Le Canada, un pays de médiocrité (Conference Board)


JournoMediocrity1.jpgC’est un signe de médiocrité que d’être incapable d’enthousiasme. (Honoré de Balzac)

Dans un rapport qui rappelle étrangement l’attaque du regroupement Pour un Québec Lucide, le Conference Board of Canada accuse le pays de sombrer dans la médiocrité (La Presse : Le Canada médiocre par manque d’innovation). L’évaluation du Conference Board repose sur l’économie, la protection de l’environnement, le système de la santé et la lutte à la pauvreté. Au chapitre de l’environnement et de l’innovation, le Canada languit au dernier rang des pays industrialisés. Seule l’éducation échappe à la bastonnade, principalement à cause des investissements dans les universités.

Non pas que je souscrive à toutes les recommandations du Conference Board, dont plusieurs ont un penchant nettement commercial ou élitiste, mais les problèmes mondiaux qui menacent à l’horizon appellent à une restructuration de notre projet de société. L’éducation, forcément, n’y échappera pas. D’un système d’abord conçu pour former des travailleurs, il faut faire plus de place aux créateurs et innovateurs en herbe. Par conséquent, l’objectivation des connaissances en compétences s’avère un pas dans la bonne direction. Malheureusement, l’uniformité au-delà d’un socle essentiel nuit au développement des qualités individuelles et, éventuellement, à la créativité.

L’école ne peut pas porter seule le poids d’un changement de cap. La ‘réforme’ en cours nous a vite ramenés sur terre. Un projet de société ne saurait réussir sans des politiciens visionnaires, la participation de l’intelligentsia et une cohésion sociale qui commence par la sensibilisation des citoyens. On oublie trop souvent que les parents confient à l’école leurs valeurs, d’où l’exception faite à certaines écoles confessionnelles. La plus grande erreur dans l’implantation de la réforme aura sans doute été d’envahir les écoles comme une armée en pays étranger.

En premier lieu, nous devons déterminer dans quelle mesure nous sommes disposés à investir collectivement en l’avenir. Et qui dit avenir dit éducation. Avons-nous le courage de créer un FutureLab avec une devise telle que l’innovation en éducation? En tant que pays industrialisé, on ne peut pas non plus tolérer une fracture numérique, particulièrement dans les écoles, qui perpétue l’écart entre les riches et les pauvres (BBC : Digital divide ‘is still there’).

Mise à jour, 14 juin 2007 | Dave Pollard aussi n’est pas très réceptif aux recommandations du Conference Board pour stimuler le Canada (How to Save the World : Measures That Matter and the Misguided ‘Productivity’ Scorecard). En plus d’en appeler à l’action individuelle, Pollard propose des recommandations qui méritent considération.

(Image thématique : In a World of Mediocrity #1, par Richard Journo)


Par ricochet :

Statistiques Canada : prof n’égale pas TIC

Le Canada investit moins en éducation

L’état de l’apprentissage au Canada

TIC : le Canada en perte de vitesse / motivation scolaire

Rapport 2007 de l’indice d’apprentissage au Canada

La créativité et l’enseignement

Le fossé éducationnel

Le passage à une économie de la créativité

Les 6 mythes de la créativité

Vivement la créativité !

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