Études sur l'efficacité de l'apprentissage dans l'action

On a maintes fois reproché aux tenants de la réforme de ne pas citer de recherches pour en appuyer les fondements. Quoique le nouveau programme de formation ne se limite pas à un seul courant pédagogique, il n’en demeure pas moins fortement influencé par l’apprentissage dans l’action. Mark Morton a compilé six études (PDF) qui démontrent l’efficacité de l’active learning (Educause : Evidence of the efficacy of Active Learning). L’ASCD définit l’apprentissage actif comme « toute situation par laquelle un élève apprend en se déplaçant et en faisant des choses, par opposition à être assis à un pupitre en train de lire, de remplir des feuilles d’exercices ou d’écouter le professeur » (traduction libre). L’appellation est assez large pour inclure plusieurs méthodes pédagogiques. Il appert néanmoins que la réforme de l’éducation au Québec s’inscrit dans l’esprit de l’active learning.

En fouillant le site du Centre for Learning & Teaching Through Technology, où travaille Morton, j’ai découvert un réseau de concept intéressant de l’intégration des nouvelles technologies en apprentissage (image ci-dessous ; cliquez pour agrandir). À prime abord, le sujet peut sembler très détaché de l’active learning. Mais on ne saurait nier aujourd’hui l’importance des nouvelles technologies de la communication dans l’action et le rapport au savoir.


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Par ricochet :

Attaques contre la réforme

Au-delà des disputes théoriques


Le point sur la réforme… Cyberpresse | Le Soleil (PédagoTIC…)

Sacrifier des élèves (PL en toute liberté!)

Y en aura pas de facile (PL en toute liberté!)

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5 réponses

  • Vite M. Normand Péladeau, vite un commentaire dont vous avez le secret…

  • Normand Péladeau dit :

    Je n’ai pas lu ces études, mais je dis bravo! Moi et d’autres personnes avons insisté pour que les promoteurs de la réforme nous indiquent des études supportant les principes mis de l’avant par la réforme et nous n’avons jamais eu de réponse. Nous avons trouvé de notre côté une quantité assez impressionnante d’études qui suggèrent que nous faisions fausse route. Sept ans après le début de l’implantation de la réforme, nous avons enfin quelqu’un qui ose répondre. Il est bien tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ceci dit, je garderai mon jugement sur ces études tant que je ne les aurais pas lu.

    Ceci dit, je serai bien curieux d’avoir les commentaires de Monsieur Guité sur l’article suivant:

    Kirschner, PA, Sweller, J., & Clark, RE (2006) Why Minimal Guidance During Instruction Does Not Work: An Analysis of the Failure of Constructivist, Discovery, Problem-Based, Experiential, and Inquiry-Based Teaching. EDUCATIONAL PSYCHOLOGIST, 41 (2), 75–86

    Lui qui s’intéresse autant au cerveau, à la mémoire de travail, à la psychologie cognitive, etc, sera sûrement intéressé par cet article qui met en lien les études sur le traitement cognitif et les méthodes pédagogiques constructivistes. S’il ne peut l’obtenir, il n’a qu’à me contacter. Je lui ferai parvenir le PDF.

  • Normand Péladeau dit :

    Au fait, est-ce qu’une méthode d’enseignement efficace auprès d’étudiants universitaires sera nécessairement efficace auprès d’élèves du primaire?

  • La table et sa chaise forment un dispositif indispensable (ou presque indispensable) pour écrire, mais pas du tout indispensable pour lire. C’est la priorité accordée au travail d’écriture qui nous cloue sur la chaise. Debout, on peut lire et parler, en marchant. Assis, on peut lire et écrire, en silence. Debout, on lève la tête. Assis, on la baisse. Et quand on s’en sert debout, en levant le nez de dessus pour regarder les autres, le livre apparaît d’une légèreté délicieuse, qui dépasse de beaucoup encore celle de l’ordinateur.

  • L’article de Kirschner et al. (PDF) est effectivement intéressant. Je suis flatté que M. Péladeau sollicite mon opinion, mais je doute que l’avis d’un seul y change quoi que ce soit.

    Je crois que les méthodes pédagogiques par lesquelles l’enseignant intervient minimalement dans le processus d’apprentissage ont peu de chance de réussir dans un système où les programmes sont surchargés de contenu. Les raisons sont trop longues à expliquer ici, mais on comprendra que le temps, dans ce contexte, est un élément important. Plutôt que de chicaner sur les moyens, c’est-à-dire les méthodes pédagogiques, je suis d’avis qu’on doit plutôt regarder du côté de la finalité de l’éducation.

    Par ailleurs, je m’interroge sur l’expression minimally guided instruction, qui me semble plutôt vague. Le degré d’implication d’un enseignant auprès des élèves se situe sur un continuum fort variable. Même les behavioristes doivent limiter les instructions, sans quoi ils n’en finiraient plus.

    Dans l’état actuel des choses, un enseignant doit savoir composer avec plusieurs méthodes pédagogiques, selon la nature des apprentissages et les caractéristiques de chaque apprenant. Les permutations sont évidemment énormes, mais on réussit tout de même à trouver des moyens qui répondent aux besoins de plus d’élèves qu’une méthode unique (one size fits all). Cependant, la méthode explicite est parfois très utile ; je l’ai déjà dit.

    D’un point de vue scientifique, le deuxième commentaire de M. Péladeau est fort pertinent. Je laisse à d’autres le soin de chercher les réponses.



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