La neutralité d'internet

NetNeutralityCERN.jpgSa voix était parfaitement neutre, à égale distance entre la vérité et le mensonge. (Alberto Moravia)

Notre voracité de bande passante, surtout à l’aube de la télévision et du cinéma en ligne, fait en sorte que les géants des communications lorgnent le contrôle de l’information sur le Web. Ils justifient ce contrôle par les investissements massifs en infrastructures de réseaux. D’autre part, les défenseurs de la démocratie ouverte et participative, ivres de liberté d’expression, tiennent mordicus à préserver la neutralité du réseau. D’où le débat actuel sur la neutralité de réseaux (network neutrality) qui fait rage aux États-Unis (Internetnews : Network Neutrality Foes Square Off For FTC). La page anglaise de Wikipedia présente une analyse impartiale de la question (la neutralité faisant partie du credo Wikipedia).

Les deux vidéos ci-dessous permettent de se familiariser rapidement à la question, nonobstant le parti pris en faveur de la neutralité d’internet. Le premier a été réalisé par la coalition Save the Internet.com. Le deuxième documentaire, quant à lui, inclut la participation de Tim Berners-Lee et Lawrence Lessig.



Pour un point de vue opposé, voyez cet article (San Jose Mercury News : ‘Network neutrality’ may do more harm than good) de David Farber, professeur de sciences informatiques et politiques à l’Université Carnegie Mellon. En dépit de ces objections, je demeure attaché au principe de la neutralité.

(Image thématique : Neutral-current process; CERN)


Par ricochet :

La neutralité d’Internet menacée

L’énigme Google

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4 réponses

  • David Farber: « improved services, including better security against viruses, worms » On n’a pas à passé à un système biaisé pour ça, juste aux logiciels libres (e.g. Linux)
    « …on the sender’s willingness to pay. The problem is that these restrictions would prohibit practices that could increase the value of the Internet for customers. » Il s’agit en quelque sorte du même argument qu’on entend en faveur de la médecine à deux vitesses, et on voit, aux É.U., ce que ça donne!
    « No one would propose that the U.S. Postal Service be prohibited from offering Express Mail because a « fast lane » mail service is « undemocratic. » Yet some current proposals would do exactly this for Internet services. » Voilà une comparaison pour le moins boiteuse.
    « Public policy should intervene where anti-competitive actions can be identified
    Il s’agit en quelque sorte du même argument qu’on entend en faveur de la médecine à deux vitesses, et on voit, aux É.U., ce que ça donne!

  • Bons points, Marc André. J’ajouterais que les communications sont un service essentiel au bon fonctionnement d’une société, particulièrement en démocratie. Maintenant qu’on a goûté à l’égalité de l’information pour tous, les gouvernements devraient superviser la liberté du réseau, au même titre que le réseau routier et autres modes de transport. L’analogie me semble plus juste que le service postal.

  • frenchy dit :

    « Maintenant qu’on a goûté à l’égalité de l’information pour tous, les gouvernements devraient superviser la liberté du réseau [] »

    Je crois qu’en France notre gouvernement actuel ne prends pas vraiment ce chemin dans ce domaine :(

    Le gouvernement mal à l’aise face à la libre circulation de l’information ?

    Cela me rappel aussi le très bon livre de Laurent Chemla qui me fait mieux comprendre les tentatives de contrôle actuelles et surtout à venir.

    « Confession d’un voleur, internet : la liberté confisquée »
    http://www.confessions-voleur.net/

    Enfin bon il faut positiver. Si on ne brûle pas trop de biens (voitures,écoles,églises…) il nous restera toujours le tourisme en France et les avantages financiers des dinosaures de l’ère industrielle seront artificiellement préservés plus longtemps avant le grand plongeon du pays dans le moyen age numérique :(

    Avec le numérique tout usage entraîne forcément une copie (même la consultation d’une page web) or on peut maintenant contrôler ces usages directement à la source (via DRM au niveau logiciel et matériel notamment) et contrôler la presse de Gutenber du 21ème siècle (P2P)

    Je crois que les choix politiques qui sont pris aujourd’hui vont êtres capitaux au niveau culturel, économique et social. Heureusement tous les pays ne font les mêmes choix (Corée du Sud par exemple, très en avance sur nous sur les usages liés au numérique avec une notion de « propriété intellectuelle « bien plus plus ouverte).

  • « Je crois que les choix politiques qui sont pris aujourd’hui vont êtres capitaux au niveau culturel, économique et social. »

    Vous avez raison. C’est dans les premières années qui suivent la naissance que tout se joue. Je m’inquiète, moi aussi, pour la France et, par ricochet, toute la francophonie. Le Siècle des Lumières est aujourd’hui celui de la fibre optique et le ‘bouillon de culture’ est planétaire. Freiner la numérisation, c’est se plonger inexorablement dans l’ombre. L’exemple de la Corée du Sud est très bien choisi.

    L’article de Guillaume Champeau, dans Agora Vox, est effectivement très intéressant. Merci de le porter à mon attention.



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