Réformer le pupitre

picassotablefenetrePosez une grenouille sur une chaise en or, elle sautera à nouveau dans la mare. (Proverbe néerlandais)

Pendant que le mobilier domiciliaire et industriel progresse à la vitesse du génie et du design, le pupitre de l’élève évolue au rythme des bancs d’église, c’est-à-dire au train de l’érosion. Quelques innovations ont déjà retenu mon attention, comme le Classroom of the Future. Par ailleurs, j’apprends que plusieurs écoles américaines ont doté les classes de bureaux ajustables qui permettent aux élèves de travailler debout (New York Times : Students Stand When Called Upon, and When Not). Fait à noter, les bureaux ont été créés par une enseignante dont la persévérance est aujourd’hui récompensée.

Produits par Sunway, le AlphaBetter Adjustable Student Desk permet aux élèves de travailler assis ou debout et comprend un appui-pied mobile pour les élèves qui ont la bougeotte. Abby Brown dit avoir conçu le bureau pour lutter contre la sédentarité qui affecte plusieurs jeunes.

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Les ados et l'école québécoise

McGinityBlondTeen.jpgL’homme est un adolescent diminué. (Michel Houellebecq)

Un sondage réalisé auprès des jeunes Québécois pour le compte de Gesca dresse un portrait d’ensemble de la perception que les adolescents se font de l’école. Le dossier Cyberpresse comporte plusieurs statistiques intéressantes de l’environnement dans lequel ils passent une bonne partie de leurs journées. On y aborde des sujets tels que le stress, les programmes particuliers, les devoirs et l’uniforme. Pour bien enseigner, il faut aussi une bonne connsaissance des élèves; l’enseignement-apprentissage s’opère dans un contexte où interagissent les individus, l’environnement et le sujet. Je crois donc utile, en ce début d’année, de me familiariser avec cette réalité toujours changeante.

    Les ados heureux à l’école : On s’attend à tout, sauf à ça: les ados sont heureux à l’école. D’accord, c’est surtout pour les sports, les amis, les activités parascolaires. Les élèves du secondaire finissent quand même par l’avouer : l’école est un milieu de vie dans lequel ils se sentent bien.
    Sondage: le bonheur à l’école, ça dépend… : Quand les élèves du secondaire sont démotivés, des signes se manifestent. En voici qui laissent penser que les jeunes ne sont peut-être pas aussi heureux à l’école qu’ils le prétendent.
    Sondage: à l’école, les amis d’abord : Du côté des enseignants, on sait depuis longtemps que l’école ne se résume pas aux salles de classe et qu’il s’agit plutôt d’un véritable « milieu de vie », comme on entend souvent dans les corridors d’école. Mais de là à penser que 96 % des élèves y sont heureux… Plusieurs sont perplexes.
    L’influence des programmes d’élite : Les programmes sélectifs, comme ceux en éducation internationale (PEI) ou en arts et sports-études, qui ont poussé comme des champignons dans les écoles québécoises n’ont pas créé le stress de briller. Mais ils l’ont certainement fait croître, estiment de nombreux psychologues.
    Le stress de la performance chez les ados : À l’ère des programmes d’élite, le stress de performance a augmenté d’un cran dans nos écoles secondaires. Et les jeunes qui en souffrent ont besoin d’aide avant de toucher au burn-out scolaire. Voici le cauchemar des plus-que-parfaits.
    Dompter le stress qui étouffe : Des bons élèves qui pensent à s’enlever la vie parce que la pression devient trop forte, ça existe. Et il y en aura toujours plus si on n’apprend pas aux jeunes à dompter ce stress qui les étouffe, croient les spécialistes.
    La crainte maladive de l’échec : Le choc est souvent brutal pour les parents qui, habitués à voir un jeune performant et autonome, se retrouvent à essayer de consoler un enfant complètement brisé par le stress.
    Sondage: 46 minutes de devoir par jour : Les élèves du secondaire vous le confirmeront volontiers : ils détestent les devoirs. Mais quand on leur demande combien de temps ils y consacrent chaque jour, les jeunes québécois répondent : en moyenne 46 minutes.
    Sondage: à bas l’uniforme! : Parmi les élèves du secondaire qui doivent porter l’uniforme, 40 % souhaiteraient s’habiller à leur goût. Plus qu’au privé, les jeunes des écoles publiques n’aiment pas qu’on leur impose des vêtements.

Mise à jour, 07 septembre 2008 | Autres articles publiés dans la journée :

    Les maths, la matière préférée des jeunes : Contre toute attente, les mathématiques arrivent à égalité avec l’éducation physique quand on demande aux élèves québécois du secondaire d’identifier leur matière préférée: 23,1% des jeunes interviewés préfèrent cette matière, et 23%, l’éducation physique.
    Les notes, ça compte : Si les élèves québécois trouvent leurs cours faciles, ça ne signifie pas pour autant qu’ils se fichent de leurs résultats scolaires. Au contraire.
    La drogue, c’est les autres! : Quand on demande aux jeunes si eux-mêmes en ont consommé, le pourcentage chute dramatiquement: à peine 7,5% répondent par l’affirmative.
    Lutter contre le décrochage, un botté à la fois : Pour contrer l’absentéisme scolaire sitôt la saison de foot terminée, l’école songe maintenant à mettre au point un calendrier hors-concours ou des entraînements obligatoires à l’année.
    La cafétéria? Pas si mal, finalement : La mauvaise réputation des cafétérias scolaires serait-elle exagérée? Certainement si on en croit les jeunes qui la fréquentent: deux élèves sur trois trouvent que la nourriture qu’on leur sert est bonne, voire «très bonne.»
    L’uniforme obtient (presque) la note de passage : Pour ou contre l’uniforme obligatoire? Parmi ceux qui le portent, il décroche presque la note de passage: 59,1% n’aimeraient pas que leur école l’abandonne. Ceux qui peuvent s’habiller comme ils le veulent, à l’école, souhaitent au contraire que les choses restent comme ça.
    Un bon prof est un prof cool : Très clairement, ce sont les qualités humaines des enseignants plutôt que leur compétence (9,1%), la clarté de leurs explications (10,1%) ou leur passion (9%) qui sont les plus appréciées des jeunes.


(Image thématique : Blonde Teen, par Sarah McGinity)


Par ricochet :
La tyrannie des adolescents
L’obsolescence de l’adolescence

Les effets de l'alcool sur le cerveau des jeunes

Les drogues et l’hypersexualisation dans les écoles ont grandement banalisé le problème de consommation d’alcool chez les jeunes. À la lumière de récentes études, sans doute devrait-on ramener le sujet à l’avant-scène. Une étude publiée dans la revue Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine (Age at Drinking Onset and Alcohol Dependence) indique que 47 % des jeunes qui commencent à boire avant l’âge de 14 ans deviennent alcooliques à un moment de leur vie, comparé à seulement 9 % de ceux qui attendent d’avoir 21 ans (New York Times : The Grim Neurology of Teenage Drinking). L’article du New York Times fait d’ailleurs un excellent bilan des dernières recherches sur les effets de l’alcool sur le cerveau des adolescents.

Voici d’autres faits saillants :

    • L’excès périodique d’alcool (binge drinking) par des animaux de laboratoire endommage les cellules du cerveau antérieur et de l’hippocampe, ce dernier étant fortement associé à la mémoire.

    • Les adolescents alcooliques obtiennent de piètres résultats dans des tests de mémoire verbale et non verbale, de concentration et d’habiletés spatiales comme celles nécessaires à la lecture d’une carte géographique ou l’assemblage d’un meuble.

    • Chez les rats, une seule dose d’alcool nuit temporairement la création de nouveaux neurones à partir de cellules souches progéniteures qui semblent jouer un rôle dans le développement du cerveau.

Quoique les études semblent démontrer que les adolescents retrouvent leur capacité intellectuelle après le sevrage de l’alcool, il reste que l’alcool handicape le cerveau pendant une période cruciale à l’apprentissage. Dans ce cas-ci, une once de prévention vaut mieux qu’une livre de remèdes.


Par ricochet :
Des ados plus sages? (L’Infobourg)