Les garçons plus lents à traiter l'information


Par chance, les garçons ne suivent pas l’actualité pédagogique. Leur estime de soi en prendrait un coup depuis quelque temps. Cette semaine seulement, une étude indiquait que les garçons, peu importe leur statut socioéconomique, réussissent moins bien que les filles en litératie (University of Alaska : Study: Boys trail girls in literacy scoles). Pis encore, une autre étude (Institute of Applied Psychometrics : Sex differences in processing speed: Developmental effects in males and females ; PDF) révèle que les garçons d’âge scolaire prennent plus de temps que les filles à traiter l’information, particulièrement à l’adolescence (Eide Neurolearning Blog : Slower Development Processing Speed for Boys).

Fernette et Brock Eide y voient une raison pour prévoir plus de temps pour les garçons au moment des examens. Pour ma part, je me demande si cela n’explique pas en partie le fait que les garçons soient moins soucieux de la forme que les filles, sachant que celle-ci nécessite plus de temps.

Évidemment, il faut se garder de tirer des conclusions hâtives en étendant les conclusions des études à tout le public cible. Au P.E.I., par exemple, les derniers élèves à sortir des examens sont généralement des filles, davantage par souci de bien faire que par manque de temps. Les garçons ont moins le souci de la perfection, peut-être justement parce qu’ils ne traitent pas l’information assez rapidement pour rivaliser avec les filles.

De toute façon, l’apprentissage résulte de processus beaucoup trop complexes et idiosyncrasiques pour être circonscrit par une étude, quelle que soit l’importance du sujet. L’individualisation demeure jusqu’à présent la voie à privilégier. Et même si elle ne devait pas s’avérer la méthode la plus efficace sur le plan du rendement, elle porte une valeur humanitaire à laquelle le système doit se subordonner, et non l’inverse. L’efficacité, sans but, n’a pas de sens.


Par ricochet :

Différences de cerveau entre les sexes

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Les examens scolaires favorisent les filles

L’école est-elle trop “féminine” pour les garçons ?

Les garçons moins patients que les filles

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2 réponses

  • Ce que l’étude de l’Université d’Alaska ne dit pas, c’est le type de texte utilisé et les sujets qui y étaient traités. Dans les examens, on ne voit pas souvent de textes sur les autos (comment réparer un moteur, par exemple ou choisir les pièces qui constituent une voiture), les camions, les excursions en forêt, les jeux vidéos, les sports, les « skate boarders », etc… À la place, (je cite certains examens au hasard), les enfants jouent des tours dans la cuisine, rangent leur chambre, habillent des poupées en papier, choisissent les vêtements qu’il faut porter selon les saisons, élaborent un lunch santé, etc. Et, je suis sûr que vous pouvez en trouver d’autres du même genre… Ces études me font beaucoup réagir puisqu’elles semblent toujours jeter le blâme sur les élèves (qui sont en quelque sorte les victimes dans cette histoire).
    Imaginez un gym qui imposerait un programme standard pour tous. Combien d’études leur faudraient-ils pour découvrir qu’ils font fausse route et qu’ils doivent s’ajuster aux capacités de chaque client?
    Depuis toujours, l’école a présenté une route à suivre, un programme unique pour tous. Cette façon de faire doit être remise en question… Les enfants sont en train de trouver qu’on peut apprendre à notre rythme, selon nos goûts et nos intérêts, d’une façon personnalisée à l’ordinateur et sur Internet; et ce, sans échec, sans reproche, sans évaluation, sans sanction…
    Est-ce que l’école est en mesure de nous offrir cela?

  • Je suis de plus en plus pessimiste au regard de l’individuation dans les apprentissages. À mon avis, il n’y a qu’un faible pourcentage des professeurs qui sont disposés à se taper le surcroît de travail pour y arriver. Cela restera toujours des cas marginaux. Le système n’a rien à gagner (du moins, c’est l’opinion générale) à promouvoir l’individualisation.



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