Google Translator : la Pierre de Rosette


Selon Philipp Lenssen, les laboratoires de Google recèlent un outil de traduction enfin utilisable pour la traduction automatique (via Stephen Downes). Si tel est le cas, il s’agirait d’un fantastique bond en avant pour l’humanité. D’abord, on augmenterait exponentiellement l’accès à l’information. Plus important encore, cela permettrait de mieux comprendre les cultures étrangères. Mais surtout, j’y vois un frein à l’anglais comme lingua franca universelle. …

Cela ne fera rien pour endiguer l’américanisation à l’échelle mondiale, mais cela devrait faire en sorte, à la longue, que tous les chercheurs n’aient plus à publier en anglais. D’une certaine manière, il y a quelque chose de rabaissant, pour une culture, de subir l’étranglement d’une langue étrangère. Le problème avec les TIC, c’est qu’elles se sont immiscées partout. Il ne serait que juste que la solution vienne également des TIC.


Par ricochet :

Mondialisation de l’anglais

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2 réponses

  • Le système de Google utilise ce qu’on nomme les mémoires de traduction. En se basant sur un large nombre de traductions existentes (dans ce cas, le corpus des Nations-Unies), il va chercher la meilleure correspondance. Il s’agit d’une méthode déjà fortement implantée en traduction assistée par ordinateur (par exemple, avec Trados [www.trados.com].

    Le problème est qu’il faut toujours quelqu’un pour valider que la traduction est juste. Il risque de se perdre beaucoup de subtilités importantes ce qui peut entraîner des interprétations toute différentes de travaux scientifiques (d’accord, cela peut arriver aussi avec un traducteur humain, mais dans ce cas, il y a de meilleurs mécanismes de contrôle). Une même phrase, dans deux contextes différents peut vouloir dire deux choses totalement différentes.

    Mais, bon, il s’agit d’une méthode pratique pour avoir une idée du contenu d’un texte et, comme tu dis, freiner un peu la lingua franca anglaise.

  • Quand on voit les progrès accomplis par les outils de traduction automatique, les enjeux commerciaux et la puissance croissante des ordinateurs, il ne fait pas aucun doute que ces outils vont continuer de se perfectionner. Par exemple, je devine qu’il y a un vaste marché auprès des voyageurs qui n’hésiteraient pas à investir dans un outil qui traduit instantanément ce qu’ils dictent, plutôt qu’un dictionnaire de traduction de poche (mais encore faut-il avoir développé les outils de reconnaissance vocale).

    Force est de reconnaître que plusieurs aspects de la langue sont hors de portée de l’intelligence artificielle (pour l’instant, du moins) : des figures de style comme le calembour, les métaphores, le sens métaphysique, les néologismes, les jargons. Quant à moi, c’est tant mieux. Je tiens à préserver un certain avantage sur la machine.

    Par ailleurs, cela va dans le sens d’un commentaire récent de Martin Lessard, ainsi que de ma réponse.



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