Calendriers d'école en ligne / tâche et communication


HanmerNovember.jpgLe calendrier, c’est la bureaucratie du temps. (Quino)

À l’ère des communications, qu’attendent donc les écoles pour informer les parents ? C’est à se demander parfois si elles croient réellement à la participation des parents dans l’éducation des enfants. Pourtant, des solutions gratuites sont à portée de la main. Prenons l’exemple des calendriers des activités scolaires. Plusieurs services en ligne gratuits, comme CalendarHub, Kiko et 30 Boxes, permettent d’afficher l’information au fil du temps. Mais Google Calendar a l’avantage d’être offert en français, d’être sûr et de supprimer la publicité aux écoles qui en font la demande. Du coup, on imaginera facilement l’utilité d’un calendrier en ligne pour chaque professeur.

Quoique j’aie déjà exprimé des réserves à l’endroit de Google, il appert que les bienfaits surpassent les risques quand il ne s’agit que d’un calendrier. Scott Clark avance d’ailleurs des raisons très convaincantes de l’utilisation de Google Calendar par les écoles (Finding the Sweet Spot : 11 Reasons Schools Should Use Google Calendar Next Year) :

    1. Les calendriers peuvent être publics ou privés [on gagne rarement, toutefois, à dissimuler l'information].

    2. Plusieurs calendriers peuvent être superposés sur la même page.

    3. Les ajouts au calendrier peuvent être diffusés par flux RSS, SMS (cellulaire) ou courriel.

    4. Les écoles peuvent être dispensées de la publicité.

    5. Les calendriers peuvent être intégrés au site Web de l’école.

    6. Les invitations aux réunions et assemblées peuvent être envoyées électroniquement. Les lecteurs peuvent émettre des commentaires à même les événements.

    7. Chaque élève peut avoir son agenda personnel, qu’il peut superposer au calendrier de la classe. Les familles aussi peuvent disposer d’un calendrier.

    8. Les fermetures d’école, ou tout autre message urgent, peuvent être annoncés par le biais d’un ajout au calendrier (les parents étant avisés par flux RSS, SMS ou courriel).

    9. Les calendriers peuvent être imprimés. Les fonctions d’impression sont flexibles et offrent de nombreuses options.

    10. Les entrées peuvent inclure des hyperliens (utile pour rediriger vers un blogue ou une ressource en ligne).

    11. Si plusieurs écoles se dotent d’un calendrier, il est possible alors de superposer des calendriers pour coordonner des activités inter-écoles.

Gratuité, simplicité, immédiateté, information, interaction, collaboration… mais qu’est-ce qu’on attend? Et en poussant un peu plus loin la question… qu’est-ce qu’on attend pour équiper d’un ordinateur portable les professeurs qui dérirent accroître leur efficacité? La preuve de leur rentabilité, dira-t-on. Comme si on pouvait calculer la somme monétaire de tous les effets.

On rétorquera, par ailleurs, que les enseignants trop occupés pour utiliser efficacement les nouvelles technologies. Mais avons-nous réellement reconsidéré la tâche de l’enseignant dans un contexte de réforme?

Le changement de paradigme en éducation a considérablement modifié l’activité des élèves. Forcément, cela a affecté le travail de l’enseignant. Toutefois, la structure organisationnelle de sa tâche (horaires, comptabilisation du temps, réunions, tâches administratives, etc.) souffre d’arthrose. L’alourdissement des bulletins et la bureaucratisation des SAE (situation d’apprentissage et d’évaluation), pour ne nommer que ces deux aspects du Renouveau pédagogique, ne font rien pour assouplir l’organisation du travail que nécessite un changement de cette envergure. Une réforme appelle nécessairement une réorganisation du cadre de travail.

L’enseignement est fondamentalement un acte de communication. Cela implique que l’on reconnaisse aux éducateurs, dans la réorganisation du cadre de travail, du temps pour les communications en dehors des heures de classe, tant avec les élèves que les parents. Les quelques minutes prévues aux conventions collectives pour des appels téléphoniques aux parents relèvent d’une autre époque. Que l’éducation tarde à recourir aux nouvelles technologies de la communication est une aberration.

Il est impensable de réussir un tel changement dans un modèle purement instructionniste de l’école. Les obstacles s’empilent irrémédiablement. Il faut repenser l’éducation, voir en l’enseignant un coordonnateur des apprentissages d’abord, et un dispensateur au besoin. Il faut miser sur les communautés éducatives et les réseaux sociaux comme soutien à l’apprentissage. Il faut compter sur l’autonomie, l’individualisation et les environnements d’apprentissage personnels. Mais surtout, il faut redonner à l’apprentissage sa dimension affective, celle qui émerveille, qui défie, qui stimule, et qui exauce.

(Image thématique : November, par Clayton Hanmer)


Par ricochet :

Les technologies comme agents de réforme

Communiquer pour améliorer les rapports avec les parents

Quand un élève exploite un blogue

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5 réponses

  • Super cette idée de calendrier! Et il semble y avoir beaucoup plus de points positifs que négatifs. Souvent avec ces sites d’ »hébergement gratuit », on se fait bombarder par des publicités. Donc, je trouve que c’est une belle initiative de laisser le choix aux écoles d’avoir de la publicité ou non.

    Quand vous dites qu’on gagne rarement à dissimuler l’information, je vois déjà poindre un petit problème que j’ai vécu à quelques reprises au cours des années lorsque j’ai suggéré de poster sur le site web de l’école les rencontres, les réunions, les événements de la semaine, les sorties. Tout cela dans le but d’économiser du papier. Les gens sont plutôt réticents à divulguer l’information. Alors que j’y voyais une façon de montrer aux parents tout le travail qui était accompli à l’école, d’autres personnes sentaient que c’était une incursion dans la vie privée de l’école… Comment faut-il voir cela? Est-ce réellement une atteinte à la vie privée de l’école? Ou l’école est-elle encore en train de retarder le recours aux nouvelles technologies de la communication?

    En terminant, j’aime beaucoup la dernière phrase de votre billet: redonner à l’apprentissage sa dimension affective, celle qui émerveille et qui stimule. J’espère tellement arriver à faire vivre cela à mes élèves.

  • Quand on reçoit encore tous les mémos systématiquement sur papier (Chaque mémo a été rédigé, « passé » à la secrétaire, mis en forme, imprimé, photocopié, distribué dans tous les casiers, récupéré par chaque enseignant, quand il est passé par son casier… OUF!), on peut constater que l’âge de pierre est tenace…

    (Sylvain itou ;-)

    P.S.: Au moins, on a (au PJR) réussi à avoir les P-V des réunions de niveau par courriel !

  • Ceux qui sont réticents à divulguer l’information n’ont probablement pas de blogue :-)

    Je partage évidemment l’avis de Sylvain St-Jean, à savoir qu’on gagne à partager l’information plutôt que de la conserver pour soi. Les quelques désagréments ne sont que passagers et à court terme. À long terme, cependant, les bienfaits sont considérables. La dynamique du blogue appliquée à l’individu se répète alors à toute une institution. Ceux qui craignent l’ingérence de la communauté ont une perception bien égocentrique du travail, bien plus que sociale.

    Dans l’état actuel de la planète, la réduction du papier est un argument terre-à-terre de taille. Il est d’autant plus inexcusable de ne pas offrir d’acheminer l’information électroniquement quand celle-ci est déjà produite à l’ordinateur.

  • djeault (djo.ca) dit :

    produiTe ?

  • Merci de signaler la coquille, Djeault. Mon correcteur m’a laissé tomber (c’est toujours la faute des autres, n’est-ce pas?)



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