L'ordinateur à 100 $ change de nom, de look, et de prix

L’ordinateur à 100 $ n’est plus, du moins pas pour le moment. Le nouveau modèle, baptisé Children’s Machine (CM1), arbore un nouveau design, plus de performance, et passe à 140 $ (Gizmodo : One Laptop Per Child Computer Becomes Children’s Machine 1 ; voir aussi Wikipedia et L’ordinateur à 100$ se trouve un nom). L’idée de juxtaposer Children et Machine ne me sourit guère. Mais enfin, on connaît le penchant des Américains pour les formules peu subtiles.

La majoration du prix de 40 % est, dit-on, temporaire. Les concepteurs prévoient ramener le coût unitaire à 100 $ en 2008. C’est souhaitable, car les pays à qui on destine ces ordinateurs vivotent dans la pauvreté. Pareille augmentation de prix signifie qu’environ 40 % moins d’enfants recevront lesdits ordinateurs. C’est désolant. Devant la baisse anticipée de prix, il est d’ailleurs fort probable que plusieurs gouvernements préfèrent attendre, retardant ainsi l’objectif de 100 $ si celui-ci dépend d’économies de masse. Ce ne sont évidemment que de piteuses considérations au regard de la beauté et de la grandeur du projet.


CM1.jpg



Mise à jour, 30 avril 2007 | Nicolas Negroponte a révélé que le prix du One Laptop per Child (modèle XO) était porté 175 $, mais qu’il gardait espoir de ramener le prix de l’ordinateur à 100 $ éventuellement (Technaute : L’ordinateur à 100$ coûtera 175$). Par la même occasion, il a annoncé que l’ordinateur destiné aux pays en voie de développement fonctionnerait à la fois sur plateforme Linux et Windows (Yahoo! News : ‘$100 laptop’ to cost $175). J’espère que l’entente avec Microsoft n’a pas exigé l’ajout de composantes qui seraient responsables de cette dernière hausse de prix. La coïncidence des deux annonces peut le laisser croire.


Par ricochet :

Un portable à 100 $

Les ordinateurs à la rescousse de la pauvreté


Nicholas Negroponte à «Tedtalks» (Mario tout de go)

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4 réponses

  • Je pense que, dans les pays industrialisés, l’ordinateur à 100$ est également une nécessité pour équiper tous les élèves et véritablement intégrer les technologies à l’école.
    En effet, à partir de là, on peut envisager que l’ordinateur ait notamment les manuels intégrés ainsi que des outils de publication et de communication basiques.
    Il pourrait même être vendu un peu plus cher chez nous (200-300$) pour permettre de maintenir le prix à 100$ ailleurs. Ou comment faire d’une pierre deux coups.

  • Ici :
    http://laptop.media.mit.edu/laptopnews.nsf/2e76a5a80bc36cbf85256cd700545fa5/03d0ab0637293da8852571d60078ae79?OpenDocument
    il est indiqué que Etoys (vive Squeak!) peut rouler sur cette machine. Les enfants pourront donc apprendre aussi à programmer.

    Mais le plus intéressant, sans aucun doute, ce sera la présence (la voix!) de tous ces enfants sur Internet.

  • Je suis d’accord avec Gilles. L’enjeu que représente la présence des enfants sur Internet, leur image, leur voix, me semble tout à fait décisive. Mais aussi la présence de leurs professeurs. On dépasse ainsi l’usage un peu mécanique de certains logiciels d’apprentissage. Même si ceux-ci sont nécessaires, en complément.

  • Je crois savoir que le CM1 ne sera offert qu’aux gouvernements et aux grands organismes. Toutefois, la proposition de Lyonel, à l’effet de le vendre plus cher dans les pays industrialisés de façon à diminuer le prix d’achat dans les pays en voie de développement, mérite considération.

    On a beaucoup parlé de la machine, jusqu’ici. Une fois de plus, Lyonel a raison de souligner les possibilités sur le plan du contenu.

    Je suis emballé, par ailleurs, des deux points soulevés par Gilles. La perspective de voir les enfants du monde s’exprimer et programmer peut bouleverser l’ordre mondial. Il y a là les germes d’une révolution. Surtout quand on sait que dans plusieurs pays les filles n’ont pas accès à l’école.

    Christian a sans doute raison de miser sur le rôle des professeurs pour canaliser l’usage que l’on peut faire de ces ordinateurs à des fins éducatives. Néanmoins, je me suis souvent demandé si le modèle d’éducation occidental convenait à des cultures moins organisées administrativement. Je serais curieux de voir l’usage (et les apprentissages) qu’on ferait dans un milieu où l’éducation se fait plus naturellement, comme dans les sociétés tribales.



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