Partenariat école-université profitable aux math et sciences


JansonsSadScience.jpgToute autre science est dommageable à celui qui n’a la science de la bonté. (Michel de Montaigne)

Une étude de la National Science Foundation indique que les programmes de partenariat entre l’université et l’école ont un effet bénéfique sur les résultats scolaires, du moins en mathématiques et en sciences. Les gains sont notables du primaire au secondaire, sauf au premier cycle du secondaire où les résultats en sciences demeurent inchangés. Toute indication de l’efficacité des collaborations verticales est une bonne nouvelle.



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Le programme repose entre autres sur la participation des enseignants à des cours d’été. Dans une perspective de formation professionnelle, avec reconnaissance de cours, c’est certainement réalisable. Et puis, rien n’égale le plaisir de voir ses élèves réussir.

Un autre rapport donne des résultats légèrement différents, quoique toujours positifs. On ne saurait affirmer toutefois que les hausses de résultat sont uniquement le fruit de l’association des écoles et des universités. D’autres facteurs sont en cause, comme la rigueur du programme ou le caractère compétitif des résultats en fonction du financement.

Je me questionne, par ailleurs, sur la mission intéressée d’un organisme voué à la promotion de disciplines exclusives. Si les ghettos disciplinaires profitent aux experts, je ne crois pas qu’ils servent la cause des élèves. L’analyse, la pensée critique, la créativité et l’éthique, pour ne nommer que ces activités de l’esprit, puisent à l’intégration transdisciplinaire.

(Image thématique : The Sad Science, par Max Jansons)


Par ricochet :

Le mariage des universités et des corporations

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4 réponses

  • Bonjour François,

    Aux États-Unis, il existe un regroupement (Holmes Partnership) à cet effet. Depuis longtemps, a-t-on compris qu’un des problèmes importants en formation des enseignants, c’est la dichotomie et l’incohérence pouvant exister entre le discours des universitaires et celui des enseignants dans les écoles. On se doute qu’une telle situation peut semer un brin de confusion chez le stagiaire en quête d’une compétence et d’une identité professionnelles…

    Le groupe Holmes privilégie notamment des partenariats qui mettent de l’avant des approches de recherche collaborative. De telles approches préconisent une implication active des enseignants qui va bien au-delà du seul fait d’être observé par des gens qui semblent parfois être des gérants d’estrade.

    En plus d’aider à mieux comprendre les pratiques éducatives, ces partenariats deviennent aussi des occasions de développement professionnel, autant pour les universitaires que les enseignants dans les écoles. Ils contribuent à rapprocher «les deux mondes» et à faire converger ce qui, à prime abord, peut sembler divergent, voire en opposition.

    Il va sans dire que les TIC peuvent devenir un levier puissant lorsqu’on se met à cultiver de tels partenariats…

    http://www.holmespartnership.org/history.html

  • Quel plaisir d’avoir des nouvelles d’un ancien compagnon d’armes!

    Merci, Stéphane, de me faire découvrir le Holmes Partnership. Hormis l’intérêt pour un organisme qui favorise la collaboration entre les acteurs de milieu de l’éducation, je trouve toujours inspirant de découvrir un visionnaire dont le travail n’est reconnu que beaucoup plus tard.

    Ton observation sur « la dichotomie et l’incohérence [...] entre le discours des universitaires et celui des enseignants dans les écoles » est tout à fait juste. C’est ce que j’ai vécu alors que j’étais stagiaire, et c’est ce que je constate aujourd’hui alors que j’accompagne des stagiaires. Une pareille disparité, après toutes ces années d’identification du problème, est incompréhensible. Il est réconfortant d’apprendre que certains ont commencé à y remédier.

  • Merci pour tes bons mots, François. Je dois dire que bien que j’aie arrêté d’écrire sur mon blogue depuis plusieurs mois, je me permets à l’occasion de jouer au «lurker» sur ton toujours-aussi-excellent carnet. Bravo!

    Pour en revenir au sujet initial du billet, je crois qu’une partie du problème provient des défis de la collaboration. Le côté humain qui y est inhérent est dans certains cas trop peu pris en considération.

    Par exemple, on dirait que certaines universités prennent un malin plaisir à relocaliser sans cesse les chargés de formation pratique dans de nouvelles écoles. Certaines écoles quant à elles ne se gênent pas pour suggérer des enseignants associés qui préfèrent travailler seul.

    Pour collaborer, il faut d’abord apprendre à se connaître. Il faut aussi trouver un minimum d’atomes crochus. Pas évident que cela peut prendre forme en cinq courtes semaines de stage.

    Par contre, il me semble que si l’on formait des duos qui ont une certaine pérennité à travers les trimestres, cela pourrait aider au développement d’une complicité.

    Bien sûr, il ne s’agit que d’un infime exemple de dysfonctionnement. Comme tu le sous-entendais François, la situation est bien plus complexe…

  • J’aime bien cette idée d’associer enseignants et stagiaires en fonction des « atomes crochus ». Idéalement, une rencontre où les enseignants présentent leur gestion de classe et leur pédagogie permettrait aux stagiaires de mieux choisir l’enseignant avec qui ils auront à travailler. Mais cela n’est pas réaliste. Un blogue d’enseignant, ou à tout le moins une page Web ou une présentation dans Slideshare, constitue peut-être un bon substitut.

    Et pourquoi est-ce que les stagiaires n’en feraient pas de même? C’est l’occasion de se constituer un portfolio professionnel.



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