Une majeure dès le secondaire ?


Les taux vertigineux de décrochage et d’échec scolaire donnent lieu à des solutions étonnantes. En voici une qui commence à faire boule de neige aux États-Unis : l’obligation pour les élèves du deuxième cycle du secondaire de choisir une majeure en tant qu’orientation académique ou professionnelle, comme dans certains programmes postsecondaires. La Floride emboîte le pas, après un programme semblable en Caroline du Sud (New York Times : Florida Requires Majors in High School). Ailleurs, des programmes spécialisés prennent des allures d’orientations diverses (The Arizona Republic : Tomorrow’s high schools likely to resemble today’s colleges).

Je ne vois pas d’un très bon oeil ces initiatives qui obligent des adolescents à prendre si tôt une tangente. Évidemment, le décrochage scolaire est une chose épouvantable ; et si le choix d’une majeure peut réduire le problème, alors tant mieux. C’est préférable à l’inaction. Mais je crains que cela ne dirige les élèves des milieux défavorisés tout droit vers les usines. Par ailleurs, comment un adolescent qui excelle dans plusieurs disciplines peut-il raisonnablement choisir une majeure parmi plusieurs avenues possibles ? C’est trop tôt dans la vie pour ériger des murs.

Il me semble qu’il existe des solutions pédagogiques au problème du décrochage scolaire, si seulement on se donnait la peine d’écouter les éducateurs et qu’on leur donnait les moyens de réussir. Certains applaudiront une initiative bureaucratique qui améliore partiellement la situation. Pour ma part, j’applaudirais une initiative pédagogique qui la corrige.


Par ricochet :

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6 réponses

  • Oui parce que les jeunes qui rentrent au CEGEP et a l’Université sont tellement matures dans leurs choix de cours, c’est clair que ça va marcher avec les secondaires!

    « On peut tu prendre poésie, histoire de l’art ou sociologie, question de perdre encore plus son temps? »

  • La maturité est effectivement un facteur important pour décider de son avenir. C’est un point crucial qui m’a échappé. Quand on sait que le jugement n’atteint sa maturité intellectuelle que vers l’âge de 25 ans, on a raison de douter de la capacité des jeunes à faire des choix éclairés pour la vie.

  • laurie Val. dit :

    qu’est-ce qu’une majeure?

  • Bonjour Laurie,

    Une majeure, par opposition à une mineure, est un choix d’orientation que l’on donne à ses études. Une spécialité, si tu préfères. Concrètement, cela veut dire que les élèves choisissent d’avoir plus de cours dans une discipline (mathématiques ou français, par exemple) ou dans un champ de disciplines (sciences pures, sciences humaines, langues, etc.). En contrepartie, cela signifie que les élèves auront moins de cours dans d’autres disciplines, pour faire place à la majeure.

    Cela ressemble en quelque sorte aux “profils” du programme de formation générale.

  • Laurie V. dit :

    mmm… je suis tout aussi pour que contre.
    Je crois que faire des choix aussi sérieux que ceux-là peuvent beaucoup aidé la maturité à se déveloper et comme le dis l’article, les étudiants seraient beaucoup plus motivés à étudier dans leur choix. personnellement, je me leverais beaucoup plus motivée le matin en sachant que, par exemple, j’aurais je la musique à tous les jours.
    Mais j’hésite toutefois puisque si jamais l’élève se trompe dans son choix (car seul les fous ne changent jamais d’idées), comme par exemple, il aurait préféré le Francais au Mathématique, il devrait reprendre ses cours. Et donc comme ça, il perdrait une ou peut-être deux années.Et d’un point de vue économique, je sais que les études en secteur public ne peut-etre sont pas si couteuses mais certainement pas gratuites! (…et je ne parle pas du privé où c’est 2000$ par année…)

  • Schéhérazade dit :

    Peut-être…
    d’un autre côté, ça reste tout de même moins drastique qu’en Allemagne où les jeunes doivent décider, dès l’âge de 6 ou 7 ans, s’ils iront à l’université ou non…
    …et c’est pas des blagues…



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