Cultiver sa communauté éducative


Les élèves aimeraient bien davantage l’école si on ne sous-estimait pas leurs capacités et si on cessait de les prendre pour des fourre-tout. À plus d’un égard, les élèves en savent plus que les professeurs, surtout depuis l’avènement des nouvelles technologies. À l’ère de l’électronique, on peine à leur vanter les mérites du papier et du tableau noir. La réforme, c’est d’abord et avant tout le passage du mode passif à l’action et la créativité ; or, dans une accélération, il faut d’abord vaincre l’inertie. Will Richardson a raison d’affirmer que les élèves doivent être considérés davantage comme des ressources que des réceptacles. Mais j’irais plus loin.

Réseauter, c’est apprendre exponentiellement. Le don le plus précieux qu’un professeur peut faire à un élève est de lui apprendre à tisser un réseau social (social network) et à l’étendre sur le Net. Une communauté éducative immédiate et élargie. Pareille toile, vibrant au gré des intérêts personnels, assure une formation continue pour la vie. Malgré sa propension au travail collaboratif, la réforme demeure un modèle d’apprentissage relativement linéaire. La puissance du maillage Internet réside dans la diversité et le désordre apparent de la trame. Le hasard (serendipity), dans ces conditions, est un fameux maître.

Je crois que la quasi-totalité des blogueurs reconnaît la puissance éducative du réseautage. Mais cela ne vient pas naturellement à des élèves. Il s’agit d’une activité qui fait appel à plusieurs compétences et qui demande de la méthode si l’on veut éviter les écarts néfastes auxquels certains jeunes s’adonnent dans leurs blogues personnels.


Par ricochet :

Réseauter virtuellement ses connaissances

La puissance de la collectivité

Internet et les réseaux sociaux (Pew Internet)

Utilisation pédagogique des tags socionomiques

Les blogues et les tangentes

Définitions de la communauté

L’attrait communautaire des blogs

La pensée individuelle vs collective

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2 réponses

  • Clément Laberge dit :

    J’aime beaucoup ce billet François. Particulièrement cette phrase:

    « Le don le plus précieux qu’un professeur peut faire à un élève est de lui apprendre à tisser un réseau social (social network) et à l’étendre sur le Net. »

    Mais je me demande s’il ne faudra pas bientôt plutôt écrire:

    « Le don le plus précieux qu’un professeur peut faire à un élève est de lui apprendre à tisser un réseau social (social network) et à l’étendre dans le monde réel ».

  • C’est dingue comme les technologies envahissent aussi le vocabulaire ! En fait, la notion de réseau social, en français comme en anglais, s’applique d’abord au monde réel. Comme toi, je prêche la primauté des relations humaines naturelles. C’est pourquoi j’ai d’abord mis l’emphase sur le réseau social (réel). Quant au Net, c’est une formidable extension de la main, et non du clavier ;-)



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