Le nombre d'élèves par classe : ça compte


Une étude de l’Institut C.D. Howe avait fait passablement d’éclat l’année dernière en révélant que le nomdre d’élèves dans une classe a peu d’incidence sur les résultats scolaires (School Class Size: Smaller Isn’t Better ; PDF). Cela est peut-être le cas dans un contexte d’enseignement magistral, mais quand il s’agit de faire de l’enseignement différencié, et plus encore quand l’enseignement est individualisé, les résultats de l’étude ne sauraient plus tenir. Les enseignants écossais vont même jusqu’à réclamer un maximum de 20 élèves par classe, tant au primaire qu’au secondaire (BBC : Teachers vote to ballot on action). En passant de 33 à 20, une réduction de 40 %, je garantis que mes élèves apprendraient bien davantage.

Je conviens que le nombre d’élèves n’est pas le facteur le plus important au regard des apprentissages. L’environnement et les compétences d’un enseignant, pour ne nommer que ceux-là, ont un impact plus déterminant sur le développement des jeunes. La méthode pédagogique joue également un rôle central. Or, dans un contexte de mondialisation où l’école doit préparer les jeunes à l’apprentissage continu, les compétences propres à l’autonomie d’apprentissage (méthode, réseautage, métacognition, etc.) sont tout aussi importantes, sinon plus, que les connaissances et les compétences disciplinaires. L’échec scolaire devrait se mesurer en termes de méthode, bien plus que de connaissances.

L’apprentissage de compétences nécessite une attention et une évaluation plus soutenue que l’acquisition de connaissances. Leur complexité exige des observations répétées, des évaluations constantes, une régulation et un suivi qui demandent une attention particulière de l’enseignant. Du coup, cette attention se trouve diluée par le nombre d’élèves.

L’apprentissage continu repose en grande partie sur les compétences reliées aux nouvelles technologies de la communication, notamment l’élaboration des réseaux sociaux. C’est une compétence, en plus d’une attitude, qu’il faut développer le plus tôt possible. George Siemens a raison de préconiser une gestion de classe qui mise sur les écosystèmes d’apprentissage plutôt que sur l’apprentissage individuel (Connectivism Blog : Designing ecosystems versus designing learning).

Freezing learning in a course makes no sense when learning is dynamic, ongoing, social, complex, and diverse. [...]

Instead of designing instruction (which we assume will lead to learning), we should be focusing on designing ecologies in which learners can forage for knowledge, information, and derive meaning. What’s the difference between a course and an ecology? A course, as mentioned is static – a frozen representation of knowledge at a certain time. An ecology is dynamic, rich, and continually evolving. The entire system reacts to changes – internal or external. An ecology gives the learner control – allowing her to acquire and explore areas based on self-selected objectives. The designer of the ecology may still include learning objectives, but they will be implicit rather than explicit.

Encore une fois, un enseignant ne saurait superviser tous les écosystèmes d’apprentissage quand les réseaux se ramifient en fonction des besoins d’un trop grand nombre d’élèves. Dans ces conditions, je comprends les professeurs qui trouvent une planche de salut dans une gestion de classe où tout le monde fait la même chose en même temps.


Par ricochet :

Les classes en tant que boîtes à sardines

Pourquoi les profs ne bloguent pas


Quatre propositions pour les enseignants (Mario tout de go)

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