100 heures suffisent aux élèves faibles en lecture


PothastReadingLesson.jpgLa lecture, c’est comme les auberges espagnoles, on n’y trouve que ce que l’on y apporte. (André Maurois)

Le soutien aux élèves en difficultés, quand il est bien fait, porte fruit. Une étude (PDF) du Center for Cognitive Brain Imaging de l’Université Carnegie Melon, publiée dans la revue Neuropsychologia, conclut qu’il suffit de 100 heures d’aide spécialisée, dans la plupart des cas, pour remédier à des difficultés de lecture (EurekAlert! : Building buff brains: Remedial instruction can close gap between good, poor readers). En stimulant la plasticité neuronale, les chercheurs ont réussi à pallier une lacune du lobe temporal responsable du décodage des phrases.

Comme la majorité de ceux qui se sont exprimés sur le sujet, je rejette le plan d’action pour soutenir la réussite des élèves HDAA. La plupart des 21 mesures du plan d’action (PDF) engraisseront l’appareil administratif plutôt que d’aider directement les élèves. Je suis déçu surtout de constater que la seule mesure de soutien directe, celle qui prévoit réduire de 20 % « le nombre d’élèves dans les classes des écoles les plus défavorisées » (mesure 4), omet le premier cycle du primaire alors que les études reconnaissent qu’il s’agit de la période la plus cruciale en vue de la réussite scolaire (voir ce billet).

Les sciences de l’éducation semblent avoir atteint un cul-de-sac avec l’apprentissage systémique. L’avenir réside nécessairement dans les approches qui composent avec l’individualité.


(Image thématique : The Reading Lesson, par Bernard Pothast)


Par ricochet :

Le plaisir de lire se perd : effets sur la réussite scolaire

Étude : les effets du soutien scolaire précoce en littératie

La question des élèves en difficulté

Les limites de la recherche appliquée à la lecture


Le plan d’action ministériel pour les élèves dit DDAA (Blogue du RAEQ)

Le protecteur de l’élève va protéger qui contre quoi? (Mario tout de go)

Intégration des élèves dits HDAA: « lignes directrices » ou « normes » juridiques? (Blogue du RAEQ)

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Une réponse

  • Luc Papineau dit :

    Le premier cycle du primaire et le préscolaire ont déjà bénéficié d’une réduction d’élèves par classe il y a quelques années, à moins que je ne me trompe.

    De plus, ou trouvera-t-on les 1 000 profs pour appuyer cette mesure et dans quelles classes les logera-t-on quand on sait l’état lamentable des écoles au Québec?



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