Quand les résultats passent avant la socialisation


WallRaceResults.jpgReculer devant un danger a pour résultat certain de le grandir. (Gustave Le Bon)

La science ne peut plus continuer à ignorer sa dimension humaine. L’objectivisme absolu conduit non seulement à la dénaturation de l’homme, mais à la destruction de son environnement. Au moment où les manipulations génériques, les nanotechnologies, la neuropharmacologie, la robotique et l’intelligence artificielle, pour ne nommer que celles-là, s’apprêtent à déferler sur le monde, nous avons un urgent besoin d’une charte universelle des droits et devoirs de la science, ratifiée par tous les pays.

Je m’inquiète quand je vois des études obsédées par les données, comme celle-ci (UC Davis : Externalities in the Classroom: How Children Exposed to Domestic Violence Affect Everyone’s Kids; PDF) qui souligne avec emphase que les garçons exposés à la violence conjugale entraînent une baisse de 1 à 2 percentiles en mathématiques et en lecture chez les autres élèves de la classe (UC Davis : Troubled Children Hurt Peers’ Test Scores, Behavior). J’imagine aisément des enseignants et des gestionnaires s’en prévaloir pour ostraciser les élèves à risque plutôt que de leur venir en aide. D’abord, qu’est-ce qu’un ou deux maigres percentiles en échange de savoir socialiser, composer avec la diversité et s’entraider?

Là où l’étude devient intéressante, à mon avis, c’est qu’elle nous aide à cibler ceux à qui nous devons apporter un soutien additionnel pour leur réussite. Dommage que les chercheurs aient oublié de le préciser.


(Image thématique : Race Results, par ‘White Wall’)


Par ricochet :

La science a un problème d’image

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4 réponses

  • Je crois que nous avons à défendre des logiques de vies sur des logiques de vérité absolue…Vouloir un avenir durable est à ce prix éthique…JL le Moigne évoque le désir d’humanité : il me semble que ton billet l’illustre a merveille !

  • François, premièrement je veux t’avouer que l’icône de ton article m’a fait tomber la mâchoire… wow!

    Instruire Socialiser Qualifier… en ordre!

    Mais Instruire quoi? Savoir lire et écrire, connaître l’arithmétique et l’algèbre, savoir qu’il nous reste du pétrole pour 40 ans, que idioma veut dire langue mais que langua veut dire aussi la même chose, que Jean-Paul Sartre consommait des speeds pour se tenir en forme, qu’un homme produisait 200 000 000 de spermatozoïdes par jour mais que ma génération en produit environ 100 000 000 de plus…?

    Ou alors nous apprendre à vivre : gérer notre temps, se relever des erreurs, payer pour nos âneries, s’ouvrir à ce qui arrive à des jeunes de mon âge à l’autre bout du monde, se poser de vrais questions sur le quotidien de notre société…?
    :-o

  • Eh bien, qui se plaint que les jeunes d’aujourd’hui sont en perte de connaissances! Vraiment, Félix, tu m’épates.

    Cela dit, je n’en reviens tout simplement pas de l’évolution et de la qualité de ta pensée depuis que tu as commencé à bloguer. C’est beaucoup plus, à mon avis, que ce qui est attribuable à l’âge. C’est bien au-delà de ce que je constate chez la majorité des élèves. Prends garde, cependant, de ne pas sombrer dans le négativisme. La jeunesse doit se nourrir d’optimisme. Laisse le pessimisme aux vieux grincheux comme moi.

  • Toi, vieux grincheux…?!

    On se retrouve avec un paradoxe :-P



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