Le partage de son quotidien sur la Toile


NodaDiaryJune9.jpgL’ennui, c’est le quotidien réduit à lui-même.
(Gustave Thibon)

Des ingénieurs en informatique à l’origine de Gmail et Google Maps sont dans la course aux services Internet qui partagent les activités en ligne de tous et chacun (New York Times : Service Helps Friends Share Their Online Discoveries). Leur bébé, FriendFeed, devra se mesurer à des sites comme Kaboodle, Clipmarks et Plum. FriendFeed mise sur l’automatisation pour afficher dans Facebook ou Google le flot d’activités en ligne des membres participants. Pour le moment, le service liste les activités folksonomiques comme Digg, la musique en ligne (Last.fm), et les sites de partage de photo (Flickr) et de vidéo (YouTube).

On devine que c’est une mine d’or pour les firmes de marketing. Cette propension à exposer sur le Web non seulement son identité mais le détail de son quotidien est hallucinante. Le phénomène a décollé avec MySpace et se poursuit avec Facebook et Twitter. Si certains utilisateurs le font par insouciance, d’autres le font sciemment, histoire d’exploiter les avantages des réseaux sociaux dans un échange de services. Mais si la gratuité du Web 2.0 implique un échange de services par lequel l’utilisateur cède les droits de son activité, les fournisseurs de service devraient éthiquement (sinon légalement) l’en informer clairement; ce genre d’information ne devrait pas être enfoui dans les petits caractères des licences d’utilisation.

Mise à jour, 10 octobre 2007 | Je découvre ce matin Slifeshare, un autre service en ligne qui permet de suivre l’activité des gens sur le Web. Quand je regarde cet exemple, je me demande qui a le temps de fouiller toute cette information non filtrée dans l’espoir de trouver la perle rare.


(Image thématique : Diary June 9 (Self-Portrait), par Tetsuya Noda)


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3 réponses

  • Parlant de partage…

    En lisant le billet de Dave Pollard, aujourd’hui, — voir l’extrait ci-après — j’ai pensé à toi, François, et au formidable travail d’information et de sensibilisation que tu fais avec une persistance exemplaire sur le Web pédagogique. Merci de nous inspirer quotidiennement.

    « The only sustainable value you bring to any social group of which you are a member is what you show and teach and inspire in others in that group. That’s the value you bring when you write your heart out on your blog. That’s the value you bring when you raise your children, when you spend time in the communities that matter to you, when you stay up all night talking with someone about the things you both care about.

    « You may never be credited as the originator of a virus. It is enough to know that it lives, on and on, in the minds and hearts and beliefs and actions of thousands or millions of people who have passed it on, mutating and evolving, until it does produce a collective change. It is the only way real change occurs. That is what culture is, and why it is so hard to change it. We all change it, in ways we can only imagine. Your idea could be the flap of the butterfly’s wing that causes a social tsunami on the other side of the world.

    « That should be enough. Enough to keep you working, blogging, creating, thinking, sharing, conversing, doing what you can to make the world a better place. »

    Dave Pollard Pollard

  • C’est drôle que tu abordes ce sujet que j’ai commenté chez Florence Meichel plus tôt aujourd’hui…

    Voir la discussion ici : http://florencemeichel.blogspot.com/2007/10/facebook-la-vie-est-ailleurs.html

  • C’est beaucoup trop aimable, Jean, mais cela fait néanmoins très plaisir.

    Cela fait plus d’une semaine que je n’ai pas eu le temps de survoler mon agrégateur, hormis ma blogosphère éducative francophone. Je n’avais donc pas pris connaissance du billet de Pollard, un blogueur que j’estime beaucoup.

    Je constate que Sylvain et moi partageons les mêmes préoccupations. La conversation, chez Florence, est par ailleurs très intéressante.



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