Passeport pour ma réussite : soutien aux milieux démunis


TarrantAidHockeyStick.jpgPauvre. Individu qui avait mis sa confiance dans le soutien de ses amis. (Ambrose Bierce)

Il est trop facile de blâmer les élèves pour leurs insuccès sans idée des tourments qui les rongent. Regent Park est l’un des quartiers les plus pauvres et plus violents de Toronto, un quartier comme on en trouve à Montréal. Avec tout ce qu’on entend, très à propos, sur les besoins criants de soutien aux élèves des milieux défavorisés, je suis impressionné des résultats obtenus par le programme Passeport pour ma réussite (Pathways to Education), un projet initié à Regent Park et dont le succès gagne les autres régions (Globe and Mail : Keeping at-risk youth on the right path). Un programme qui réussit à abaisser le taux de décrochage de 56 à 14 % mérite effectivement d’être signalé.

Curieusement, les sites français et anglais font valoir des aspects différents du programme. Alors que le premier s’intéresse d’abord aux taux de réussite, le second porte sur les avantages financiers. Quelques faits saillants :

    • « Réduction du taux d’absentéisme de 65 % »

    • « Réduction du taux de décrochage de 56 à 14 % »

    • « Hausse de plus de 75 % du taux de diplomation »

    • « Taux d’acceptation de 90 % [...] au collège ou à l’université »

    • Retour d’investissement de 25 $ pour chaque dollar investi

    • Bénéfice cumulatif pour la société de 400 000 $ pour la durée de vie d’un élève inscrit au programme.

Les solutions développées localement, comme le programme de Regent Park, ont plus de chances de réussir que les modèles provenant de l’extérieur. L’engagement de la communauté est primordial. Puisque chaque communauté est unique, les modèles ne sauraient servir de recettes miracles. Néanmoins, l’exemple de Regent Park démontre merveilleusement, du point de vue des jeunes rescapés, l’importance du soutien dans la réussite scolaire.

(Image thématique : Amy Falls into the Ice But Is Saved by Laurie with the Aid of a Hockey Stick, par Percy Tarrant)


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2 réponses

  • Luc Papineau dit :

    Je vais paraître de mauvaise foi et très cynique, mais pourquoi nos amis anglophones n’ont-ils pas proposé le renouveau pédagogique pour contrer le décrochage?

    La lutte au décrochage est l’un des arguments qu’on entend le plus souventdans la bouche de ceux qui justifient la réforme de l’éducation au Québec. Pourtant, comme vous venez de le montrer, il existe d’autres façon d’y parvenir. De mémoire, une CS de Sherbrooke est parvenu à des résultats intéressants en s’attardant à des facteurs autres que scolaires et pédagogiques.

    La lutte au décrochage au Québec a le dos bien large…

  • Il faut plus qu’un changement de méthode pédagogique pour rattraper un retard dans les apprentissages. Les mêmes moyens ne sauraient réussir à tout le monde. Un retard reste un retard, et cela nécessite parfois des ressources extraordinaires. Une réforme, et surtout une réforme appauvrie, n’y changera rien.



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