Arguments contre les devoirs [schéma]


Les devoirs en rafale sont de plus en plus critiqués. Avec raison. Ils découlent de méthodes pédagogiques qui ne font guère de distinction entre les élèves et reposent largement sur l’écrit, issus d’une époque où les ressources éducatives à la maison étaient rares. Les temps ont changé ; les compétences à développer débordent de l’écriture et les jeunes disposent d’une panoplie de ressources et d’activités organisées. Un devoir n’a plus de sens que s’il répond à un besoin pédagogique précis, non pas un traitement global, mais une chirurgie localisée.

Plusieurs parents, néanmoins, en redemandent. Certains l’ont bien fait sentir lors de la récente rencontre de parents que nous avons tenue pour présenter le programme de l’année. En annonçant que je ne donnais pas de devoirs, j’ai cru percevoir beaucoup plus de regards approbatifs que réprobateurs.

Par souci d’individualisation des apprentissages, mes élèves peuvent choisir de parler anglais en classe ou de faire du travail compensatoire à la maison. Sur 196 élèves, 10 seulement ont opté pour le travail à la maison, même si cela représente moins d’effort que de parler anglais continuellement pendant plus d’une heure. Ce maigre 5 % est une assez bonne indication, il me semble, de la perception que se font les élèves de la valeur des devoirs. Après quelques jours seulement, plusieurs ont déjà changé d’avis.

Dans une optique d’utilisation ciblée, les devoirs peuvent être plus fréquents dans les milieux où les difficultés d’apprentissages sont plus manifestes et l’environnement extrascolaire moins riche en affordances. Dans les milieux difficiles où les retards scolaires sont plus inquiétants, c’est également une façon d’occuper les jeunes pour les éloigner des dangers de la rue. Mais là encore, il faut savoir les utiliser en fonction de besoins personnels. Il est regrettable, tout de même, que l’on doive recourir à ce moyen pour pallier l’absence d’activités parascolaires ou communautaires.

Pour marquer le ton de l’année scolaire qui débute, plusieurs livres et articles de journaux dénoncent l’obsession de certains pour les devoirs :

Livres :

Articles :

Dans l’espoir d’enfoncer un peu plus le clou, j’ai regroupé dans un schéma les arguments mentionnés dans les sources ci-dessus (cliquez sur l’image pour un agrandissement).


ArgumentsDevoirsSmall.jpg



À la liste des articles ci-dessus, j’ajoute un reportage fascinant du magazine Time sur les dispositions du cerveau en fonction de l’heure du jour : Making the Most of Your Day… And Best Use of the Night. Je me permets de présenter l’illustration, ci-dessous, pour la cause de l’éducation. J’attire votre attention sur le fait que le cerveau est peu disposé à faire des devoirs après 16 h 30, selon les recherches sur le rythme circadien (sources : Martin Moore-Ede, Circadian Technologies ; Michael Smolensky, Chronobiology International ; Michael Kaplan, The Best Time to Do Everything).


DevoirsHorlogeSmall.jpg



Les détracteurs m’accuseront, avec raison, de ne présenter qu’un côté de la médaille. J’avoue prendre le parti de mes convictions. Mais comme ils sont certainement mieux documentés que moi à ce propos, je leur laisse le soin d’aligner leurs arguments contraires.

Je précise à nouveau que les devoirs ne sont pas entièrement à proscrire, à la condition de servir une intention d’apprentissage bien mesurée. Certaines disciplines, sans doute, s’y prêtent mieux que d’autres. Harris Cooper, qui a analysé des dizaines d’études sur le sujet, préconise 10 minutes de devoirs chaque soir pour chaque année du primaire, culminant à 60 minutes pour les élèves de 6e année. Au secondaire, toutefois, il est difficile de coordonner le travail assigné par l’ensemble des professeurs.

Enfin, la plupart des experts s’entendent pour dire que la lecture ne constitue pas un devoir. À la condition, évidemment, que cette lecture ne soit pas alourdie par un travail exaspérant.

Mise à jour, 26 mars 2007 | Un fameux billet (Homework, the tip of the iceberg) de Harold Jarche, un consultant vivant au Nouveau-Brunswick, qui en appelle au boycottage des devoirs, entre autres parce qu’ils perpétuent des attitudes nocives (voir à ce sujet cet autre excellent billet : Education’s Hidden Messages).


Par ricochet :

À bas les devoirs

Poursuite pour excès de devoirs


Les devoirs à la maison nuisibles à l’apprentissage? (Cybercarnet)

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17 réponses

  • Très souvent nous voyons les enfants pris en charge à la sortie de l’école par des personnels très peu qualifiés. Ces personnels interviennent dans des dispositifs destinés aux publics les plus en difficulté. Qui vivent l’échec au jour le jour, depuis l’entrée dans le système éducatif. Et après 8 heures de présence à l’école, ils leur font faire des devoirs qui impliquent des savoirs que les professeurs (hautement qualifiés) n’ont pas réussi à leur faire acquérir.

  • Antoine B. dit :

    Je pense que tu as très bien résumé la situation, François.

    Moi-même élève, je pense pouvoir confirmé.

    Les devoirs sont plus une source de frustration qu’autre chose, et plus souvent qu’autrement je les fais en essayant de m’en débarasser pour en avoir terminé le plus rapidement possible. Et je penses que c’est la même chose pour une grande majorité.

    J’aimerais cependant mentionner un compromis assez acceptable proposé par Alec Laporte, qui consistait à donner des devoirs à faire pour ceux croyant ne pas complètement maîtriser la matière. Ils n’étaient pas obligatoires, mais néanmoins plusieurs les faisaient. Plus important encore : tout le monde était content.

  • Christian soulève un point très important, à savoir que les parents ne possèdent l’expertise pédagogique, ni les connaissances disciplinaires du professeur pour assister leur enfant dans son travail à la maison. Cela est d’autant plus vrai dans les milieux défavorisés. En contrepartie, il faut reconnaître que les parents connaissent mieux leurs enfants et qu’ils peuvent offrir une aide plus personnalisée et soutenue qu’un professeur qui doit composer avec une multitude d’élèves. Toutefois, sans connaissances pédagogiques ou disciplinaires, cela ne sert pratiquement à rien.

    Enfin, j’aime bien la suggestion, rapportée par Antoine, du devoir libre.

  • Luc Papineau dit :

    Messieurs,

    Ne m’en veuillez pas, mais je souris en lisant le commentaire de M. Guité et en pensant au fait que j’ai lu quelque part que la réforme demandait une plus grande implication des parents dans les apprentissages de leur enfant. On n’est pas sorti du «boa» comme me l’écrivait une élève remplie de ferveur poétique.

  • «L’implication » dont il est question ne serait-elle pas de l’ordre de l’encadrement M. Luc? N’est-ce pas que vous souhaitez d’ailleurs?

    Je crois qu’il y a unanimité sur le fait qu’on ne devrait pas demander aux parents « de jouer » au prof le soir…

  • Luc Papineau dit :

    Messieurs,

    Le problème des devoirs est relié à l’encadrement et à la motivation scolaire, quant à moi.

    Si on parle beaucoup d’aide aux devoirs dans les écoles, cela est en réalité difficilement réalisable dans une grosse école secondaire (trop de profs différents et aussi trop de matières diversifiées). Il convient plutôt ici de parler d’une période d’étude avec un «planton» pour assurer la discipline… Le seul cas d’aide aux devoirs significative que j’ai connue est celle du système de «pair aidant» ou un élève plus vieux aide un élève plus jeune.

    Si on parle d’aide à la maison, encore là, je suis désolé, mais les parents sont souvent dépassés par les réformes des programmes disciplinaires. Par exemple, en français, ce qui fut autrefois un complément circonstanciel est devenu un GFCP (groupe facultatif complément de phrase). Rien de moins… En plus de ne pas nécessairement posséder le vocabulaire spécialisé, les parents n’ont souvent même pas le temps (ou ne le prennent pas, quant à moi) d’encadrer leur enfant convenablement et de passer du temps de qualité avec eux.

    Par ailleurs, au cégep et à l’université, il existe des «devoirs». Ce sont souvent des lectures qui demandent des résumés et de la réflexion. Personne ne hurle pourtant à la lune. En fait, c’est peut-être la forme du devoir qui pose davantage problème. Celui-ci doit être signifiant et s’inscrire dans une logique claire d’apprentissage.

    Pour ma part, il m’arrive en début d’année d’offrir des devoirs facultatifs. Règle générale, les élèves motivés les font. Les autres, une large majorité, s’imaginent pouvoir réussir sans ceux-ci. Après un mois et demi, après des échecs répétés reliés à des notions parfois de niveau primaire (le rôle d’un nom dans une phrase, l’accord sinple des participes passés, etc.) les choses changent.

    Enfin, quant au propos contenu dans le billet de M. Guité, la lecture, même de 8 pages d’un texte, constitue une corvée pour plusieurs élèves de cinquième secondaire. Ceux-ci auraient une vie sociale et professionnelle trop chargée. À cet égard, il est frappant de constater que le travail scolaire à la maison passe en deuxième après le travail au dépanneur…

  • Je trouve tous les commentaires de cette discussion fort intéressants. Merci à Christian, Antoine, Luc et Mario d’approfondir la discussion en soulevant des éléments nouveaux. Je suis d’accord avec tous les points soulevés, malgré quelques réserves bien secondaires.

    La question du soutien parental aux devoirs est, à mon avis, trop importante pour continuer à être traitée en marge d’un billet. J’ai poursuivi ma réflexion, à ce sujet, dans un nouveau billet.

  • Larry Banks dit :

    Je penses que c’est une bonne idée de laisser le enfnts choisir s’ils veulent fire les devoirs ou non.

  • merci sa ma beaucoup servis, je prepare mon oral de fin dannée en francais!

  • Melissa dit :

    Je pense que les enfants devrait avoir une chance de dire quelque chose a propos des devoirs parce-que des personnes on des autres choses a faire apres l’école. Les proffeseurs toujours disent »Les devoirs sont la plus important! »
    Blah! Blah! Blah!

  • Ti-Bros dit :

    les devoirs son plate car il nous forse a l’ai faire je suis un 9e pluis dans chaque matiere il y a des devoirs

  • Ti-Bros dit :

    Borring

  • Ti-Bros dit :

    C’est borring comme les enseignante

  • LOL:) dit :

    L’école n’est pas le fun car des devoirs jk l’école est plate

  • Ta mère dit :

    Les devoirs c comme ta mère sa pu des pieds!!

  • Bob dit :

    a cause des devoirs on rate nos sports après l’école.

  • towels (rien.com) dit :

    Vous savez ils devraient mettent une autre sorte de devoir et ses de planifier des nieseries



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