Les filles surclassent les garçons dès le début de l'école


SarisObservanceAdvantage.jpgTout avantage a ses inconvénients et réciproquement. (Jacques Rouxel)

Les difficultés des garçons à l’école commencent plus tôt que je ne croyais. Une étude de 15 000 enfants britanniques par le Centre for Longitudinal Studies révèle que les filles possèdent généralement un net avantage éducationnel sur les garçons dès l’âge de cinq ans (BBC : Boys lag girls at school by five; communiqué de l’IoE). Chez certains enfants, l’écart se creuse aussi tôt que 3 ans. Comme si cela ne suffisait pas, les filles surpassent les garçons à chaque étape du parcours scolaire, de la première année à l’université.

D’autres résultats de l’étude valent d’être soulignés :

    - il y a sensiblement autant de garçons que de filles dans le top 10 %;

    - il y a moins de filles dans le groupe aux résultats inférieurs;

    - les filles ont moins de troubles de comportement que les garçons;

    - un meilleur développement comportemental facilite l’apprentissage;

    - les enfants dont les deux parents occupent un emploi réussissent mieux;

    - les enfants qui prennent un petit déjeuner tous les jours sont moins à risque d’obésité (IoE : Five-year-olds who eat breakfast are less likely to be obese, study finds).

La séparation des garçons et des filles n’est pas une solution efficace (voir Séparation des garçons et des filles à l’école). Par ailleurs, il appert que nous ne résoudrons pas la question de la réussite scolaire tant et aussi longtemps que les garçons seront aussi longtemps désavantagés, particulièrement dans un système qui repose sur la performance à court terme. Il faut que les élèves puissent apprendre en fonction de leurs idiosyncrasies, notamment de genre. La différenciation en classe, voire l’individualisation, sont des avenues à explorer avec plus de rigueur.


(Image thématique : Observance Advantage, par Leslie Saris)


Par ricochet :

Lenteur des garçons à apprendre l’alphabet

Les examens scolaires favorisent les filles

L’école est-elle trop “féminine” pour les garçons ?

Les garçons moins patients que les filles

Les garçons plus lents à traiter l’information

Avantage Q.I. masculin (et cerveau d’ado)

Les filles se croient-elles moins intelligentes?

Différences entre garçons et filles (mes archives)

Différences d’apprentissage : garçons et filles

Étude : pourquoi moins de garçons fréquentent l’université

Séparation des garçons et des filles à l’école (archives)

Langage : différences biologiques entre garçons et filles

Différence de confiance en soi entre garçons et filles

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3 réponses

  • Encore une étude qui confirme ce que toutes les autres études ont montré: les garçons et les filles n’apprennent pas de la même manière, en général. Des dispositions physiologiques et la socialisation différente contribuent à cet écart. Maintenant qu’on sait cela à peu près de façon certaine, que doit-on faire en éducation? Séparer les garçons des filles dans différentes matières liées au langage naturel, comme on le fait en éducation physique? Personnaliser l’enseignement le plus possible? Les contraintes traditionnelles de budget et de socialisation à l’école tendent à disparaître avec les nouvelles technologies qui permettent une souplesse dans l’enseignement jamais soupçonnée auparavant. Les différentes stratégies d’apprentissage des garçons et des filles peuvent très bien s’épanouir lorsqu’il y a une variété d’activités d’apprentissage mise de l’avant par l’enseignant pour atteindre les mêmes buts. Cela demande toutefois souplesse et créativité de la part des enseignants.

  • Stéphanie Gemme dit :

    Après avoir lu plusieurs études et recherches sur le sujet, il est évident que les filles sont davantage favorisées dans notre système scolaire québécois. Je suis totalement en accord avec l’individualisation de l’enseignement afin d’aider le plus possible les garçons. Ceux-ci sont plus avantagés dans le travail d’équipe; la coopération. Pourquoi pas ne pas les faire travailler en équipe plus souvent ?

    Les garçons réussissent mieux en mathématiques et en sciences, c’est un fait. Je crois donc que l’enseignante peut adapter son enseignement afin d’aller chercher le plus possible l’attention et le désir d’apprendre chez les garçons. Il est évident que cela demande à l’enseignante beaucoup de créativité, d’investissement et de souplesse, mais je crois qu’un tel engagement sera très bénéfique autant pour les garçons que pour les filles et même pour nous.

    On parle de séparation entre les garçons et les filles à l’école, un débat qui m’apparaît intéressant. Pour ma part, je crois que dépendamment des cours, les garçons pourraient être avantagés, mais à la base, je pense qu’il est préférable de laisser les élèves dans un environnement mixte. On dit souvent que l’école est une mini-société; ne faudrait-il pas que les garçons et les filles se côtoient dans ce cas ?

    Bref, je crois qu’en intervenant ainsi, nous démontrons un certain intérêt envers nos élèves à réussir et à garder une certaine motivation à poursuivre leurs études. Le taux de décrochage élevé des garçons devrait nous pousser à trouver des solutions afin d’aller les chercher dans le but qu’ils ne perdent pas la petite étincelle qui les allument pour se lever le matin et aller à l’école.

  • Ce sont là, certes, de bonnes questions posées par Plotin et quelques éléments de réponses avancées par Stéphanie.

    À mon avis, on ferait beaucoup pour remédier au problème simplement en instruisant les garçons et les filles sur les différences qui les distinguent sur le plan de l’apprentissage. L’on gagnerait beaucoup sur le plan de l’estime de soi si chacun pouvait accepter le fait que la différence n’est pas un handicap.



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