La formation continue : qu'est-ce qui marche ?

Au fil des ans, j’ai assisté à une panoplie de formations professionnelles. Certaines ont été une perte de temps, mais d’autres ont été très profitables. La lecture récente de Courses are dead, de Jay Cross (qui s’y connaît en matière de formation professionnelle), m’a fait réfléchir sur l’importance de la formation continue et sur les conditions pour qu’elle porte fruit. David Maister abonde dans le même sens que Cross dans un article intitulé Why (Most) Training is Useless. Quand les experts affirment que la formule des cours est désuète, ça mérite mon attention.

Only 10 percent to 15 percent of what is taught in a course transfers to the job. Courses have a miserable track record when it comes to changing behavior. The most common way of learning one’s job comes not from taking a course but from asking someone.

The 50-minute class was created for the convenience of the institution, not the learner. The course is a triumph of standardization, so ingrained in our thinking that we buy and sell training by how long it takes rather than what it accomplishes. It’s the industrial model, which puts a higher value on efficiency than on effectiveness. You can have learning any color you want as long as it’s black.

Les facteurs de réussite d’une formation varient forcément selon les individus. Dans mon cas, je peux les ramener à six éléments principaux : la motivation, la gestion du temps, la coopération, le matériel utilisé, le suivi aux séances de formation, et l’utilisation des nouvelles technologies de la communication (cliquez sur l’image pour un agrandissement).


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Motivation : Deux des déterminants de la motivation scolaire sont en cause quand je participe à une formation : la perception de la valeur de la tâche et la perception de contrôlabilité. L’intérêt pour le sujet va de soi ; il contribue forcément à la construction des savoirs qui suit. Quant à la contrôlabilité, j’ai toujours trouvé que la participation volontaire accentuait la dynamique de la séance. Par ailleurs, je suis plus engagé si je sais qu’on m’accorde une certaine marge de manoeuvre dans l’implantation et l’expérimentation du sujet.

Temps : Le moment de la formation et sa durée ne sont pas les facteurs les plus importants en ce qui me concerne, mais ils ont leurs conséquences. Le matin, par exemple, me semble plus propice à l’apprentissage.

Coopération : J’ai trop assisté à de fastidieux discours dans l’ombre d’un PowerPoint pour savoir que bien peu de choses survivent longtemps à une seule écoute. Je gagne à mettre la main à la pâte en compagnie de collègues, surtout quand on peut partager son expertise et son matériel. L’occasion est belle d’élargir son réseau social en vue de collaborations immédiates, sinon éventuelles. Le socioconstructivisme joue ici un rôle important.

Matériel : Impossible, sur ce point, de faire l’unanimité parmi les participants. En ce qui me concerne, il vaut mieux en avoir trop que pas assez. Mais je m’empresse de trier le matériel qui a été distribué, rejetant le superflu. Je m’y retrouve beaucoup plus rapidement plus tard. Par contre, je déplore le gaspillage de papier. On peut le réduire en offrant la documentation en format numérique.

Suivi : La période de temps qui fait suite à la formation, celle ou l’objet de la formation doit se concrétiser, est probablement la partie la plus négligée. Pourtant, il me semble que c’est la plus importante. Le chargé de formation peut décider d’assurer lui-même le suivi, mais ses interventions seront sporadiques. De préférence, il guidera les participants vers une communauté de pratique.

TIC : La puissance et la versatilité des nouvelles technologies de la communication en font un moyen hors du commun. Leur portée dépasse le moyen, dans l’esprit du connectivisme. Du coup, elles assurent une interaction entre les trois qui précèdent, soit la coopération entre les participants, le matériel et le suivi de la formation. Quand la documentation est numérisée, elle présente l’avantage de pouvoir être retravaillée et adaptée par les participants. Les TIC facilitent le maillage de ces derniers en multipliant les communications. Les présentations à l’aide d’un PowerPoint sont un art que bien peu de gens maîtrisent, principalement en abusant du texte ; un écran public est une surface qui se prête mieux au multimédia. Par conséquent, un écran géant aura plus d’impact sur l’assistance.

Depuis quelques jours, je suis les tribulations du Camp TIC 2006 sur le Blogue du RECIT MST (Math, Science, Technologie, si je ne m’abuse). De ce que j’en vois, le camp illustre bien les points ci-dessus. Je suis également impressionné par l’ardeur des organisateurs et et des participants qui y consacrent une bonne partie de leurs vacances. Vraiment épatant !


Par ricochet :

Formation continue télévisuelle

Formation très continue

L’apprentissage informel

Les organisations apprenantes

Apprendre en contexte

L’apprentissage informel : un portrait global

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