Prochaine cible de la vidéo : la politique

Le Web a débridé les attaques politiques. Sans la retenue éditoriale des médias de masse, biaisés certes, les couteaux volent bas (Time : Fighting Dirty on the Net). Après les blogues, voici que les partis se tournent vers YouTube. Une parodie ridiculisant Madeleine Albright, jugée trop crue pour la télévision, s’est aussitôt retrouvée sur internet. Mais il n’y a pas que les partis politiques pour brandir des vidéos. Des étudiants californiens, mécontents des politiques du gouverneur Schwarzenegger, ont lancé un concours de vidéos pour le dénigrer : Flunk Arnold (Time : Arnold Gets Flunked).

Il n’y a pas que les amateurs pour diffuser sur YouTube. La plupart des pubs des politiciens s’y retrouvent. Déjà, en août, le New York Times titrait The YouTube Election, en référence aux propos injurieux d’un candidat républicain qui se sont retrouvés sur YouTube, l’obligeant à s’excuser. Il n’y a pas si longtemps, une pub (ci-dessous) d’une candidate démocrate qui appuie la recherche sur les cellules souches, mettant en vedette Michael J. Fox, a occupé la tête du palmarès de YouTube (Time : When Politics Goes Viral). Voyez également les trouvailles de Lyonel Kaufmann, plutôt sardoniques, du côté de l’Europe.

Malheureusement, les politiciens semblent utiliser le Web davantage comme instrument de salissage q’outil de projet social. On peut seulement espérer qu’on n’utilisera pas trop la technologie numérique pour trafiquer la vérité comme on le fait déjà pour l’image. Les nouvelles technologies nous ont plongé dans une période de transition ; certains diront évolution. L’ordre établi et le maillage internet se disputent actuellement une sorte de lutte de pouvoir. Je n’ai aucun doute que l’establishment réussira à acheter le changement technologique à court terme. Ainsi, Google (maintenant redevable à des actionnaires) a fait l’acquisition de YouTube. Mais qui sait ce que le long terme nous réserve ?

Mise à jour, 8 novembre 2006 | Les blogueurs américains ont été plus rapides que les médias traditionnels à rapporter des incidents lors des élections de mi-mandat, notamment là où on avait recours à des machines de votation. Ce qui est nouveau, cette fois, c’est que les blogueurs ont utilisé des enregistrements vidéo sur YouTube comme éléments de preuve, ajoutant ainsi plus de crédibilité à leurs efforts de journalisme indépendant (New York Times : Blogs Take Lead in Reporting Polling Problems, With Supporting Evidence on YouTube).


Par ricochet :

L’avantage des études en cinéma

Le texte vs le multimédia

YouTube : la libération des passions


Vidéos parodiques (Un swissroll)

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