et écoute ? Alors chapeau car il y a des cas si sombres et à rassurer en quelque sens !
    Bonne soirée, t.rez

  • Nico (od1.fr/blog) dit :

    Pour le journal de notre lycée, nous avions eu l’idée de distribuer un questionnaire aux étudiants pour qu’ils élisent leurs trois profs préférés.
    Scandale !!!
    Les professeurs se sont tellement offusqués que nous n’avons pas publié les résultats.
    Chose surprenante : celle qui aurait été élue meilleure prof était une des plus militante contre notre projet.
    Je suis pourtant convaincu que l’avis des élèves pourrait éclairer bien des enseignants, la preuve en est par cette étude.

    Un ancien lycée français.

    • Yvon Rouillard dit :

      Plusieurs réponses pourraient expliquer la réticence des enseignants devant une telle initiative. Pour ma part, je vous dirais qu’il y peut y avoir une certaine crainte de donner l’illusion d’un certain pouvoir discrétionnaire aux étudiants. Je constate que, pour plusieurs étudiants, le fait de se prononcer sur la qualité d’un professeur ou d’un cours, leur donne l’illusion d’un pouvoir, ce qui est malsain. Je suis d’accord avec l’idée que les élèves se prononcent sur leurs professeurs et leurs cours, mais il faut se montrer prudent avec une certaine version que cela sous-tend.

  • « Chose surprenante » dit Nico.

    La chose ne m’étonne à peu près pas. Tout simplement parce que « les raisons » de s’opposer au projet étaient sans doute des raisons « morales ». Probablement qu’elle se serait opposée avec autant de vigueur à une « catégorisation » des élèves. Je connais d’excellents enseignants, adorés par les élèves, qui se font un point d’honneur DE NE PAS DISTRIBUER des certificats pour les « bons » élèves à la fin de l’année scolaire. Pour eux, TOUS les élèves sont méritants.

  • Nico (od1.fr/blog) dit :

    Il est vrai que l’intitulé du questionnaire n’était pas très constructif et avec le recul je ne l’aurais pas formulé ainsi, car en effet cela revient a catégoriser.

    Néanmoins cette prof (et les autres) s’opposaient à se voir noter comme des élèves par des élèves.
    D’après moi il s’agissait plus de la crainte d’être remis en question par des élèves soit disant non aptes à discerner que d’un principe moral s’opposant à une catégorisation.

  • Pour Nico,

    Il n’est pas facile d’être évalué par les élèves. Pour certains enseingants, ce peut être une rude épreuve.

    Moi-même, j’ai déjà fait cette expérience à plusieurs reprises.

    D’abord à l’université. J’ai enseigné dans une université où l’évaluation par les étudiants était obligatoire. Les premières fois c’est très stressant. Surtout lorsque l’on est jeune prof et qu’on a pas encore acquis une très grande assurance professionnelle.

    J’en ai églament fait l’expérience pendant quelques années en début de carrière au secondaire. Je me soumettais volontairement à une évaluation par mes élèves à l’aide d’un questionnaire anonyme.

    Je m’en sortais plutôt bien dans les deux cas. Mais il demeure que l’exercice reste quelquefois difficile. On s’expose énormément lors d’un tel exercice. Il faut une confiance en soi solide pour faire la part des choses.

    Par ailleurs, consulter les élèves sur les qualités d’un bon enseignant est très différent de les consulter dans le but de faire un palmarès. Dans le premier cas, on crée un type idéal pur duquel il est peut-être possible de tirer quelque chose dans une perspective de développement professionnel. Dans le second cas, ma foi, ça me paraît futile.

  • Ce qui est très paradoxal dans tout cela est le fait que les enseignants passent leur temps à évaluer les élèves. Mais quand vient leur tour (que ce soit par leur patron ou les élèves), le stress les gagne et ils font de l’urticaire.
    N’est-ce pas là le signe indéniable qu’on devrait proscrire l’évaluation-jugement-final?
    Pourquoi fait-on aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent???

    Ah! si seulement les enseignants se foutaient d’évaluer les élèves, ces derniers commenceraient peut-être à avoir du plaisir à apprendre…

  • Nico (od1.fr/blog) dit :

    :)
    J’ai lu et j’acquiesce. Merci pour ces réponses !

  • M. Jobin, je trouve également étrange la réaction des enseignants, mais pas pour les mêmes raisons que vous. Voyez-vous, la plupart des enseignants ont entre 17 et 20 années de scolarité. Voire plus dans certains cas. Pendant toutes ces années ils ont été évalués au plan scolaire. Ils en ont l’habitude. Ce n’est pas un problème.

    C’est en cela que le très grand stress vécu par les enseignants au moment où ils sont évalués par les élèves devient source de questionnement à mon sens.

    Je ne me suis jamais vraiment penché sur cette question. Par contre, si j’avais une hypothèse explicative à émettre sur la base de mon expérience, c’est que ce stress vient du fait que ces exercices exposent les enseignants à des attaquent personnelles et professionnelles, quelque fois devant public, d’une grande virulence lorsque cela se produit. Il faut avoir la « couenne » dure pour encaisser, même si cela ne se produit pas souvent. Il y a des moments où la chose tourne au règlement de compte et où l’objectif est la mise à mort professionnelle.

    Je sais que certains élèves vivent du stress face aux évaluations. Mais dans la presque totalité des cas, il s’agit davantage d’une disposition psychologique personnelle qui n’a rien à voir avec le fait objectif d’être exposé à une agression.

    Quant à l’évaluation des enseignants par leur patron, ma foi, je trouve votre comparaison un peu naïve. Il y aurait bien des choses à dire à ce sujet. Je me contenterai de vous rappeler que tous les enseignants sont supposés avoir été évalués par leurs patrons avant d’avoir obtenu leur permanence. Du temps où il y avait une période probatoire pour l’obtention du brevet permanent, cette période devait correspondre à l’équivalent de deux années de travail à temps plein. C’est encore pire aujourd’hui. Vous pouvez enseigner plusieurs années avant d’avoir une permanence.

    Les choses ne sont jamais aussi simple qu’elles le paraissent.

  • Dans l’ensemble, je partage l’avis de Gilles sur l’évaluation. Je crois également que les enseignants ont grandement besoin du feedback des élèves. Il y a certainement une façon de faire qui ne tourne pas au règlement de compte.

    D’un autre côté, il faut reconnaître la démesure entre un élève qui se fait évaluer par une dizaine d’enseignants formés à l’évaluation objective et professionnelle (oui, j’entends vos objections) et un professeur qui se fait évaluer par environ deux cents élèves.

  • David Lemor dit :

    En tant que jeune étudiant en enseignement venant de terminer ma première session d’université, j’ai constaté à quel point la  »mise à mort professionnelle » est l’objectifs de certains lors des évaluations. Ces futurs enseignantsne voyaient pas leur professeur comme une être humain dévoué,mais comme l’autorité enfin à leur merci.

    Peu de gens sont assez objectifs pour évaluer une personne qu’ils n’apprécient pas en tant qu’individu.

    J’ai trouvé triste de voir de futurs enseignants éprouver du plaisir à descendre quelqu’un.

    L’accueil des différences et la reconnaissances des forces et faiblesses ne semblent pas être des choses naturelles, mais qui s’apprennent dans un quelconque cours.

  • Hélène Naud dit :

    Et si on se demandait du même coup: Qu’est-ce qu’un bon directeur?

  • Mona LG (étudiante en terminale) dit :

    Si ce n’est par ses élèves, qui peut remettre en cause un professeur? Qui peut lui faire prendre conscience de ses défauts autant que de ses qualités?
    Je ne suis pas prof mais je peux comprendre qu’ils peuvent avoir peur d’être juger à tord par des élèves subjectifs qui régleraient leurs comptes…mais il n’y aura surement pas que des critiques injustes et fausses… Je pense qu’il est essentiel d’avoir des retours sur la qualité de son travail pour justement s’améliorer, et devenir un « bon prof ». Qui est mieux placé que les élèves pour savoir ce qui va ou ne va pas?
    Personnellement j’ai eu une majorité de professeurs « nuls » mais ceux que j’ai adoré, combien de fois ais je voulu les remercier, sans savoir comment le faire… Combien de vocations sont nées de bons professeurs? Au moins la mienne…

  • « Je ne suis pas prof mais je peux comprendre qu’ils peuvent avoir peur d’être juger à tord par des élèves subjectifs qui régleraient leurs comptes… »

    Je suis prof… et je n’ai pas peur de mes élèves et de leurs opinions.

    Bien au contraire, je les sollicite…

    Si chacun fait son boulot comme il doit l’être, avec honnêteté, la critique est un échange nécessaire, point de départ d’une relation de confiance.

  • Je réitère ici, parce qu’à propos, un constat que j’ai déjà fait maintes fois, à savoir qu’il est fascinant de constater comme de supposés spécialistes de l’évaluation (les enseignants) sont à ce point réfractaires à subir la même médecine. S’il m’est permis de généraliser, je dirais que les plus favorables à une évaluation par les élèves sont les bons enseignants, alors que les mauvais poussent les hauts cris. Les premiers en profitent, tandis que les seconds s’enlisent davantage dans le peloton de queue.

  • Je suis un nouveau profeseur dans un nouveau colege en algerie . j’ai quelque dificulté avec quelque éléves . vous savai vous sa !
    les nouveaux éleves qui sont en 2éme anné ont des difuculté en matimathique je ne sais pas comment les aider .
    je vous remerci d’avence.
    SLIMANI ISSAM .
    ALGERIE

  • Je ne suis pas, malheureusement, un expert de l’enseignement des mathématiques. Il existe toutefois une panoplie de ressources en ligne, comme vous le savez déjà.

    Ignorant tout du contexte que vous mentionnez, je ne saurais vous répondre. Peut-être trouverez des solutions en consultant Sésamath ou en fouillant ces signets Delicious.

  • Puis-je vous inviter à consulter cette ressource sur la : didactique des mathématiques ?

  • Ahren dit :

    C’est le monde à l’envers. Les élèves surtout entre 10 – 18 ans dans une classe ne sont pas apte à évaluer leur profs. L’effet de « lynch-mob » (bande d’ados) – bourges ou de la « zone diffiçile » est pareil.

    Les résultats académiques des élèves doivent suffire comme évaluation du prof.

  • Ahren dit :

    Souvenez-vous comment vous étiez à ces ages là – paumés, malmené par les hormones d’ados, le manque de compréhension des conflits familiale, de soi-même..on pourrait détester un prof pour des raisons les plus débiles – il a un gros nez, ou sa voix ou comment il s’habille…etc etc…

    Dans un classe les bons élèves – disciplinés, respectueux – sont 2 sur 20.

    Les echecs scolaires – aujourd’hui- à mon avis ne sont pas imputable aux profs seules

  • Sam dit :

    Hello,

    Je ne suis pas prof ou enseignant, mais je suis instructeur pilote avion en école professionnelle pour les futurs pilotes de ligne. je suis jeune, 24ans, donc faut parfois s’imposer…

    Je bondis sur le sujet que les élèves évaluent les profs:

    En soit ça peut paraitre une certaine idée d’avoir un feedback.

    Par contre il y a quand même un gros gros décalage entre une évaluation faite un par un professionnel, un adulte et une évaluation faite par des ados, dont la maturité d’esprit peut laisser à désirer.

    Personnellement, je trouve cette idée aussi pas du tout pédagogique. C’est mathématique.

    Un prof ou instructeur, va évaluer 20 élèves, et va donner 20 avis différents certes, mais chaque élève aura un seul avis, son propre feedback de son prof.

    Par contre, je me vois mal recevoir par 20 individus différents, 20 avis différents!!! Mais que vais-je faire de tout ça ?!

    « monsieur, vous cours sont incomplets…. » « monsieur vos cours vont trop dans le détail »
    « monsieur, je trouve que vous êtes cool et proche de vos élèves, continuez! »
    « monsieur, je n’aime pas votre attitude, trop proche des élèves… »
    « monsieur, vous faite trop de controls, on n’a pas le temps de réviser… »
    « monsieur, j’ai pas eu le temps de remonter ma moyenne, est-il possible d’avoir pluss de controls ?? »
    ….
    …..

    Bref, honnêtement aucun intérêt quoi.
    En tant qu’Instructeur, j’ai retenu une chose qui m’aide toujours à affronter de nouveaux élèves. « ON NE FAIT JAMAIS L’UNANIMITÉ »
    Faut bien se mettre ça dans la tête.

    Chez nous, chez les pilotes on dit, « il n’y a pas de bons pilotes, il y a de vieux pilotes » en gros l’expérience est importante.

    J’ai envie de dire, « il n’y a pas de bons profs mais de vieux profs ».
    Se donner la peine de s’arranger, de s’améliorer, c’est bien, je le fais aussi, mais voilà, ce qui peut plaire à l’un peut ne pas plaire à l’autre. Dans tous les cas il faut s’améliorer pour soi surtout, pour mieux se sentir =).
    ensuite l’évaluation des élèves concerne leur éducation, leur savoir.
    Mais évaluer un prof, sur quoi ? la façon de faire son métier alors ? ça revient à demander aux élèves, aux ados, « jeunes, pensez-vous que cette personne fait bien son métier » alors que ces jeunes, ne vivent pas dans le monde du travail, n’ont même pas d’expérience en enseignement, en entreprise ou autre…

    Je pense que s’il devait avoir un feedback des élèves puisque certains y tiennent, le moins pire, serait un feedback oral à la limite, par le prof… L’avantage est que les élèves n’iraient pas trop loin non plus dans les commentaires, et c’est un feedback qui resterait un peu sous contrôle par le prof…
    Parce que par écrit sous anonymat… En mettant à la place d’un jeune mal attentionné, la critique sera facile, les attaques personnelles aussi…

    Déjà que les jeunes se mettent à taper, insulter ls profs, allons soyons sérieux, ne dérivons pas une fois de plus!

  • En réponse à Sam… :

    1° Pour un jeune pilote, vous semblez n’accorder qu’un crédit très limité aux jeunes apprenants. L’ado manque parfois de nuance, rarement de maturité…

    2° Que faire avec tout çà ?
    A minima, une synthèse afin de tenter de discerner une tendance.
    Mieux, réfléchir aux fondements de la tendance et oeuvrer pour corriger si il y a lieu.

    3° Le prof peut aussi être évalué sur les mêmes critères que ceux qu’il utilise pour évaluer une copie : pertinence du contenu du cours, adaptation de la forme au public, capacité à mettre en valeur le contenu important, capacité à organiser le contenu et à le relier à l’existant, …

    4° L’oral privilégie l’instantané et donc l’impétuosité potentielle de l’ado ; je préférerai l’écrit qui invite à la réflexion, même sous anonymat : je rappelle qu’on s’intéresse à la tendance de fond, non au cas particulier de chaque évaluation…

  • salembenahmed dit :

    passion , devoument et abnegation sont les conditions de reuissite pour un bon prof

  • Isabelle dit :

    Je viens de terminer mon baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire. Je crois que l’évaluation doit être au service de l’apprentissage d’où l’importance de varier ses outils d’évaluation:analyse de travaux et production, entrevue individuelle, grille d’observation, autoévaluation, évaluation par les pairs, grille d’évaluation descriptive, etc.

    Je ne suis pas daccord avec l’opinion de monsieur Sam. Je crois que si on apprend aux jeunes à exercer leur jugement dans divers contextes, ils seront en mesure de s’évaluer eux-mêmes, leurs pairs et pourquoi pas l’enseignant. Ce sont des habiletés qui s’enseignent et qui sont primoridiales selon moi.

    Lorsque j’effectue une activité ou un nouveau projet avec mes élèves, je leur demande leur appréciation. Avez-vous aimé l’activité? Pourquoi? Trouvez-vous que je vous ai suffisamment guidés? Avez-vous eu suffisamment de ressources à votre disponibilité? Qu’est-ce que vous changeriez?

    Il ne faut jamais sous estimé le jugement et la capacité d’abstraction des jeunes.

  • @Isabelle : Je suis entièrement d’accord avec votre propos. La pensée et le jugement critique ne sont pas des qualités que l’on pétrit et que l’on façonne comme une argile, pour ensuite la voir se figer, mais bien des aptitudes que l’on développe pour la culture de son jardin. Si j’étais directeur d’école, je vous engagerais sur le champ.

  • Patrick (fr) dit :

    Intéressantes ces 3 années de discussion… sans l’avènement des nouvelles technologies, jamais on n’aurait pu maintenir un échange aussi longtemps ! Et merci pour ce blog !

    La fiche pédagogique, que nous utilisons pour définir les séances d’un cours, incorpore une phase d’évaluation : nous sommes en plein dans le cycle de Deming, où la phase ‘Contrôle’ fait (devrait faire) intervenir des retours des apprenants. Cette
    fiche donne le sentiment de maitrise de l’évolution vers une séance parfaite.

    Mais qui n’a jamais fait l’expérience d’une séance qui se déroule parfaitement avec un groupe et qui échoue avec le suivant ?
    C’est pourtant le même individu (bien sûr transformé par la première séance…).
    Et qui n’a jamais eu un sentiment formidable à l’issue d’une séance où tout s’est merveilleusement déroulé ? Un sentiment de mission accomplie…de plénitude…sans comprendre réellement ce qui en a fait le merveilleux…eh oui, ça arrive !

    Une séance ne serait-elle pas le fruit d’une extraordinaire alchimie, dont les composantes multiples, riches, complexes,
    seraient hors de notre portée ? N’y aurait-il que des séances qui sont bien passées ou pas, plutôt que « bon prof » ou « mauvais
    prof » ? (effectivement, le « prof » qui réussi toutes ses séances serait plutôt bon…)

    Alors c’est vrai, certains enseignants semblent « faire l’unanimité » auprès des apprenants, sensibles à un charme (magique?), un style, une attitude, un je ne sais quoi de plus. Ce qu’on appelle peut-être le charisme. La carte heuristique (haut de page) présente en effet des qualités dont on se dit, « mais oui, c’est bien sûr, celle-là, il faut que je l’intègre ! ». Mais
    on a tous en mémoire des professeurs formidables (peut-être pas forcément à l’époque;-)…le temps peut-être rend tout
    beaucoup plus beau…) et si différents les uns des autres ! Et ils n’avaient pas toutes ces qualités ! Mais on se souvient
    de leurs particularités !
    Une équipe pédagogique formée de clones de Mme X et Mr Y (professeurs parfaits) serait-elle si intéressante pour une classe ?

    Et pour paraphraser ce qui a déjà été énoncé plus haut : un « bon prof » ne serait-il pas d’abord une personne qui est « bien
    dans sa peau (d’individu et d’enseignant) », bien dans sa tête et dans sa matière ? Et qui par son attitude de femme et d’homme, sa personnalité propre, son point de vue unique, ses qualités et ses défauts, tout ce qui fait de sa qualité d’être humain, accompagne l’apprenant sur les rives d’un domaine de connaissance afin qu’il se l’approprie ?
    Et quand peut-on dire d’un enseignant qu’il a été bon ou pas ? Bien longtemps après son cours, non ? Et l’a-t’il été pour tous les apprenants ? Probablement pas !

    Et pour conclure sur l’aspect « évaluation ». L’évaluation d’un enseignement par les apprenants, comme le dit Isabelle, fait
    partie intégrante des séances (mais le déroulement lui-même en aura déjà, généralement, fait pressentir les lacunes).

    Et l’évaluation de l’enseignant lui-même est à mon avis stérile (sauf cas extrêmes où l’enseignant n’est pas à sa place ou requiert une aide ponctuelle) : un bon enseignant est le temps d’une séance une forme de magicien qui a su transformer une tâche rebutante en plaisir partagé (au départ c’était « citrouille en carrosse » !). Et le tour ne marche pas à tous les coups (enfin pour ma part). Et même quand il semble avoir bien fonctionné, on n’est quand même pas sûr du résultat final.

    « Un enseignant, c’est comme un cultivateur qui sèmerait un champ, et qui, des années plus tard, apercevrait ci-et-là un bel épi poussé » Dur métier, non ? Mais beau métier, non ?

    • Votre commentaire, Patrick, décrit avec beaucoup de perspicacité toute la difficulté d’identifier ce qui fait un bon enseignant. À dire vrai, il mérite de faire l’objet d’un billet en soi.

      Un bon prof ne saurait se décliner à une simple énumération de caractéristiques, comme Mike Baker s’est évertué à le faire, et encore moins à une carte conceptuelle, comme je l’ai fait. Lesdites caractéristiques ne doivent pas être prises comme une recette à suivre, mais comme un guide général.

      Merci de faire valoir toute la dimension humaine, voire artistique, de l’enseignement. Un beau métier, à n’en pas douter.

  • Nguyen dit :

    Il semble que l’Education Nationale a bien lu votre forum puisque j’ai été suspendu après six semaines de cours car mes exercices étaient trop difficiles et mes notes peu encourageantes. Comme les élèves n’ont pas la moyenne et qu’ils ne sont pas contents (qui le serait?), j’ai été muté ailleurs. Cette fois-ci, je me comporterai de manière plus responsable en m’interdisant les notes en-dessous de 10 et des remarques désobligeantes qui ne feraient que traumatiser ces pauvres enfants puisque, de toute façon, ils n’ont aucun effort à fournir pour passer en classe supérieure.

    On entend souvent que l’école n’est pas là pour sélectionner les élèves. Je suis d’accord dans le principe qui est plus que louable mais la réalité est bien autre. Un bon élève ne fait pas des Maths ou du Latin pour son épanouissement personnel (sinon quelle chance!) mais pour montrer à ses futurs recruteurs qu’il est justement digne de confiance et qu’il est capable d’accomplir toutes les tâches même les plus fastidieuses. Rendre le passage automatique ou le bac plus accessible ne permet pas aux élèves de « prendre plaisir à apprendre » mais simplement à dévaloriser, à juste titre, le niveau des lauréats et les obligés à démarrer la sélection plus tard. Cette apparente facilité déstabilise fatalement tous les jeunes en mal de repères. Après 5 ans dans l’enseignement, je pense même que c’est le but de notre système éducatif qui n’hésite pas à tromper le plus grand nombre d’élèves sur leur avenir (« t’as pas la moyenne mais tout va bien ») afin de laisser une plus grande chance de réussite aux autres mieux renseignés et donc moins chers à s’occuper.
    Ainsi, je prends acte en refusant ma nouvelle affectation qu’il ne m’est pas permis d’aider les enfants dits « en difficultés » (et oui, on ne punit pas forcément par pur méchanceté). Je suis donc radié de la fonction publique et je quitte sans regret cette mascarade honteuse.

    Un article sur mon histoire est donné sur le site : http://www.lepost.fr/article/2010/08/27/2197193_que-faire-pour-remonter-les-moyennes-des-eleves-reponse-virer-le-prof.html , si cela vous intéresse.

  • Il me semble suite aux propos d’Isabelle qu’il y a une différence entre évaluer une activité et évaluer une personne ; il est de notre mission d’encourager le développement de l’esprit critique chez les adolescents, mais je pense qu’ils manqueraient un peu de recul pour que leur évaluation de personnes soit fructueuse.
    En ce qui concerne la difficulté pour un enseignant d’accepter d’être jugé vient aussi de l’absences de critères concrets fiables pour une telle évaluation.
    Une question dans ce contexte : pourquoi est-il trop souvent « tabou » d’oser avouer en salle des profs qu’on a des problèmes avec une classe???

    • F.G. dit :

      Il y a effectivement une différence entre l’évaluation d’une activité et celle d’une personne, quoique ce n’est probablement pas ce que laissait entendre Isabelle. C’est du moins ce que laisse supposer le changement de paragraphe.

      Cela dit, vous avez raison de souligner le manque de recul des adolescents, notamment au regard de la pensée au sein de leurs sous-groupes. Il existe certainement des façons de pallier cette difficulté, du moins en partie.

      Chez nous, dans les écoles secondaires du moins, il n’y a pas cette gêne d’échanger avec ses pairs des problèmes qu’on éprouve avec une classe. J’ignore cependant si la même culture prévaut au primaire.



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