Moderniser l'évaluation / ‘visualiser' la pensée

JenkinsPhenomenaViolet.jpgMesure tes forces d’après tes aspirations et non tes aspirations d’après tes forces. (Adam Mickiewicz)

Si les élèves avaient une voix en éducation, la querelle des bulletins prendrait un autre air. La plupart en ont marre du stress des examens, des sermons des parents et du sentiment de dévalorisation auprès des pairs. La fixité du débat sur le bulletin, par opposition à l’évaluation formative, illustre l’obsession des gestionnaires et des parents pour la mesure quantitative. Pourtant, les stratégies d’apprentissage ne sont-elles pas un meilleur gage d’avenir que les savoirs éphémères ? Pour préparer les élèves à la future économie de la créativité, il faut rééquilibrer l’évaluation en délestant les objets de mesure au profit du sujet. Du coup, on réglera le problème du plagiat.

Dans Assessment in the Age of Innovation (Education Week), trois intervenants du milieu des affaires et de l’éducation présentent leur conception de l’évaluation. Parmi leurs cinq recommandations, mon attention s’est arrêtée sur le besoin de rendre la pensée des élèves visible. On ne saurait dire mieux; le résultat d’un travail ne révèle pas forcément la méthode et l’activité métacognitive du chantier, toute l’infrastructure sans laquelle il n’y a pas de façade. Mais comment visualiser la pensée des élèves de façon à évaluer des données concrètes? Je me suis livré à un brainstorming de divers moyens, sans me soucier des rigueurs de la classification :

SuggestionsObjectivationPen.jpg

    (pour des organisateurs graphiques, voir 1, 2, 3, 4, 5, 6)

Évidemment, on variera les moyens en les adaptant à l’élève et à la tâche. On se gardera également de systèmatiser l’exercice de façon à ne pas causer de fatigue procédurale. L’individualisation est cruciale dans l’objectivation de la pensée; du reste, on s’assurera que l’élève reçoit une rétroaction à la mesure de son effort. Comme le précise Konrad Glogowski, l’évaluation est un acte partagé par le maître et l’élève qui n’a de sens qu’en fonction de sa pertinence (Blog of Proximal Development : Replacing Grading with Conversations).

Learning is not about making your work conform to some standard imposed by the teacher. Learning is about creating your own standards and adjusting them based on your goals. Learning is about setting your own goals and monitoring your own progress. It is about having conversations with yourself and others.

(Image thématique : Phenomena Measure of Royal Violet, par Paul Jenkins)


Par ricochet :

La nouvelle imputabilité de l’évaluation

L’évaluation robotisée

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Bulletins scolaires : chiffres, lettres ou descriptions ?

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La quête numérique de l’évaluation

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Lire, écrire, compter – ACTUALISÉ (Ze Cool blogue)

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