Études : les effets des portatifs en milieu scolaire


LaptopBinaryCode.jpgMains, outils de l’esprit sans lesquels la pensée n’est que chimère. (Alain Aslan)

Après toutes ces années à investir dans les ordinateurs de bureau dans les écoles, à encourager leur utilisation, et surtout à observer l’usage grandissant que les jeunes en font, à tel point qu’on se les arrache, pourquoi diable sommes-nous si frileux à passer aux technologies du portatif et de la mobilité? Pour plusieurs raisons, dont la peur, la perte de contrôle et le coût ne sont pas les moindres. Et puis, il y a ce besoin de valider les apprentissages, histoire de rassurer les parents et les politiciens, ceux qui restent à l’ancien paradigme, comme si leur valeur ne sautait pas aux yeux de quiconque en fait usage.

Deux études ont récemment fait surface quant à l’efficacité des portables dans les écoles. D’abord, ce rapport (PDF) de 400 pages qui fait le bilan des expériences au Nouveau-Brunswick, déjà signalé par Roberto et à la lumière duquel il fait une fameuse réflexion en tant que chef de file (Cyberportfolio de Roberto Gauvin : Présentation du document de recherche sur l’utilisation des ordinateurs portatifs). Un coup d’oeil rapide à la table des matières du rapport me laisse croire que l’on fait peut-être fausse route dans l’évaluation des nouvelles technologies en éducation : la question n’est pas de savoir dans quelle mesure elles contribuent à la littératie ou aux mathématiques, mais plutôt à toutes ces autres habiletés et compétences nécessaires à la réussite au XXIe siècle, dont quelques-unes ont été abordées récemment. En d’autres mots, l’évaluation ne saurait se faire seulement à partir d’étalons du passé, mais des jalons à l’horizon.

Une autre étude, sur l’initiative de la Pennsylvanie cette fois (Classrooms for the Future), semble négliger tout autant les habiletés connexes (la plus-value, pour utiliser le jargon des administrateurs). Néanmoins, cette autre étude vaut d’être soulignée, car elle conclut que les élèves qui utilisent un portable consacrent plus de temps à des tâches signifiantes que ceux qui n’en ont pas (The Morning Call : Study: Laptop program works, but cost favors affluent schools). Cela contredit le préjugé voulant que les élèves qui disposent des nouvelles technologies perdent leur temps à toutes sortes d’activités inutiles.


(Image thématique : Man Working at Laptop with Superimposition of Binary Code)


Par ricochet :

Comment implanter des portables

Les TIC : un indicateur de réussite scolaire

L’efficacité des portables en classe mis en doute

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Étude : les portables dans les écoles favorisent l’écriture

Un portable, pas un portail

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5 réponses

  • Vraiment intéressante cette réflexion ! comme toujours d’ailleurs !

    je retiens un idée : comment évaluer sur la base des jalons de l’avenir ? Doit-on encore parler d’élaluation dans ce contexte ?

    Je me dis aussi que nous avons là un outil (parmi d’autres) très efficace pour rendre opérationnel le concept de formation continue tout au long de la vie !

    Tout ça va cheminer ! :-)

    Bon week-end !

  • Normand Peladeau dit :

    Trop occupé pour lire tout ça mais je vais certainement y jeter un coup d’oeil un peu plus tard. Deux petits commentaires cependant.

    Le temps à la tâches (ce que les américains nomment le « time on task »( est considéré aujourd’hui comme un bien mauvais indicateur de la qualité d’un enseignement. Mon reproche personnel face aux portables n’est pas que les élèves perdent leur temps à des activités inutiles, mais plutôt qu’ils perdent leur temps à faire des choses qui se prétendent utiles. Autrement dit, bien souvent, ces projets en PowerPoint, Flash et autres prennent un temps fou pour une quantité et une qualité d’apprentissage souvent moindre.

    Cette étude précise que les élèves mettent plus de temps à faire leur travaux. Est-ce nécessairement une bonne chose?

    D’autre part, s’il est intéressant de savoir si l’ordinateur en classe contribue au développement des habiletés et compétences nécessaires à la réussite au XXIe siècle », j’ajouterais cependant, que cela devient utile et important, si et seulement si, ces apprentissages ne se font pas au détriment de la literacie et des habiletés mathématiques. Autrement dit, savoir lire, écrire et compter doit demeurer une priorité absolue pour l’école et si une méthode pédagogique ne favorise pas ces habiletés essentielles, alors on est en droit de la remettre en question. L’école aujourd’hui produit encore trop d’analphabètes fonctionnels et de gens qui ne savent pas compter. C’est une problème qu’il ne faut pas négliger.

  • Personnellement, les nouvelles technologies sont partout dans ma vie: je me cherche un laptop pour l’école et le divertissement, à chaque moment libre je m’envole grâce à mon iPod, tous les matins je me rends à l’école en automobile (il ne faut pas négliger les technologies mécaniques), etc…

    À part d’affirmer que de posséder un portable serait la meilleure chose pour un étudiant du 21e siècle, je ne vois rien à ajouter!

    P.S. Saviez-vous que la technologie des laptops est déjà démodée au Japon?

  • Sylvain dit :

    @Félix : l’automobile est de plus en plus littéralement bardée d’électronique… même s’il reste un peu de mécanique « là-dedans ».



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