Méthodes de lecture : l'union fait la force


PalmerMethodsI.jpgIl n’y a point de méthode facile pour apprendre les choses difficiles. (Joseph de Maistre)

Que ce soit en religion, en recherche ou en pédagogie, les dogmes ne constituent qu’un carcan. Dans le débat entourant l’apprentissage de la lecture, il y a peut-être lieu d’envisager que les méthodes ne s’opposent pas, mais qu’elles se complètent. Une étude publiée dans la revue PLoS ONE indique que trois stratégies langagières concourent à accélérer la lecture chez l’adulte : la reconnaissance des syllabes, des mots et du contexte (EurekAlert! : Phonics, whole-word and whole-language processes add up to determine reading speed, NYU study shows).

Cette recherche n’est qu’un élément de plus pour dénouer l’enchevêtrement complexe des processus de lecture. Il s’agit de ne pas sauter aux conclusions. Dans le débat qui oppose principalement la méthode syllabique à la méthode globale, l’union des forces serait propice aux enfants en proposant une variété ou une combinaison de stratégies parmi lesquelles chacun y trouvera son compte. On se rapproche, il me semble, de la méthode naturelle de Freinet qui avait la lucidité de tirer le meilleur de multiples approches.

(Image thématique : Creation of Methods I, par John Palmer)


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7 réponses

  • Francine dit :

    Il faudrait arrêter de toujours vouloir adapter une méthode en fonction des différents profils d’individus. Dans une classe il y a des enfants syllabiques (auditifs) et d’autres « lecture globale » (visuels). Les visuels et les auditifs sont des composantes de notre société scolaire actuelle. Qu’on offre un enseignement qui puisse répondre aux deux en même temps. Qu’on offre une méthode alliant le global et le syllabique en même temps. En 1959 cela existait. En 2007 on devrait pouvoir en faire autant.

  • Francine dit :

    Il faut qu’on cesse de privilégier la particularité plutôt que l’ensemble. On sait fort bien que dans une classe il y a des visuels et des auditifs. Les visuels intègrent très bien la lecture globale. Les auditifs, eux, on plus de facilité et on besoin de la syllabique. Donnons un enseignement global à nos jeunes sans tenir compte de leurs particularités. Dans notre société scolaire on retrouve de tout : auditifs, visuels, dyslexiques et autres. En 1959 il y avait une méthode d’enseignement de la lecture qui rejoignait l’ensemble de la population étudiante. En 2007, cessons de nous leurrer : on ne pourra jamais faire du cas par cas. Mais on pourrait essayer de rejoindre le maximum d’enfants en utilisant une méthode à la fois « globale et syllabique », une méthode qui nous rejoint tous.

  • steve bissonnette dit :

    Le résumé décrit une étude descriptive avec 11 sujets adultes sans groupe de contrôle. Alors prudence !!!!!!!! SVP

    Le débat en lecture est réglé depuis la publication de différentes méta-analyses du National Reading Panel(2000). Voici ce que ce comité indique sur l’apprentissage de la lecture:

    1. l’enseignement systématique du déchiffrage est plus efficace que son enseignement non systématique ou absent;
    2. l’enseignement systématique du déchiffrage est plus efficace lorsqu’il démarre précocement que lorsqu’il démarre après le début de l’apprentissage de la lecture;
    3. les enfants qui suivent un enseignement systématique du déchiffrage obtiennent de meilleurs résultats que les autres, non seulement en lecture de mot, mais également en compréhension de texte (contrairement aux idées reçues sur les méfaits du déchiffrage qui conduirait à ânonner sans
    comprendre) ;
    4. l’enseignement systématique du déchiffrage est particulièrement
    supérieur aux autres méthodes pour les enfants à risque de difficultés d’apprentissage de la lecture, soit du fait de faiblesses en langage oral, soit du fait d’un milieu socio-culturel défavorisé;

    5. du moment que le déchiffrage est enseigné systématiquement, il importe
    peu que l’approche soit plutôt analytique (du mot ou de la syllabe vers le
    phonème) ou synthétique (du phonème vers la syllabe et le mot).

    voir : http://www.cafepedagogique.org/dossiers/contribs/devanne.php

  • Je ne crois pas que l’on dispose des ressources diagnostiques ou humaines pour déterminer quelle méthode d’apprentissage de la lecture convient le mieux à un jeune enfant. Le « cas par cas », dans ce contexte n’est pas souhaitable, comme le précise Francine. Par conséquent, une méthode globale est certainement plus avantageuse.

    Les conclusions de l’étude que M. Bissonnette apporte à notre attention sont effectivement très intéressantes. Dans les analyses systémiques, toutefois, on perd de vue l’individu, notamment ceux qui se retrouvent en marge de la majorité et qui auraient pu bénéficier de solutions différentes. D’où, il me semble, l’intérêt des études approfondies sur peu de sujets. Néanmoins, il a raison de mettre en garde contre les généralisations.

    Si l’étude du National Reading Panel conclut à l’efficacité du déchiffrage, on ignore cependant quel serait le résultat d’une méthode globale, puisque celle-ci demeure hypothétique (à ce que je sache).

  • steve bissonnette dit :

    Faux ! Monsieur Guité!

    L’une des méta-analyses du National Reading Panel a comparé la méthode globale (Whole Language) avec l’enseignement explicite du décodage (phonic instruction) auprès des jeunes enfants et l’enseignement explicite produit des résultats supérieurs et de loin!!!!!!!!

    La méthode globale est en générale inefficace pour l’apprentissage de la lecture. Trois pays l’ont abolie de différentes façons : Angleterre, États-Unis et bientôt l’Australie!

    Je vous conseille de lire le numéro spéciale de la revue des sciences de l’éducation dirigée par Régine Pierre pour en savoir davantage.

    http://www.erudit.org/revue/rse/2003/v29/n1/index.html
    La science peut nous aider à faire les bons choix à condition de s’y référer !

  • Aïe! mauvais choix de mots de ma part : plutôt que de parler « d’une méthode globale » (et non de « la méthode globale »), j’aurais eu mieux fait de dire « d’une méthode multiple » ou « multifacette ». J’admets que mon choix de mot portait à confusion, malgré les explications contraires. Mes excuses à M. Bissonnette.

  • Bonjour à tous.
    De même que l’on ne mettra pas un enfant qui n’a pas encore fait ses premiers pas sur une bicyclette, il est inconcevable de prétendre faire lire un enfant sans lui avoir décrypté le code graphique de l’oral par le biais d’une méthode syllabique.
    Ce petit communiqué pour vous inviter à vous rendre sur mon site (ultra simple : sur une seule page) « syllabique2lds » http://syllabique2lds.free.fr/.
    La lecture sans souci avec Lola, Lolotte, Dino et Sami, méthode syllabique d’apprentissage de la lecture à destination des enseignants français et francophones mais aussi des parents d’enfants scolarisés en Cours préparatoire.
    Très cordialement.
    Martine de Pablos – auteur auto-édité – France



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