Le technostress et les élèves


Le technostress est ce néologisme créé par Larry Rosen, professeur à la California State University at Dominguez Hills, pour désigner le stress causé par l’usage des nouvelles technologies. Selon ce psychologue, l’ubiquité des nouvelles technologies agit de façons bien différentes sur les diverses générations d’utilisateurs Technaute (Quand arrive le «technostress»). Mais ses observations quant à leur impact sur les plus jeunes, surtout, ont attiré mon attention.

« Les jeunes voient la technologie comme de l’air. Ce n’est pas pertinent de souligner qu’il y a de l’air ! »

J’observe le même phénomène chez mes élèves, tous branchés. S’asseoir à l’ordinateur est tout aussi normal que de se mettre à table. Quand vient le moment de réaliser un travail, ils cherchent d’abord une solution informatique. Autre différence générationnelle : ils ne se limitent pas à l’écrit, mais s’adonnent gaiement au multimédia.

Habitués à la présence quotidienne des Ipod, ordinateurs et autres bébelles technologiques, jeunes et plus jeunes ne connaissent aucune autre réalité. Ils sont ennuyés à en pleurer lorsqu’ils n’ont pas de joujoux électroniques entre les mains. Sans compter l’horreur qu’ils ont de la lenteur. «Ils ne peuvent pas tolérer les cours magistraux !»

Cette horreur pour la lenteur et les cours magistraux contribue certainement au déficit d’attention que l’on observe chez plusieurs élèves. La lenteur est d’ailleurs perçue comme un attribut des cours magistraux. Je crois que l’on remédie grandement au problème en limitant le plus possible l’enseignement magistral. Et pour ceux qui s’en inquiéteraient, l’accélération du tempo n’est pas nécessairement synonyme de superficialité.

Ces futurs travailleurs utilisent des cerveaux conditionnés aux multitâches. Ils ne peuvent pas se concentrer sur une seule tâche, trop habitués à être bombardés de tous les côtés. À son avis, un clash entre générations est imminent sur le marché du travail. Mais le sommet a été atteint, croit-il. «Les jeunes ne feront pas plus de multitâches, mais le feront de façon plus intelligente dans le futur.»

Pour ma part, je ne crois pas que le choc des générations au travail ait atteint son apex. Le phénomène observable n’est que la pointe de l’iceberg. Par ailleurs, je partage l’avis de Larry Rosen quant à l’évolution du cerveau en réaction au multitasking, quoique cela ne pourra se faire que par gradation.


Par ricochet :

Cerveau multifonctionnel

Multitasking, mémoire et déficit d’attention

Le texte vs le multimédia

La musique et le multitasking

Les profs sont unidirectionnels, les élèves multi

L’éducation de l’I-génération

L’évolution des TIC en éducation

En quête de lenteur

Le fossé des générations

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Une réponse

  • Miriam dit :

    Je suis contente d’avoir appris la réalité du « multitasking ». Les enfants semblent effectivement éprouver plus de difficulté de concentration pour une tâche particulière. L’augmentation des EHDAA dans les écoles pourrait s’expliquer par l’omniprésence des technologies dans le quotidien. Étant habitué à vivre constamment des situations excitantes, l’enfant vit plusieurs stimulations qui lui étaient inconnues auparavant. Par contre,cette capacité de faire plusieurs choses en même temps peut également être alimentée par d’autres facteurs. De nos jours,la plupart des enfants qui vivent dans une famille moyenne sont plus stimulés et possèdent davantage de possibilité d’évoluer,d’apprendre et de grandir en sénérité. Par conséquent,on pourrait parler non seulement des facteurs « acquis », mais également des explications « innées » pour comprendre davantage le mystère du multitasking et du déficit d’attention. Reste que,les TIC peuvent expliquer une partie de cette nouvelle ère,mais la réalité n’est pas unifactorielle. La nature humaine a ses torts et les TIC sont une découverte phénoménale qui peuvent s’averer nocifs pour l’humanité si cette dernière décide d’en abuser et de se laisser emporter par ses nombreuses illusions…



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