L'utilisation des microblogs en classe


ChoNYTMicroblogs.jpgIl vaut mieux changer de classe qu’être déclassé. (Jean Grenier)

Je ne saurais plus me passer de mon blogue perso, ni de mon blogue scolaire. Sans ce dernier, pas d’autonomie d’apprentissage pour mes élèves et moins de temps auprès de ceux qui ont le plus besoin de mon aide. Plusieurs ont déjà traité de l’utilisation des blogues dans un contexte scolaire, notamment Mario Asselin et Franc-Parler. Pour ma part, j’ai préféré m’arrêter aux rôles d’un enseignant blogueur. Force est d’admettre, cependant, que les blogues ont à peine ébréché la structure scolaire (voir Pourquoi les profs ne bloguent pas). Qu’à cela ne tienne, de nouveaux moyens appellent au changement.

Depuis le début de l’été que j’utilise Twitter, je constate tous les jours son apport à mon apprentissage. La propriété du socioconstructivisme de situer les apprentissages dans un contexte signifiant constitue l’une de ses plus importantes caractéristiques. Or, les technologies de la communication nous branchent sur le présent. Les sociologues ont donné un nom à cette incessante présence en ligne : la conscientisation ambiante (ambient awareness) (New York Times : Brave New World of Digital Intimacy). Tant d’affordances conduisent forcément à ce que Florence Meichel nomme l’apprenance ambiante.

Au constat de l’utilité des microblogs, j’ai créé un Twitter pour ma classe. Sur le coup, je n’avais d’autre intention que d’ajouter aux communications avec les élèves et les parents. Qui sait, cependant, où tout cela va aboutir? L’usage des technologies des réseaux finit par être déterminé non par les concepteurs, mais par la communauté. Les applications accessoires pour Twitter ne cessent de surgir (Bleebot : Plus de 300 Twitter likes et services de Twitting). Mark Twain, dans A Connecticut Yankee in King Arthur’s Court, écrivait que la vue ne vaut rien quand l’imagination est hors foyer.

En attendant, je vais tâcher d’éplucher un document de Gabriela Grosseck et Carmen Holotescu sur l’utilisation de Twitter en éducation (Centre for Learning & Performance Technologies : Can we use Twitter for educational activities?). Le document n’est pas seulement intéressant pour ses nombreuses suggestions d’utilisation (voir page 6), mais pour les risques inhérents à l’outil et les mesures à prendre par les enseignants. L’année s’annonce palpitante, hors de la routine!

Read this document on Scribd: Can we use Twitter for educational activities?



Mise à jour, 13 septembre 2008 | Westley Fryer attire notre attention sur ce tutoriel relativement à l’utilisation de Twitter à des fins éducatives, réalisé par Maggie Verster (Moving at the Speed of Creativity : Explaining the value of microblogging and Twitter for educators).



(Image thématique : Peter Cho pour le New York Times)


Par ricochet :

Le partage de son quotidien sur la Toile

La croissance d’un réseau social

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

8 réponses

  • florence meichel dit :

    Merci François pour ces ressources !

    je découvre la conscientisation ambiante…on en apprend tous les jours ! :-)

  • Merci, je viens d’ajouter votre Twitter de classe à ma liste. En passant, il y a des perspectives intéressantes (mais pas forcément en faveur de Twitter en classe) contenues dans ce biullet chez Joe Dale :
    http://joedale.tumblr.com/post/49274567/would-you-use-twitter-with-your-students-mobile
    Rien de mieux que de voir les 2 côtés d’une médaille pour se faire une bonne idée ;-)

  • Effectivement, un point de vue dissident freine les ardeurs et empêche parfois de trop s’emballer. Merci du lien, Jacques.

  • Ah, sur l’ancienne version de notre site d’école, j’avais mis ça en place, une page de micro-blogging…
    Mais je n’ai jamais réussi à convaincre les collègues de l’utiliser.
    http://ecolelaprovidence.free.fr/twit.php

    La prochaine version que je prépare sur notre nouvelle mouture de site d’école sera destinée directement aux élèves, ça sera certainement plus fructueux ! Mais utiliser Twitter directement avec les enfants, je n’ai jamais osé…

  • Amélie dit :

    Les blogs scolaires créés par les enseignants… j’avoue que cette idée me plaît particulièrement. Je suis une étudiante en enseignement à l’Université de Montréal et je trouve que les blogs peuvent amener une autre couleur à un environnement de classe. Les élèves y ayant accès, ce site peut devenir un moyen d’échange entre les élèves, l’enseignant et les parents. C’est un nouveau moyen d’assurer une bonne communication entre tous. De plus,je crois qu’en créant un blog pour une classe et en y faisant participer tout le monde, on peut créér une autre dynamique au groupe. Chacun peut alors se sentir impliquer et en y mettant chacun la main à la pâte, nous pouvons arriver à un bon résultat. Plus besoin d’utiliser l’agenda… l’ère de l’informatique est définitivement arrivée et il faut savoir en profiter. Bref, je garderai cette idée en tête et tâcherai de l’utiliser dans quelques années avec mes premiers élèves!

  • @Jean-Roch (Jyaire) : On ne peut pas attendre les manuels pour innover. Créons nos propres laboratoires d’apprentissage et tâchons de profiter ensemble des bons coups comme des mauvais. Bon succès avec votre microblog d’école. Le plus difficile sera sans doute de mailler les élèves et de donner des ailes à la communauté.

    @Amélie : Mon blogue professoral est très certainement le moyen le plus utile dont je me suis jamais doté. Cela a été passablement de travail au début, mais j’en retire aujourd’hui un gain inestimable en temps et en créativité pédagogique. Pour une jeune enseignante, c’est définitivement un investissement dans l’avenir.

  • Nancy dit :

    En tant que futur enseignante, je crois que le blog peut procurer des changements au monde de l’éducation. En effet, en utilisant un microblogs les enfants peuvent communique entre eux d’une différente manière tout en restreignant le sujet de conversation à l’éducation. Tous les élèves peuvent participer : du jeune sociable au jeune timide, ils peuvent tous s’exprimer, ce qui augmente leur sentiment d’appartenance au un groupe. De plus, plusieurs enseignants peuvent travailler ensemble sur une thématique pour corriger une situation ou trouver des interventions pédagogiques appropriées. En fait, certains enseignants ne se rencontrent pas après les cours pour discuter de leur journée, mais en ayant un blogue, ils peuvent échanger et ainsi faire le point sur leur pratique personnelle.

  • Je tente moi-même une expérience de « maillage » de les étudiants, via twitter. Je n’ose pas parler simplement de microblog ou de réseau social, — puisque Twitter permet les deux.
    http://profjourde.wordpress.com/2008/11/11/une-communaute-detudiants-sur-twitter/



Laisser un commentaire

*