Le fossé éducationnel


Le Web a transformé le rapport au savoir. Celui-ci est devenu plus social (dans le sens du connectivisme) et plus dépendant de la maîtrise du conduit. Du coup, l’école a perdu sa mainmise sur l’apprentissage, lequel s’étire maintenant la vie durant. C’est ce que les Anglais appellent lifelong learning et que je suis tenté de traduire par apprentissage continu, par association à la formation continue. Or, un rapport de recherche des Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques (RCRPP) prévient que le fossé se creuse, au regard de l’apprentissage continu, entre ceux qui savent utiliser les nouvelles technologies de l’information et les autres, dont les plus démunis, qui pourtant sont ceux qui en ont le plus besoin (Globe and Mail : Lifelong learning eludes those who need it the most: study).

It’s the educational equivalent of the rich getting richer. [...] « Individuals with a university degree are five times more likely than individuals with a high school education or less to participate in adult learning. »

Dans une économie fondée sur le savoir et l’innovation, il est indéniable que ceux qui savent traiter l’information à l’aide des nouvelles technologies ont un avantage certain. En privant les élèves des écoles publiques des ressources matérielles et humaines qui leur permettraient d’acquérir les compétences associées à l’apprentissage continu, on appauvrit la société toute entière. Pis encore, on fait en sorte que les nouvelles technologies deviennent des agents de ségrégation.


Par ricochet :

Le clivage technologique

Des écoles publiques à deux vitesses

Le passage à une économie de la créativité

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2 réponses

  • Jean Trudeau dit :

    « En privant les élèves des écoles publiques des ressources matérielles et humaines qui leur permettraient d’acquérir les compétences associées à l’apprentissage continu, on appauvrit la société toute entière. »

    Et cet appauvrissement est dramatique dans une société minoritaire comme la nôtre. La priorité absolue accordée à la santé par nos gouvernements risque d’engendrer des pauvres d’esprit dans des corps sains.

  • En toute objectivité, une société qui se préoccupe davantage, non de son éducation ou de sa santé, mais de son système de santé, est une société déjà malade.



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