Bulletin des universités canadiennes

Le Globe and Mail vient de publier son bulletin des universités canadiennes pour 2004. Sans prendre les résultats au pied de la lettre, ce bulletin est intéressant en ce qu’il repose sur la perception des étudiants eux-mêmes et qu’il est critérié. La liste des critères (plus d’une soixantaine) est d’ailleurs impressionnante. Un autre détail a attiré mon attention : parmi les neuf plus grandes universités au pays (plus de 25 000 étudiants), quatre sont situées au Québec (Montréal, Laval, Concordia et UQAM). Le bulletin est accompagné de plusieurs reportages connexes, dont celui-ci sur la transformation des bibliothèques universitaires à l’ère des TIC.

Le cannibalisme à la Wal-Mart

Parmi le top-ten des personnes les plus riches du monde, la famille Walton, principale actionnaire de la chaîne Wal-Mart, accapare quatre places. Par conséquent, je rage qu’une compagnie qui fait des profits annuels de plus de 9 milliards $ tente par tous les moyens d’empêcher la syndicalisation d’un groupe d’employés. Le cas MacDonald qui se répète. Vaut-il la peine d’économiser 10 ¢ sur un paquet de torchons si c’est pour maintenir les salariés au plus bas de l’échelle ? L’ironie de cette situation est que la clientèle et les travailleurs de Wal-Mart appartiennent à la même classe sociale, d’où une forme de cannibalisme dont s’enrichissent les propriétaires. La glorification du profit, aux dépens de la valorisation du travail, mène inexorablement à l’exploitation de l’individu.

Surveiller les caméras de surveillance

Un autre exemple de la communauté virtuelle à la défense des droits de l’individu : iSee, un projet où les volontaires ciblent les caméras de surveillance et qui propose un parcours pour les contourner (source). Un chercheur du MIT Media Lab a déjà conçu une application pour adapter le service sur un PDA (assistant numérique personnel).

Les blogues au secours de l'écriture

Pour un enseignant qui chercher à convaincre la direction de l’école de l’utilité pédagogique des carnets électroniques pour les élèves, cette étude d’un professeur de l’Université Américaine de Sharjah tombe à point. Intitulée Blog Assisted Language Learning (BALL): Push button publishing for the pupils, cette recherche (PDF), basée sur la pratique, aborde des questions aussi pertinentes que « Comment les blogues peuvent-ils favoriser l’apprentissage de l’écriture ? », « Comment contribuent-ils à la lecture ? », « Quels sont les inconvénients des blogues ? », « Vaut-il la peine d’utiliser les blogues ? », et « Qu’en pensent les élèves ? ». Voyez également la bibliographie pour plus de références. À un moment où le milieu de l’éducation dénonce les lacunes de l’écriture, les carnets électroniques constituent un outil particulièrement prometteur.

La mondialisation du scrutin

Considérant la mondialisation des communications et tous les efforts déployés pour trouver une solution en ligne au processus électoral, ce n’est qu’une question de temps pour que la planète soit appelée à ce prononcer sur les questions de l’heure. Et, pourquoi pas, sur les élections nationales. Ce n’est décidément pas pour demain, mais le phénomène mérite qu’on s’y intéresse aujourd’hui. …

Il ne faut pas s’étonner si les prochaines élections aux États-Unis s’avèrent la bougie d’allumage. L’agressivité de la politique étrangère de Bush — notamment sa doctrine d’attaque préventive (‘pre-emptive strike’) — fait en sorte que les enjeux débordent largement des frontières. Aussi, 10 grands journaux à travers le monde (dont La Presse) ont-ils uni leurs efforts pour sonder l’opinion de leurs lecteurs. Les résultats sont fascinants, tant sur le plan international que national et provincial.

Il y a d’abord beaucoup à dire sur le véhicule de la consultation en ligne. Pour l’instant, force est de reconnaître que l’accès est limité, et généralement aux plus éduqués. Sans porter de jugement sur la valeur de cette discrimination de fait, constatons néanmoins que cela conduit à une sorte de méritocratie virtuelle.

À partir du moment où le vote en ligne sera un exercice sûr, je me réjouis à l’idée que les citoyens du monde pourront exprimer leur voix relativement aux grandes questions qui les préoccupent. Que ce soit sur le plan municipal, provincial, national ou international, l’accroissement de la population et de l’industrialisation fait en sorte que l’avenir de nos civilisations (et de nos enfants) dépend plus que jamais de l’accord des actions.

Imaginez un instant que le monde puisse se prononcer sur l’élection du président des États-Unis, ou du président de la France (au moment de la montée du nationalisme), ou encore d’un vote du conseil de sécurité des Nations Unies. Malgré qu’une telle expression populaire n’ait aucune valeur légale, peut-on nier son impact sur les décideurs ?

C’est, j’en conviens, une intervention qui comprend des risques. Mais c’est le propre de l’évolution. L’histoire nous apprend qu’à force d’essais et d’erreurs, le bien triomphe à la longue (quoique j’aie des réserves sur les leçons du passé). Quand je vois comment les partis au pouvoir utilisent les TIC pour canaliser l’électorat, il ne faut pas s’étonner que l’électorat contre-attaque.

Bannir la pub du fast-food visant les enfants

Bel esprit de collaboration : en Angleterre, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Santé se sont joints au Syndicat national des enseignants pour contrer l’épidémie d’obésité et promouvoir l’exercice physique. Du même coup, les enseignants réclament le bannissement de la publicité du fast-food destinée aux enfants (source). Considérant le battage publicitaire dont sont victimes les enfants, et leur vulnérabilité face à ce miroir aux alouettes, j’applaudis l’initiative. Mon indignation est tout aussi grande que si l’industrie du tabac ciblait les enfants. Par ailleurs, je lève mon chapeau à ce syndicat qui sait défendre une cause autre que celle de ses membres.

Le volet éducatif du New York Times

L’actualité constitue une source inépuisable de sujets pour donner un sens aux apprentissages et faire l’éducation à la citoyenneté. Le volet éducatif du New York Times est l’un des plus formidables qu’il m’est été donné de voir, avec ses ressources pour les élèves, les enseignants et les parents. Mais au-delà du contenu, le site illustre d’importants changements pour l’éducation : …

    • la pertinence et l’immédiateté des ressources éducatives
    • la perte de contrôle de l’État sur le contenu scolaire (notamment au regard de la publicité)
    • l’obsolescence des manuels scolaires
    • la facilitation du e-learning et du home schooling
    • la diversité et l’intégration des ressources éducatives (texte, images, vidéos, jeux, quiz, etc.)
    • la profonde transformation des compétences chez les éducateurs
    • la participation de la communauté à l’acte éducatif
    • l’intégration d’une génération de parents branchés

Si quelques-uns de ces changements sont inquiétants, telle l’intrusion de la publicité, il reste que l’évolution est fascinante.

Décrochage scolaire à la hausse

Étonnante coïncidence : au lendemain du billet qui faisait valoir certaines mesures pour contrer le décrochage scolaire, voilà que le Globe and Mail nous apprend ce matin que le taux de décrochage est fortement à la hausse au Québec et en Ontario. En cinq ans, de 1998 à 2003, le pourcentage d’élèves ayant obtenu un diplôme d’études secondaires a chuté de 74 % à 66 %. C’est énorme. …

Je m’étonne par ailleurs d’apprendre la nouvelle d’un quotidien anglais alors que je n’ai rien vu à ce sujet ni dans La Presse, ni dans Le Soleil, ni dans Le Devoir.

L’article ne manque pas de souligner les efforts du Québec de réformer le système scolaire. Mais face à une pareille chute du taux de diplomation, cela suffira-t-il à accroître le taux de réussite scolaire. J’en doute. Malgré le courageux virage de la réforme scolaire, il appert que c’est trop peu, trop tard. L’école n’est plus au diapason d’une jeunesse émancipée, médiatisée et branchée, qui n’a que faire des apprentissages uniformes.

Qu’on ne se méprenne pas : je ne défends surtout pas les valeurs d’une culture de masse dont les technologies de la communication constituent le levain. Je constate seulement.

Il y a, je crois, des solutions possibles en regardant du côté de la décentralisation et d’un transfert de pouvoir aux écoles, de façon à encourager les initiatives locales et le rapprochement de la communauté. Les écoles privées ont depuis longtemps démontré que c’est viable.

Une allocation pour contrer le décrochage

Souvent plus pragmatiques, les Anglais ont trouvé une solution efficace pour lutter contre le décrochage scolaire : une allocation hebdomadaire aux élèves des familles démunies pour les aider à poursuivre leurs études secondaires. De plus, l’élève reçoit une prime chaque fois qu’il réussit un cours. L’efficacité du programme peut se mesurer à son succès. Considérant le coût social du décrochage scolaire et les chances inégales des élèves issus des milieux défavorisés, l’investissement est à la fois rentable et apprécié des jeunes.

Mise à jour (22 juin 2005) | Le programme s’avère populaire auprès des jeunes : près du tiers des Écossais de 16 ans se prévalent du programme (BBC : Pupils accept learn-and-earn cash).

Les RSS préférés de CNet


Les éditeurs de CNet viennent de publier un répertoire de leurs fils RSS préférés. Parmi ceux-ci, je retiens surtout : BBC, le New York Times, Time Magazine, le Washington Post, Wired News, Gizmodo et Lawrence Lessig.

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