Étude : l'importance du début scolaire


FrankenthalerBeginnings.jpgPeu importe si le début paraît petit. (Henry David Thoreau)

J’ai cru voir double. Deux articles de la même publication rapportent que les habiletés académiques en bas âge constituent le meilleur indicateur de réussite scolaire à long terme et soulignent, une fois de plus, l’importance d’un bon départ au primaire. Il se trouve qu’ils concernent la même étude. Fait étonnant néanmoins, en plus de signaler la prépondérance usuelle des mathématiques et de la littératie, l’étude fait ressortir des facteurs comportementaux comme l’attention et l’hyperactivité.

L’étude (PDF), à laquelle ont contribué plusieurs chercheurs dont des Québécois, s’est penchée sur la corrélation entre les habiletés des enfants à l’âge de 5 ans, au moment de leur arrivée à l’école, et leur réussite subséquente à 7 et 14 ans (EurekAlert! : Children’s early academic and attention skills best predict later school success). Dans l’ordre, les plus grands facteurs de réussite sont la compréhension des premiers concepts mathématiques, les habiletés de lecture (vocabulaire, alphabet, phonétique), et les habiletés associées à l’attention et la concentration. Par ailleurs, d’autres études ont démontré que la performance scolaire se stabilise à compter de la troisième année (La Presse : Réussite scolaire: tout se joue avant 5 ans).

Les chercheurs concluent que les difficultés d’ordre social ou émotionnel au début du primaire ont peu d’incidence sur la performance scolaire future (EurekAlert! : Early academic skills, not behavior, best predict school success). Cet aspect de l’étude a particulièrement retenu l’attention du New York Times (Bad Behavior Does Not Doom Pupils, Studies Say) qui souligne que les enfants apprennent autant que les autres même s’ils interrompent l’enseignant, défient les directives et se chamaillent.

Évidemment, ce dernier point ne devrait pas être interprété comme un sauf-conduit à l’impolitesse et au dérangement. L’école a aussi pour mission de socialiser les enfants. Socialiser, toutefois, ne signifie pas dresser.

Ailleurs, une étude rapporte que les enfants atteints d’un trouble de déficit de l’attention (TDAH) peuvent accuser un retard allant jusqu’à trois ans du développement des régions du cerveau participant à des fonctions telles que « la suppression de pensées et d’actions inappropriées, la focalisation de l’attention, la mémorisation d’un moment à l’autre, le travail en fonction du renforcement et le contrôle des mouvements » (Globe and Mail : Brains of ADHD children slower to develop). Toutefois, cela ne doit pas servir de prétexte pour administrer des médicaments (BBC : Drugs for ADHD ‘not the answer’).

Mise à jour, 29 février 2008 | Plus près de nous, une enquête révèle que 35 % des jeunes Montréalais ne sont pas prêts sur le plan affectif pour entamer l’école (La Presse : Un enfant sur trois n’est pas prêt pour l’école). Voilà une statistique effrayante qui démontre l’inhumanité des politiques normatives.


(Image thématique : Beginnings, par Helen Frankenthaler)


Par ricochet :

Étude : la première année est la plus importante

Les TIC : un indicateur de réussite scolaire

Lequel est le meilleur gage de réussite ? le Q.I. ou l’effort ?

Étude : la famille affecte l’intelligence des enfants

Corrélation entre l’autodiscipline et la réussite scolaire

Math : la concentration plus importante que le Q.I.

OIRS : Observatoire international de la réussite scolaire

Passeport pour ma réussite : soutien aux milieux démunis

Les math comme indicateur de réussite en sciences

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