L'éducation dans un contexte mondial


KouryWorld8.jpgFranchir la porte, c’est tout un monde, mais, en fait, il suffit de faire un pas. (Jean Anouilh)

Michael Moore d’abord, puis Al Gore, ont éveillé les communicateurs à l’efficacité du documentaire quand il est apprêté à la sauce hollywoodienne. L’éducation étant un enjeu économique trop important, je ne m’étonne pas de voir surgir un documentaire sur la menace des systèmes scolaires chinois et indiens à l’hégémonie américaine (U.S. News : Comparing American Students With Those in China and India). Malgré la simplicité de réduire l’éducation à une durée ou à des connaissances, le documentaire a le mérite de souligner les effets de la mondialisation sur l’éducation et l’avenir des jeunes.



Il est impossible de dire quel modèle scolaire donnera les meilleurs résultats sociaux à long terme, car l’éducation n’a pas qu’une finalité économique. Si le Japon et la Corée peuvent servir d’exemples, l’obsession du travail et de la performance a ses limites. Dès lors qu’ils ont une connaissance du monde, les jeunes refusent de servir de rouage industriel. Le phénomène gagne d’ailleurs déjà la Chine.

Malgré le souhait que caressent certains de dompter les jeunes, ils n’y arriverons pas. La jeunesse a la fougue de l’avenir. Le retour à des méthodes caduques équivaut à la négation du progrès collectif et le sacrifice de notre pensée évolutive. De toute façon, vouloir rivaliser avec les Chinois et les Indiens sur le seul plan des connaissances est une grave erreur; leur nombre leur assure d’ores et déjà la victoire. Notre salut repose d’abord sur le maillage de la pensée collective plutôt qu’individuelle, et dans l’avancement des formes supérieures de l’intelligence comme la créativité, la collaboration, l’affectivité et la métacognition.

Du coup, il n’y a pas que l’économie qui y gagnera.

La connectivité mondiale issue d’Internet est un phénomène nouveau qui marque une étape déterminante de l’histoire de l’humanité. L’ère néoInternet apporte à la dichotomie individu-société une troisième dimension, à la fois plus globale et synergique. Je suis effaré de voir tant de gens faire le choix de rester naufragé dans le paléoInternet. Je le constate dans mon école comme ailleurs, notamment dans cette discussion à la suite de l’excellente observation de Patrick (PédagoTIC… : Soyons clairs!). Que certains se cramponnent à une vision rousseauiste du monde, c’est leur affaire. Mais les éducateurs ont-ils le droit d’y retenir les élèves?


(Image thématique : Of This World No. 8, par Aleah Koury)


Par ricochet :

Le passage à une économie de la créativité

Cartes et palmarès mondiaux du bonheur

Futurologie et apprentissage

L’innovation scolaire comme agent économique

Prototype de bibliothèque numérique mondiale

Enseigner au futur

Les meilleurs idées 2007 et l’éducation

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