L'autonomie des élèves


DoanClassWarAutonomy.jpgL’autonomie est une discipline. (Adolphe Ferrière)

Aux froncements de sourcils des parents, quand je leur annonce que les élèves gèrent eux-mêmes leurs apprentissages, je devine leur inquiétude que cette auto-gestion soit synonyme de laisser-faire. Je comprends leur désarroi, eux à qui l’école a toujours dicté les apprentissages. Mais l’autonomie est la seule solution envisageable dès lors que la somme des apprentissages nécessaires dépasse la capacité de l’école. Nous savons tous, par ailleurs, que le changement ne fera que s’accélérer.

L’autonomie, en tant que qualité individuelle par opposition à sociale, se développe bien plus qu’elle n’est enseignée. Plutôt que construite, comme l’entendent les constructivistes, elle s’épanouit davantage de manière naturelle et organique en fonction de l’environnement. Par conséquent, on accompagne et on guide l’enfant vers son autonomie propre, alors qu’on le forme à un degré d’autonomie sociale. Je conviens cependant que dissocier l’homme de sa dimension sociale n’est que dialectique.

Pour ma part, l’autonomie n’a réellement de sens que dans la liberté, bien plus que dans les conventions sociales. En cela, je diffère de la position de François Muller qui signe néanmoins un article fort intéressant sur l’autonomie (Le web pédagogique : Que dit-on dans “autonomie de l’élève” à l’École ? Pari et défi pour nos écoles, collèges et lycée du futur !; source : Gaël Plantin). Je retiens particulièrement ce schéma des 30 compétences pour développer l’autonomie des élèves dans un contexte pédagogique de différenciation :


    Muller30CompetencesAutonomi.jpg


(Image thématique : Class War – Autonomy, Peace and Equality, par Philippe Doan)


Par ricochet :

L’autonomie d’apprentissage

L’apprentissage personnalisé

Environnements d’apprentissage personnels

Les élèves peuvent-ils gérer leurs apprentissages?

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4 réponses

  • En te lisant, je me disais que pou moi, un groupe pouvait aussi s’inscrire dans des formes d’autonomie et de clôture opérationnelle…mais peut-être faudrait-il la nommer autrement ?

    merci en tout cas pour cet éclairage qui vient compléter un de tes récent billet !

  • Arianne dit :

    Ce billet apporte une nuance primordiale au concept d’autonomie tel que proposé dans le programme d’éducation actuel et expose une alternative incontournable quant à la nature de cette solution dans le passage suivant: «Plutôt que construite, comme l’entendent les constructivistes, elle s’épanouit davantage de manière naturelle et organique en fonction de l’environnement.». Dans ce que je peux observer de la majorité des cours de ma formation universitaire actuelle, une opposition au sacro-saint constructivisme peut nous valoir quelques regards réprobateurs, un possible commentaire cynique du professeur et l’étiquette vide d’anti-réformiste bien ancrée dans l’interprétation de nos commentaires. Reste que, à la lecture juste et éclairée d’un peu de Chomsky ou de Fodor, l’on réalise qu’il est possible d’entrevoir différemment la nature de la présence plus nuancée de différentes structures mentales dont, rattachées grossièrement au langage dans une suite de cause à effets menant à l’expression, les sources de l’autonomie. Il est ensuite impossible, lorsque l’on cherche des façons de matérialiser concrètement la gestion personnelle des enfants, de contourner l’apport des technologies dans le développement de l’autonomie chez les élèves. Bien présentées et supervisées, tout comme doivent l’être les bases de l’autonomie (considérée comme impossible à acquérir simplement par une construction personnelle), les TIC sont indéniablement des sources étonnantes d’outils développant cette aptitude essentielle.

  • Bien dit, Arianne. Il est fascinant de constater le naturel avec lequel les enfants adoptent les nouvelles technologies, comme si ces outils permettaient la libre expression de leur être, soit une forme d’autonomie. D’où le retour à la philosophie de Chomsky et Fodor. Merci de si bien compléter mon billet.

  • « Je comprends leur désarroi, eux à qui l’école a toujours dicté les apprentissages. »
    C’est vrai que peu y croient à l’autonomie des élèves.
    Et pourtant dans les ateliers scientifiques où les petits s’essayent à chercher, à trouver, on assiste à des miracles de débrouillardises.
    Allez visitez le site autoeducation.fr
    Robert Baehrel
    Professeur de physique- chimie retraité, mais très actif (Ateliers, aide aux devoirs)



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